A. -

"Action de préparer, de se préparer"

1.

"Préparatifs, apprêt, arrangement" : Ung Gascoin se parchuit de tout l'afaitement Si dist qu'au roy l'ira dire tout en present. (Renaut Mont. B.N. V., c.1350-1400, 268).

Rem. Doc. 1419 ds GD I, 126a (apprêt d'un bâton).

2.

En partic.

-

"Accommodement, assaisonnement d'un mets" : Condimentum : afetement (Abavus IV, R., c.1350, 291). Condimentum : affectement (Abavus V, R., 1388, 291). ...hocher le pot et les poiz ensemble, (...) et faire boulir et cuire du tout avant que tu y mectes quelque chose que aue chaude, soit de la char ou autre, ne n'y met sel ne lart ne affaictement quelzconques jusques a ce qu'ilz soient tous cuiz. (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 197).

-

"Traitement du vin"

Rem. Doc. 1396 ds GD I, 126a.

-

"Tannage"

Rem. Doc. 1405 (Fribourg, ly affeittiours... ne mettont... fuoz dessos lour choudeires d'affeitemant) ds Gloss. pat. de la Suisse romande, t.1 143a et doc. 1434 (Neuchâtel, sur lequel curtil a un affectement), p. méton. "tannerie". Ces données sont reprises par FEW XXIV, 245b.

B. -

"Dressage d'un animal pour la chasse"

1.

"Action d'apprivoiser [un oiseau]" : Et aussi sont faucons de pluseurs manieres : il faut plus lonc afeitement a un faucon muer de boys et plus veillier et donner painne que il ne fait a un faucon sor qui a esté pris passant, et aussi a plus a faire a un faucon pris de repaire et qui a esté longuement a soi que il n'a a un faucon qui a esté pris a eure. (HENRI FERR., Modus et Ratio, Livre deduis T., c.1354-1377, 184). Esprevier de nouvel affaitement doit estre chillié en ceste maniere. (HENRI FERR., Modus et Ratio, Livre deduis T., c.1354-1377, 217). Car de l'an ne faut qu'un quartier, Pour bien voller, a l'esprevier, Maiz il est bien vray qu'il li faut Qu'en l'afaittement n'ait deffaut, Et tout ainsi est du faucon, Car de sorage en est maint bon (LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 321).

2.

"Action de dresser (un chien)" : Et en la maniere que un cerf fuit, le lievre fuit, et en celle maniere doit estre cachié ; si vous dirons comme en chelle cache l'en peut donner bon affetement et bonnes teches a ses chiens jennes, qui onques ne cachierent. (HENRI FERR., Modus et Ratio, Livre deduis T., c.1354-1377, 70). Et ainsi, pour courre le lievre a la champaigne, peust donner alaine a ses chiens et bon afaitement aus joennes. (HENRI FERR., Modus et Ratio, Livre deduis T., c.1354-1377, 71).

C. -

P. méton.

1.

"Ceux qui sont placés sous l'autorité de qqn" : Adonc se va armer ly enfes erramment Et print bien huit mille homes en son gouvernement [var. C: homes de son affaittement] (Flor. Octav. L., t.1, c.1356, 312).

2.

"Ensemble de qualités et de bonnes manières, résultant d'une bonne éducation" : Cil qu'est saige naturelment Donne a son prince esmouvement De sens, d'onneur et de vitesce. Il le pourvoit generalment De richesse d'enseignement, D'affaittement et de largesce. (DUPIN, Mélanc. L., c.1324-1340, 83). Pour ceu, se il n'est duc ou conte assiment, Ne doit on en oblis mettre son herdement. J'ai tant vehut en ly de noble affaitement, Bien tient a amploier en ly mon chaissement. (Lion Bourges K.P.F., c.1350, 234). Fieux doit sambler le pere en bon afaitement (Hugues Capet Lab., c.1358, 177).

D. -

"Arrangement, entreprise" : Et pour Diu, or me pardonnés, Se j'ai vers vous fuï au prendre, Car je me cremoie a mesprendre D'emprendre si haut a amer, Et si ne m'en devés blasmer, [C]ar aprés tout l'afaitement, [B]ele et bonne parfaitement, [Par] vous cui tous li mondes prise Amours sus moi a corné prise. (ACART, Prise am. H., 1332, 58). Et li rois Kalefrins fu en son logement, Ou se gent ordonna et fist commandement Que li fel traïteur voisent devant briefment, Car point il ne se fie en leur affaitement. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 786). [Autre ex. v.2967] Quant les royaulx obseques furent deuement celebrez, Uther, le frere du bon roy deffunct, fist appeller tous les princes, barons, chevaliers, et peuple de lisle adfin que de leur affaitement il feust ennobly du dyadesme royal, ainssy comme son droyt paternel le requeroit (WAVRIN, Chron. H., t.1, p.1471, 328).

-

"Arrangement, allure (d'une chose)" : Si vi que dessus s'esbatoit Uns gentils espriviers ramages, Et se vi bien que ses plumages Ne tenoit nul affaitement, Fors que de li tant seulement, Combien qu'il fust moult agensis. (MACH., D. Aler., a.1349, 258).