I. -

[Idée d'incitation, de conseil]

A. -

Admonester qqn (à / de)

1.

Admonester qqn à / de

-

Admonester qqn à / de + subst. ou pron. "Exhorter, encourager qqn à qqc." : Et la maniere de sa conversion fu telle, car il ne peut oncquez envoier le deable a sainte Justine qui la peüst vaincre ad ce qu'elle s'acordast a pechié, par la vertu de la croix de laquelle elle se garnissoit toutteffois que les deables venoient a elle et l'amonnestoient de pechié. (Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 248). ...et a ce nous admonneste saint Pol (Mir. Oton, c.1370, 318). Car celui qui vit selon passion ou concupiscence, il ne ot ou escoute pas volentiers sermon ou parole qui le amonneste a bien ne il ne l'entent pas. (ORESME, E.A., c.1370, 532). ...nostre dit Sauveur, donneur de pardon et departisseur de grace, nous admonneste de nostre sauvement (Mirouer pech. B., p.1400, 187). ...les povres femmes, qui scevent bien que le mainage de l'ostel a disette de ce que follement est despendu et que pueent tenir d'en parler a leurs maris et de les admonnester de mendre despence. (CHR. PIZ., Cité dames C., c.1404-1407, 963). ...amonnester aux oeuvres veneriennes (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 124). ...mes amis, avez vous veu le trespuissant prodige que les dieux nous ont monstré, quant ilz me ont espaint ma chaiere pour moy faire tumber ? C'est a celle fin que ne sejournons plus, ains nous admonestent et sollicitent de la victoire sur noz anemis qui la sont. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 56). Or avoit le duc fait ses demandes en Flandres et en Brabant sur la provision de ses pays à l'encontre du roy, si à guerre venoit, et considérant que nécessairement il falloit pourvoir en Picardie plus que ailleurs pour cause que plus près gisoit du péril, partit de Lille et vint à Arras là où il fit convenir les trois estats du pays, et yceux assamblés, fit faire la relation par messire Pierre de Goulx, chevalier, les exhortant et admonestant du mesme que les autres pays avoient accordé, lesquels, après avoir conçu la chose, n'y mirent contradiction nulle (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 462). Mais dames ont ung remors tres honneste, Leal et sain, que de tres prez les garde : Cremeur de Dieu, qui fort les amonneste A chasteté, de qui les Sains font feste, Et leur honneur en ce cas contregarde. Confondue soit doncq celle langarde Coppie cy, ou n'a que menterie Plaine d'abus et faulse flaterie. (MICHAULT, Procès honn. F., p.1461, 53).

-

Admonester qqn à / de + inf. "Exhorter, inciter, encourager qqn à + inf." : Tant par est devost et honnestes, Se de t'aider bien l'amonnestes Conseil mettra en ta besongne (Mir. parr., 1356, 26). Car sa grant biauté me excitoit Et sa doulçour m'amonnestoit D'entroublier mon Creatour Pour son gent corps a cointe atour (MACH., Voir, 1364, 8292). Chascuns le sien amonnestoit De bien faire (MACH., P. Alex., p.1369, 164). Ouquel jour de jeudi ou vendredi que ladite Marion fu venue en son hostel, heure de vespres ou environ, ladite Marion la requist et amonnesta de faire les choses que elle li avoit promises (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 355). ...par plusieurs fois ledit Robinet le amonnesta de faire ce qu'il lui disoit, c'est assavoir qu'ilz feissent coings nuefs pour forgier blans de VIIJ deniers par. la piece (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 488). Et quant les deux damoisiaux l'entendirent, si le coururent acoller, disans : Nobles homs, veulliez nous dire que c'est. Par foy, dist cil, mes nobles seigneurs, voulentiers, tant pour ce que je seroye liez de vostre avancement que de raison soustenir et de magnifier le bien et a admonnester tous ceulx qui veullent avoir honneur d'ensuir le chemin. Mes seigneurs, il est verité que tous ceulx qui aiment honneur et chevalerie si doivent aidier a soustenir en leur droit les vefves, dames et les orphelins et orphelines. (ARRAS, c.1392-1393, 149). Item, admonesta le Chancellier les seigneurs de ceans de soy armer et garnir de gens (BAYE, II, 1411-1417, 267). "...soyez chastes" ; et ad ce faire vous admonneste l'evesque. (JUV. URS., T. rever., 1433, 66). Mais, mon enfant, je ne dy pas que toy et ung chacun qui, en la court, fait son debvoir et use sa vie par preudommie, servant loyaument son seigneur, que doyvent faire les bons selon raison et selon leur estat qui sont entour du prince pour l'amonester a bien dire et faire, [a] recongnoistre les services des serviteurs et a satisfaire a leurs peines et a tenir son peuple en paix et en amour et tranquilité (Abuzé D., c.1450-1470, 30). ...quant Escanius fut mort, il vint mercier Ulixès de son pardon, et que par lui estoit a salvacion ; en luy requerant que les gens alast ammonestant de prier lez ungs pour lez aultres, car c'est une chose a Dieu monlt plaisant, et est une des principales branches de charité, après Dieu amer. (Nouvelles inéd. L., p.1452, 59). ...la reconfortoit au mieulx qu'il povoit, l'ammonnestant de penser au sauvement de son ame. (C.N.N., c.1456-1467, 515). "...Et me pardonnerés, se tant j'ay parlé ; car la bonne amour et affection que j'ay à vous, me constrainct de vous amonnester à bien faire." Ainsi parla le Cappitaine (BUEIL, I, 1461-1466, 129). Il avoit mal estudiée la leçon que bailla Aristote à l'empereur Alexandre le Grant, son disciple, par laquelle il l'admonestoit de non riens faire, s'il lui estoit possible, sans le conseil de quelque homme expert en la science des estoilles (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 7 v°). ...et en mille n'en trouva une, qui feust constante en son mariage, pourquoy il dist : "In omnibus nullam repery", puis à la fin, à chacun d'eulz appart les admonesta tant dames que chevaliers, de mieulx tenir loyaulté. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 34 v°).

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[D'un sentiment] : Orgoels et outrequidance les amonesta de demorer et faire armes (FROISS., Chron. D., p.1400, 497). Maudit soit le regret qui t'amonneste de vouloir perseverer ta vie (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 20).

2.

Admonester qqn. "Exhorter, encourager, inciter qqn"

a)

[Sans compl. second indiquant le sens de l'action conseillée]

-

[D'une pers.] : ...liquel quant il vit que li autres avoit chevauchié si fierement, il fu indignés que d'ilueques ille couvenist fouir et departir, et pour ce, en priant et en amonnestant ses chevaucheurs, se reenterina il et restitua la bataille (BERS., I, 9, c.1354-1359, 22.6, 40). Et lors commença il a conciter et amonnester ces chevaliers (BERS., I, 9, c.1354-1359, 40.11, 74). Car quant Beauté et Plaisance m'ont pris, Dont nuit et jour amonnestés je sui, N'en doi, par droit, pas accuser autrui, Fors ceuls qui sont cause de mon desir. (FROISS., Orl., 1368, 86). Ensi amonestoit messires Robers d'Artois le roi d'Engleterre et le resvilloit en ces besongnes et calenges de France (FROISS., Chron. D., p.1400, 266). Il l'ammonesta si doulcement qu'il luy fist prendre courage (C.N.N., c.1456-1467, 577).

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[D'une force morale ou phys., d'un sentiment] "Enjoindre, aiguillonner" : ...mais certes tantost l'en courut par tres grant leesche au pretoire que pour cause de la clamour de ceulz qui demandoient la bataille nulle admonicion que l'empereur feist ne pot estre oÿe, car certes li courages de chascun, quant li souvenoit de la confusion que l'en li avoit fait, l'amonnestoit assez. (BERS., I, 9, c.1354-1359, 13.2, 22). Ensi a par yaus devisoient Li chevalier qui s'avisoient, En considerant la besongne Que nulz d'yaus ne crient ne ressongne, Car espoir, desir et jonece, Honneurs, hardemens et proece Les amoneste et les enflame, Et atise de l'ardant flame, Dont pluiseur coer ont esté chaint, Sans les leur, espris et attaint. (FROISS., Méliad. L., t.1, 1373-1388, 89).

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Admonester une faculté : De ce dit saint Gregoire es Morales que le bon esperit pour nous attraire a bien faire nous ammoneste, nous esmeut, nous enseigne ; il amonneste nostre memoire, il meut nostre voulenté et enseigne nostre entendement. (CHR. PIZ., Ep. Othea P., c.1400-1401, 325).

b)

Admonester qqn + complét. (dont le suj. est toujours coréférent au compl. d'obj. de la principale). "Exhorter qqn à faire qqc."

-

[Le verbe de la complét. est au subj.] : Et ouvri mes yeus et ma chiere Devers l'air qui si dous estoit Et si clers qu'il m'amonnestoit Que hors ississe de prison Ou j'avoie esté la saison. (MACH., J. R. Nav., 1349, 153). Tarquins, demenés de forceneries feminines, se prist a avironer et a acointier les peres, et especialment les peres de meneurz gens, et lez amonester car il fussent recors du benefice paternal et que il leur en demandoit a present recompensation. (BERS., I, 1, c.1354-1359, 47.7, 79). ...ainçois M. Valerius du destre corn et P. Decius du senestre, qui estoient touz .II. homme consulaire, s'en coururent aus chevaucheurs qui estoient es cornes et les admonnesterent que il preissent une partie de la gloire de la bataille avecquez eulx (BERS., I, 9, c.1354-1359, 40.12, 74). Et sa gent amonnestoit fort, Qu'il fussent preudomme et vaillant (MACH., P. Alex., p.1369, 164). Et est semblable a ce que disoit un poete apellé Calipso qui enseignoit les mariniers et admonnestoit que il gardassent bien que leur naif fust tousjours hors les fumees de la mer et hors les grans undes. (ORESME, E.A., c.1370, 172). Pour ce dès ores mais T'amonneste et pri que tu vives (Mir. Pierre Changeur, c.1378, 250). ...par ledit maistre Jehan Truquan lui fu admonesté et ennorté qu'il se feist baptisier et chrestienner, ou l'en le feroit excecuter comme juif, c'est assavoir qu'il seroit dempné perpetuelment (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 52). ...quant il ardoit en enfer il ot souvenance de ses amis vivans, de ses V freres, et pria a Dieu qu'il envoyast ung mort a eulz pour les ammonester et advertir que ilz se gardassent de venir en ce lieu de tourmens. (GERS., Déf., 1400, 241). Ci dit comment le roy Pelleüs amonnesta Jason que il alast en Colcos conquerre la toison d'or. (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 28). Hasdrubal, qui leur roy estoit, Se rendy, et admonestoit Chascun que ainssy le feïst (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 252). ...la chose publicque l'amonnestast que il gardast sa saincteté et sa loyaulté (LA SALE, Sale D., 1451, 161). ...doulcement l'amonnesta qu'il luy sourvint desoremais de chastier sa nature par abstinence (C.N.N., c.1456-1467, 579). Et l'autre lui respondit facecieusement : "Sçavez vous, frere, qu'il me disoit ? Il me disoit et amonnestoit que jamés ne me acompaignasse, quant je feroye chemin ou pelerinage, avec tel amy come vous estes, qui m'avés abandonné au besoing." (TARDIF, Apologues R., c.1493-1498, 66).

-

[Le verbe de la complét. est à l'impér.] : ...li evesques dist : "Contes de Hainnau, je evesques de Lincolle, procureres dou roi d'Engleterre, vous amoneste de par le vicaire de l'empereour que vous le venés servir (...) pour lui aidier à corriger les rebelles" (FROISS., Chron. D., p.1400, 311). Donc, je vous admonneste et somme Qu'a Cesar rendez tel honneur Qu'il appartient a tel seigneur, Et d'autre part retribuez A Dieu ce que vous luy devez Si tendrez la voye plus seure. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 228).

B. -

Admonester qqc. à qqn / admonester à qqn que. "Conseiller, recommander qqc. à qqn, inciter qqn à faire qqc."

1.

Admonester qqc. à qqn

a)

[Le compl. d'obj. est un subst.] : Maiz une chose te vueil dire, Deprïer et amonnester : Que des aguillons molester Tu ne vueilles ceste espousee, Dont tu as l'autre aguillonnee (Gris., 1395, 94).

b)

[Le compl. d'obj. est un pron. renvoyant à un propos] : Et sachiez que si se tient net Qu'onques beste ne vi plus nette. Ne say qui ce li amonette ; Mais je l'en voy plus volontiers (MACH., D. Lyon, 1342, 227). Et ce nous amonneste saint Bernart, qui dit ainsi (Mir. st J. Cris., c.1344, 253). Pour ce je te pri, chiers amis, Qu'a ce tes cuers soit adès mis Que tu mainteingnes honnesté Je le t'ay ja amonnesté (MACH., C. ami, 1357, 132). Et par Dieu paoureusement Y alai et couardement, Ne savoir pour quoi c'estoit Fors qu'amours le m'amonnestoit (MACH., Voir, 1364, 3063). Et je qui voeil, de vrai coer et entier, Obeïr a tout ce qu'il [Amours] m'amonneste, Car sa semonse est courtoise et honneste, L'en regrasci (FROISS., Orl., 1368, 84). Or pleut a Dieu que, dedans le temple espirituel de nostre cuer, nous receussions maintenant telle misericorde, que nous eussions mercy et pitié de nous meismes et de nostre ame, comme l'admonneste le Saige : Miserere, inquit, anime tue, placens Deo (GERS., Purif., 1396-1397, 59). Reysom ausi le m'amoneste. (Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 33). Il n'y a si fier a la feste Que je suis, je vous l'amonneste. Faison que tout soit apporté. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 160).

2.

Admonester à qqn que + complét. au subj. : N'y ait ja qui le neis enfronce, Quar quel pecherre que je soie, Diex a mis ma langue a la voie Pour amonnester a mes mestres Qu'il usent de lors biens terrestres Comme fist saint Paulin de Nole Qui unques en lïesce fole N'esgara par prosperité Ne ne fut par adversité (Tomb. Chartr. Trois contes S., c.1337-1339, 106). Et pourtant je vous admonneste Qu'il me soit icy admeney. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 204).

II. -

[Idée d'information] Admonester qqn de qqc. / Admonester qqn que + complét. "Informer, avertir"

A. -

Admonester qqn de qqc. "Attirer l'attention de qqn sur qqc." : Le lyon maria deux de ses filz et a chascun d'eulx donna pour le douaire ung grant forest, mais, avant qu'ilz se departissent de lui, il les amonesta de trois choses, disant : "Mes enfans, gardez, je vous prie, ces trois choses que je vous diray et je vous prometz qu'il vous en verra grant bien et honneur..." (COLART MANS., Dial. créat. R., 1482, 215).

B. -

Admonester qqn que + prop. complét. avec verbe à l'ind.

-

[Le suj. de la complét. est coréférent au compl. d'obj. ; le verbe de la complét. est l'auxil. devoir] : "De quel metal ou pierre veult ta Majesté imperiale commander estre fait ton monument ?" lui insinuant et amonestant qu'il devoit savoir qu'il, tant comme homme, estoit corruptible et transitoire de ce monde par mort et affin aussi qu'il eut soing et cure de soy et de son ame et qu'il disposast et gouvernast son regne doulcement et pytoiablement. (COLART MANS., Dial. créat. R., 1482, 274). Et je le vous vueil reciter Affin de vous amonnester Que vous devez en vostre cueur Preparer la voye du saulveur En toute oeuvre de rectitude Et en devote solitude, Faire que les sentes de Dieu Ayent dedans voz ames lieu Pour faire vostre saulvement. (MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 12).

-

[Le suj. de la complét. n'est pas coréférent au compl. d'obj.] : Et comme chascuns des peuples amonestast ceus de sa partie et leur meist devant que leur diex, leur paÿs, leur maisons, leur ost (...) avoient leur regart et leur esperance en leur armez et en leur bataille et en leur meyns fieres et corageuses (BERS., I, 1, c.1354-1359, 25.1, 41). A toy, Preculus, je charge que incontinent tu voyses admonnester les Rommains que (...) ma Romme sera dame et chief du monde. (LA SALE, Sale D., 1451, 249). EUSEBE. Mes filles, je vous ammoneste Que vecy le departement. SADINETTE. Ensamble irons joieusement, Chantans tres doulces chansonnettes. (MOLINET, Myst. st Quentin C., c.1482, 340). PILATE. Mon couraige bien m'amonneste Que la chose c'est mal conduite. Mais, au regard de la poursuite, En rien coupable je n'en suis (MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 428). HERENE [en prenant de l'eaue]. Monseigneur, je vous admonneste Que en vecy tout plain ung seau Et ung bassin tres net et beau (Myst. st Laur. S.W., 1499, 202).

III. -

[Idée de remontrance] Admonester qqn. "Faire des remontrances à qqn" : Par telles parolles me admonnoistoit en gros et en trouble (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 23). Veille sur toy mesmes, resveille toy mesmes, admoneste toy mesmes, et, quoy que soit des autres, ne te mets point en negligence. Tu prouffiteras autant comme tu feras de force a toy mesmes. (Internele consol. P., 1447, 359).

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En partic. "S'adresser à qqn de manière officielle en attirant son attention sur ses responsabilités ou sur des faits le concernant" : Et quant le mareschal ou conseillier le a bien admonesté, comme dit est, le mareschal ou conseillier, apprès tout ce, prend ses mains ostees des ganttellez et les mect ainssy qu'il a fait celles de l'appellant (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 218). ...l'arcevesque de Reims en son consille provincial envoya bien admonnester la personne du roy pource que il ne vouloit rendre ung prestre que il avoit prins (JUV. URS., Verba, 1452, 374).

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DR. "Assigner qqn devant un tribunal" : ...qu'il ne soit licite ne permis à aucuns gens d'esglise, de quelque estat ou condicion qu'ilz soyent, soubz umbre des previlleiges de nostre saint Pere le Pape, de scholarité, ne autrement, faire citer, convenir, admonester, ne tenir en procès lesdiz supplians ne leurs successeurs en court d'esglise, ne ailleurs que par-devant leur juge ordinaire, pour raison des cens, rentes, arrerages, ou autres choses dont la congnoissance doit appartenir audict juge (Ordonn. rois Fr. P., t.16, 1463, 14).

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Faire admonester qqn : Et primierement, je vous pri, dittes moy conment c'est, ne par quelle auctorité, que un evesque ou son official puet faire amonester ne conveïr devant luy un honme pur lay, qui ne luy est en aucune chose subjet, mez au Roy seulement ou a la juridiction seculiere ? (Songe verg. S., t.2, 1378, 147). Le Chevalier dit que lez officiaux dez prelas font admonester plusieurs persones layes et lez tienent prisoniers, ja soit ce que il n'aient mie pover de lez prandre. (Songe verg. S., t.2, 1378, 155).

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Part. passé en empl. subst. "Celui qui est averti, à qui on fait des remontrances" : ...comme si ladicte monicion avoit esté à chescun des admonestez personnelement et présencielement insinuée et intimée. (MONSTRELET, Chron. D.-A., t.5, c.1444-1453, 374).

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Inf. subst. "Action d'avertir qqn, de faire des remontrances à qqn" : Le bon roi te cemont Qu'atant lesses ses gens ester ; Et se par mon amonnester Ne le fais amiablement, Saches que dolorosement En brief temps il te mescharra. (Tomb. Chartr. Souvain S., c.1337-1339, 33).