C.N.R.S.
 
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     AFFAIBLOYER     
FEW III flebilis
AFFAIBLOYER, verbe
[T-L : afebliier ; GD : afebloier ; AND : afeblir1 ; DÉCT : afebliier ; FEW III, 616b : flebilis]

I. -

Empl. trans.

A. -

Affaibloyer qqn (ou un animal)

 

1.

"Faire perdre ses forces à ; rendre plus faible [un être vivant]" : Après Dieu sissante et onze ans Une maladie le print Qui mont l'afoibloia et tint, Et de sa char et de son sant Fu il an brief tans non puissant, Sique anviz pouoit paller, Boire, mangier, venir n'aler, Et tout pour celle maladie C'on apelle mezelerie (Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 346). ...jassoit ce que frais fussent sans estre affoibloiez de l'aer gros de la mer (LEFÈVRE (R.), Hist. Troyes A., c.1464, 221).

 

2.

"Amoindrir la puissance (d'une collectivité, d'un ensemble de pers.)" : Et fist Souvain en la contree Maint' occise et maint grant dommage, (...) Et, pour le desir merveilleux Qu'il avoit de seignourïer, Il voulit si affeblïer Le païs que de son servise Ne partist mes en nulle guise. (Tomb. Chartr. Souvain S., c.1337-1339, 26).

B. -

Affaibloyer qqc.

 

1.

"Rendre plus faible" : Pour ce que il est possible que abstinence affebloieroit ou debiliteroit trop sa nature. (ORESME, E.A.C., c.1370, 535). Par peu plouvoir grand vent affoiblie on. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 228).

 

2.

"Amoindrir" : ...cause d'acroistre la maladie et affoiblier la vertu (SAINT-GILLE, Comment. A.Y. L., 1362-1365, 225).

II. -

Empl. intrans.

A. -

[D'une pers., d'un animal]

 

1.

"Perdre ses forces ; s'affaiblir" : Ainsy le premier jour dist la dame au vis fier C'adonc ne lui sovvint de boire ne menger. La .II.e journee cuida bien enrager, Car son filz ne lachoit de mamelle sacher. C'est ce qui lui faisoit son ceur afloboier, Car femme qui alaite et main et anuyter, De tempre desjuner aroit elle mestier. (Tristan Nant. S., c.1350, 590). Et en la fin il afebloya tant du sanc que il perdoit, et du bras destre, qu'il ne pouoit plus souffrir le champ, ainçois s'en fouy, tant que le chavaul l'en pot porter, vers son recept. (Chev. papegau H., c.1400-1500, 16). Chiere seur, pour sentence briefve, Je ne puis ces maulx oublïer Et me scens moult afloybloyer Pour vieillesse qui fort m'assault. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 27).

 

2.

"Perdre sa puissance" : ...tant com [il] sera [le royaume] Gouverne par droit, fort sera, Et tost il afleboieroit Se bonne justice y failhoit. (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 262).

B. -

[D'une chose]

 

1.

"Diminuer d'intensité, de quantité" : Mes pour ce que la terre est transparente aucunement, la lumiere du ciel descent jusques a ce terme insensiblement et en afflebiant ou elle ou la chaleur ou autre qualité causee de elle et non oultre, comme dit est. (ORESME, C.M., c.1377, 258). Et quant l'acressement de l'isneleté afflebie, nonobstant que tel acressement dure, aussi appetice l'acressement de ceste qualité nonobstant que elle cresse. (ORESME, C.M., c.1377, 414). Galot, la parole et la voiz M'afebloient trop malement. Je sui en accès vraiement : Ne puis plus ci, mon ami chier. Pour Dieu, maine moy tost couchier (Mir. Pierre Changeur, c.1378, 239). Nos plainctz, nos pleurs, nos clains et nos clameurs Sont plains et meurs, car guerre les renvye : Nous sommes mors, si tu ne nous rendz vie. Ton fruict est meur, tu as crut longue espace, Ta fleur se passe et ta force affoiblie (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 240).

 

2.

"Diminuer de vitalité" : Lors voit le bois affoibloier Et müer maniere et couleur ; Car viellece par sa doleur Leur tolt fruit, fuelle, senc et force. (ACART, Prise am. H., 1332, 9). Le secont, si comme d'une seete traicte droit en haut, va au commencement en enforçant et vers la fin en afflebliant et retardant (ORESME, C.M., c.1377, 414).

III. -

Part. passé en empl. adj. [D'une pers.] "Dont les forces sont diminuées, qui est débilité, affaibli" : ...moult forment estoit l'enffant afebloiés (Renaut Mont. B.N. V., c.1350-1400, 845). Si vous suppli que le regart De vos rians yeulx que Dieu gart Veulliés adrecier ceste part, Tant que bien clerement voyés Comme le mien cuer, main et tart, De doullour est afleboyés. (GRANDSON, Poés. P., c.1360-1397, 481). ...elle qui parle qui moult estoit affebloyée en son lit (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 511).
 

DMF 2020 - Synthèse Monique Haas

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