C.N.R.S.
 
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     AFFIN1          AFFIN2     
FEW XXIV affinis
AFFIN, subst. et adj.
[T-L : afin ; GD : afin ; AND : affin1 ; FEW XXIV, 251a : affinis ; TLF : I, 874a : affin]

I. -

Subst.

A. -

[À propos d'une pers.]

 

1.

"Parent par alliance ; parent en général" : ...Troie fu mise a fin Et Prians et tuit si affin (MACH., F. am., c.1361, 201). Le roy demande : quelx gens sont, qui ont la garde, et quelz gens, qui ont bail ? Response : pere et mere, ayeul et ayeulle ont gardes d'enfans soubz aagiéz ; freres et suers, oncles, nepveux, affins et parens de costé ont bail (Cout. bourg. glosé P.M., c.1380-1400, 216). Si semondrez solennelment Et par personnes solennelles Seigneurs, dames et damoiselles, Et tous noz parens et affins, Et noz bienveillans et voisins, Que tous vïegnent a ceste feste. (Gris., 1395, 19). ...la furent ja venus grant foison chevaliers et seigneurs, ses parens et affins, pour lui accompaigner (Bouciquaut L., 1406-1409, 80). ...flus de lermes (...) ne cesse (...) à cause tant de diverses mors ou prises de leurs prouchains si comme maris, enfans, freres, oncles, cousins, affins et amis (CHR. PIZ., P.V.H., 1416-1418, 17). ...disans que ce ilz faisoient par ce que eulx ou l'un d'eulx estoient parens et affins dudit homme occis (Chancell. Henri VI, L., t.1, 1424, 135). Cessez voz plains s'alons enquerre Par noz congnuz, par noz voisins, Par noz affins, par noz cousins Savoir se nous le trouverons. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 125). L'homme qui a compaignie charnelle de femme est affin de toutes les consanguines, c'est de toutes les parentes d'icelle femme, en icelluy degré d'affinité qui appartient a la dicte femme en consanguinité (Fleur command. Dieu, c.1450-1500, 7). Tous vos affins, consanguins et germains N'ont point les mains de vertu des Romains (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 62).

 

2.

"Membre de l'entourage, celui qui est proche par des liens de parenté, d'affection, de voisinage" : DIEU. Or sus, mére, et vous, my affin. Je vueil estre au trespassement De Guillaume (Mir. st Guill., c.1347, 51). ...s'il vous plaist que mise Soit huy celle femme a sa fin, (...) s'aucun n'a affin Qui la requiere. (Mir. enf. ress., 1353, 65). Les enffans, et les autres qui sont leurs affins, sont fors et tres sains selon les temps de ver, et en commencement d'esté ; mais celle saison, et au commencement d'esté ; mais celle saison, et au commencement d'amptonne, les vieillars si sont plus sains (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 68). ...la dicte damoiselle (...) tousjours s'est tenue avec et pres d'aucuns ses amis et affins (Paris domin. angl. L., 1426, 211). ...voz parens, amis et affins (Nouvelles inéd. L., p.1452, 81). Puis que suis son pere et afin, Raison veult que je l'endoctrine. (LA VIGNE, S.M., 1496, 162).

 

-

Estre affin de qqn. "Être proche de qqn" : Que Dieu me soit si vray affin Que m'ame prengne a bonne fin (Mir. enf. ress., 1353, 68).

 

-

[Cont. allég.] : Espoir en est le medecin, Qui est tousjours prest et enclin A conforter les desheteux, Car Pitié, qui est son affin, L'a ordonné a celle fin... (Narcissus, p.1426, 285).

 

3.

"Ami, compagnon, allié, confident" : ...se li rois vous amoit Et pour ses granz affins anvers touz vous clamoit, Se ne le doutïez et amiez con seigneur, Je croy nuls hons ne vit folie plus greigneur. (Gir. Ross. H., c.1334, 139). ...Mont ha estei et doit estre vos bons affins (Gir. Ross. H., c.1334, 205). L'aage doré commença au premier A noz peres, com de belle statue, Et au second se prinst a empirer, Car en argent tel aage se remue ; D'argent en fer li tiers aage inmue, Et en arain le quart est nostre affin (DESCH., Oeuvres Q., t.1, c.1370-1407, 248). Nous le garderons chiérement Com nostre filz et nostre affin, Et si le ferons en la fin Roy de Hongrie. (Mir. Berthe, c.1373, 211). Il t'a fait ami et affin De Dieu. (Mir. Pierre Changeur, c.1378, 281). Or enten, mon tresdoulz affin (DESCH., M.M., c.1385-1403, 183). Pour ce, manda, a celle fins, Le roy ses barons et affins, Qui ayde et confort ont promis A lui et a tous ses amis. (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 309). ...pour ledit Boutelier, qui estoit son ami et affin (Chancell. Henri VI, L., t.1, 1425, 270). Joseph, mon tres lëal affin, Mon cher amy et compaignon, J'ay eu grant exultacion En mon cuer quant j'ay oÿ dire Comment Jhesucrist, nostre sire, Vous a de prison delivré (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 433). Il ne fault plus qu'on m'en raconte, Zardain, mon amy et affin (DU PRIER, Roy Adv. M., 1455, 126). Parseverance a Glorïeuse Fin La coronne qu'elle tenoit donna, Tresreluysant de pierres et d'or fin, Dont le lÿon comme son bon affin En presence des dames coronna (Lyon cor. U., 1467, 63). La Vierge demoura troys moys Illecques avec sa cousine En la confortant plusieurs fois Car elle estoit fort son affine. (MART. D'AUV., Mat. Vierge L.H., c.1477-1483, 64). LE JUIF. Sainct Nicolas est mon affin Et auquel ay tres grant fiance, Et l'ay fait en son asseurance. S'i me fault, ne luy fauldray pas. (Mir. st Nic. juif, c.1480-1500, 106).

B. -

P. méton. "Relation avec l'entourage, commerce, société" (Éd.) : Les anciens sont de dolent afin, Car ilz ne sont honourez de nullui (DESCH., Oeuvres Q., t.1, c.1370-1407, 178).

C. -

P. anal. "Environs" (Éd.) : Vecy les methes et les fins De Capoleos et affins : Se sont dix citéz en Judee (MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 110).

 

-

"Cachette" (Éd.) : Dès le temps que enffant j'estoie, J'embloie ces menus pouchins, Ne il n'estoit si fort affins Ou je ne les allaisse prendre (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 24).

II. -

Adj.

A. -

[D'une pers.]

 

1.

"Qui est parent (par alliance) ; qui est parent" : De sanc et de lignaige li estoient affin (Gir. Ross. H., c.1334, 214). ...tous les maris des mes consanguines me sont affins et parents au premier genre d'affinité et en ces degrés en quelz leurs femmes me attiennent et apartiennent. Car s'aucune m'est affine au second degré de consanguinité, son mari m'est affin au premier genre d'affinité et au second degré. Et se aulcun m'est attinent au tiers degré, son mary m'est attinent au premier genre d'affinité et au tiers degré. Et ainsi des aultres degrés, quant le degré est compté entre les affins au regard de consanguinité. (Sacr. mar., c.1477-1481, 74).

 

-

En partic. [P. oppos. à frère germain] Frère affin. "Demi-frère" : ...messeigneurs les ducs de Berri frere germain du roy, de Bourbon frere affin desdiz deux freres (MAUPOINT, Journ. paris. F., p.1465, 61).

 

2.

"Qui est proche, intime, voisin, allié, ami" : Dont maint ont esté deceü Qui trop ont son couvent [de Fortune] creü, Et tant s'en faisoient afin Qu'il s'en perdoient a la fin. (MACH., R. Fort., c.1341, 88). ...vous veul dire et retraire De Julius Cesar la fin. Li dieu furent de lui affin Si fort que une estoille en feïrent (MACH., Voir, 1364, 6175). .II. chevaliers li plus affin, Qu'il eüst, avec luy a pris. Si s'enfuyoit las et despris, Pour querir secours aultre part (CHR. PIZ., M.F., IV, 1400-1403, 48). Il me plaist bien et suis tres aise De vous compaigner en voyaige, Car nous sommes tous d'un lignaige ; Dont plus affins de nou serez. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 63). Madame, est il ainsi que vous soiez ma mere ? - Beau filz, dist elle, il est ainsy, car bien le sçay par vos parlers et par mes entrailles qui aux vostres sont tant affines que la secrete amour naturele ne se puet celler. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 839). ...toutes nations lointaines ou affines (CHASTELL., Chron. K., t.1, c.1456-1471, 8). Car tout y estoit ce qu'il y avoit d'eslite et de bon en France, tant fust de lointain lieu, d'Auvergne, de Bourgongne, du Dauphiné, de Languedoc, de Guienne, de Fois, de Lymosin, de Berry, de Poitou, d'Anjou, de Touraine, de Bretagne, de Normandie, de Picardie et de Flandres, et de beaucoup des lieux affins, comme de Lorraine et d'Allemagne et de diverses contrées. (CHASTELL., Chron. K., t.4, c.1456-1471, 88). Marachus, roy de Laced[em]one, fut environ ce temps sage et de louable conseil et bon praticien en la science de astrologie et bien affin du roy Xerxes. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 46 v°). ...et y fut envoyay celui Anjourrand pour ce qu'il estoit moult affin de l'un des otages dudit roy Jehan et aussi du prince de Galles. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 130 r°).

 

3.

Affin de qqc. "Qui a une inclination pour, qui est désireux de" : En cloistre uncor meillour devint ; En bien creüt, siques a fin Du monde ne fu point affin. ["en sorte que, à la fin, il n'avait plus aucune propension, aucun attrait pour le monde"] (Tomb. Chartr. Dix-huit contes K., c.1337-1339, 277). Or en soions tuit affin Et la querons d'amoureus cuer et fin (DESCH., Oeuvres Q., t.3, c.1370-1407, 15).

B. -

"Qui est semblable, conforme" : Telz moyens sont trop mieulx affins A nostre honneur pour le deffaire. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 276). Et depuis le prist en telle grâce soudainement que nul [ne fut] plus privé de luy, ne si affin en beaucoup de qualités, et moult grand, dont péril lui estoit plus noté finablement que grandeur. (CHASTELL., Chron. K., t.4, c.1456-1471, 33).

C. -

De coeur affin

 

1.

"En toute confiance" : Or ça, seigneurs, vous pouez dire, Franchement et de cueur affin, La cause de vostre chemin, Qui en riens ne vous sera grief. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 84). Ceulx qui croiront en moy de cueur afin Te recommands en temps futur affin Que l'ennemy ne les griefve ou deprede. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 244).

 

2.

"En toute cordialité" : Vostre bon amy et voisin Vous supplie de cueur affin Qu'a ces nopces soyez present (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 150).
 

DMF 2020 - Synthèse Monique Haas

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