C.N.R.S.
 
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     ADDITION     
FEW XXIV additio
ADDITION, subst. fém.
[T-L : adicion ; GD : adicion ; GDC : addition ; AND : addicion ; FEW XXIV, 135b-136a : additio ; TLF : I, 642b : addition]

A. -

"Action de s'accroître, d'augmenter, d'additionner"

 

1.

"Accroissement" : La chose dehors est alteree et corrumpue ou resolue, et par ce elle passe et est convertie en la substance de la chose qui crest soit par nutricion ou nourrissement, si comme il est es bestes et es plantes, ou par autre addicion, si comme il est de la pierre qui crest en la terre. (ORESME, C.M., c.1377, 82). Et donques se l'addicion de la pesanteur est infinie, l'addicion de l'isneleté sera infinie. (ORESME, C.M., c.1377, 142).

 

2.

"Cumul" : ...puet estre, dit il, cilz vens continués et grans non obstant ce qu'il viengne aprés le vent zephirus pour le addition des vapeurs que le solail eslieve en son chemin (EVR. CONTY, Probl. Aristote, 1380, XXVI, 20, 214 vº).

 

3.

"Ajout" : ...mais bonté seulement segnefie vertu et bien, sans autre adicion estrange (EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 652). Tiercement qu'en elle [la trinité] est parfaite simpleté. Celle chose est tres et souverainement parfaite a laquelle nulle addition est possible et riens n'y puet estre adjousté. (Somme abr., c.1477-1481, 142).

 

-

Faire addition : Quintement que eaue froide n'y compete point droitement, sicomme dist est en sincopin de cause froide ou en sincopin de plenitude, car elle clot les porres et refroide et ainsi elle fait adicion en cause (GORDON, Prat., c.1450-1500, IV, 12).

 

.

Faire addition de qqc. à qqc. "Ajouter qqc. à qqc." : Car se .II. choses estoient equales comme sont ces deux nombres .II. et II., et l'en soustraisist de l'un une unité et l'en l'ajoustast à l'autre, celle autre chose ou nombre a qui l'en a fait addicion excederoit l'autre en .II. et seroient .III. et .I. (ORESME, E.A., c.1370, 290). Il est possible que les estoilles soient nomper et ne enclot quelconque contradicion, et donques se ce est mis en estre, il ne s'ensuit quelconque impossible. Or pousons donques que aucune foys elles soient nomper, et d'autre partie, selonc Aristote, c'est impossible que ou ciel soit faite addicion ou substraction d'aucune estoille. (ORESME, C.M., c.1377, 212). ...tout aussi comme se Il creoit cent mille mondes ou se Il adnichiloit cestui et tout[e] autre creature, ja pour ce ne seroit en rien creue ne appetizee l'immensité de Lui de laquelle fu dit ou premier chapitre. Et briefment, c'est simplement impossible que quelcunque autre chose soit requise ou face addicion a la perfection de Lui laquelle ne depent de quelcunque chose. (ORESME, C.M., c.1377, 364).

 

4.

"Opération par laquelle on ajoute des quantités arithmétiques les unes aux autres" : Se tu veulz doncques faire addicion tu dois adjouster une figure a l'autre par la maniere dessus dicte, et dois regarder quel nombre il en sourt (LEGRAND, Archil. Sophie B., c.1400, 243). Sont adjoustez cy troys nombres comme appert en la marge, en laquelle addicion est demonstré tout le stille et la maniere de adjouster (NIC. CHUQUET, Triparty M., 1484, I, 594).

 

5.

"Possibilité d'ajout, compatibilité (de choses)" : ...aprés, des causes des choses et de leurs adicions et jointures ou de leurs repugnances (FOUL., Policrat. B., VII, 1372, 296).

B. -

"Chose ajoutée, élément incorporé"

 

1.

"Ajout introduit dans un document juridique pour le falsifier" : Et si tost que nostre dit procureur vit les dictes lettres, apperceut la dicte adicion de IIc l. t. et la dicte rasure. Et VIII. jours après, nostre dit procureur fist adjourner les diz comissaires à certain jour brief à escheoir, pour lui respondre sur la dicte adicion et radicion (Doc. Poitou G., t.8, 1445, 213).

 

2.

"Complément apporté à une oeuvre, à un texte" : ...pour ce que moy bien informée treuve que les biens de lui se pevent assez conduire par ces .III.graces, ay-je dit en mon prologue que je traitteray de noblece de courage, chevalerie et sagece, en distinction de .III. parties, ramenant à propos maintes autres addictions vertueuses (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 9). Le adition adjoustée ou premier article des ordenances des tisserans, ossi le muance de 5 s. a 3 ou darrain article fors un, fu ordonné et acordé a le ensi faire et pour le mieux par Martin de Frasne, prevost, et ses pers (Drap. Valenc. E., 1407, 58). Pareillement, s'il plaist à Dieu M'octroier sens, bon temps et lieu, Vueil conduire, traicter et suyvre Les matières de cestui Livre, Sauf toutesfoiz et protesté Devant le Roy de majesté Faire aucunes disgressions Et petites additions De doctrines autres extraites, Qui sont moult bonnes et parfaites (LA HAYE, P. peste, 1426, 20). ...Charles le grant, le quel fit plusieurs additions en la dicte Loy salicque (JUV. URS., T. crest., c.1446, 21). Maistre Prophace le Juif fut en ce temps converty à la foy de Jhesu Crist qui fut tout adonné à la science de astrologie et fut dilligent calculateur, et composa ung Almanach perpetuel, en y faisant aucunes petites addicions à la fin de certaines revolucions des ans du monde. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 97 r°). Cy finist la Nef des folz du monde. Premierement composee en aleman par Maistre Sebastian Brant, docteur es droiz. Consecutivement d'aleman en latin redigee par Maistre Jacques Locher. Reveue et ornee de plusieurs belles concordances et addicions par ledit Brant. (RIVIÈRE, Nef folz D., 1497, 829).

 

-

Sans addition et sans glose. "Sans plus" : Ainsi sa complainte fin ha, N'onques puis elle ne fina Tant qu'elle ot ceste lettre escripte Et sa complainte dessus ditte Fu dedens bien et bel enclose, Sans addition et sans glose (MACH., Voir, 1364, 6003).

 

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Sans addition et simplement : Et est a savoir que ou texte, il appelle bien honeste, bien senz addicion et simplement, et par ce entent le bien de homme simplement. (ORESME, E.A.C., c.1370, 416).

 

3.

DR. "Éléments nouveaux (apportés au cours d'un procès pour compléter l'information)" : Et pose que souffisance N'ait en soi ceste excusance, Si y met jë addiction, Car ce mauvais tabellion [Satan] Qui ores a mes maux escris M'a en tous temps si de pres prins Que pas n'ai ëu grant lesir De bien deles le mal choisir. (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 52). Au jour que on a d'accorder les escriptures principales on peut fournir d'addicions en respondant aux faiz ausquelz on n'a souffisaument respondu. Et s'il y a aucun fait escript es escriptures de partie adverse qui n'ait esté plaidoyé, on le doit dire à celuy jour, et le faire rejecter des escriptures, si non que l'advocat afferme l'avoir plaidoyé : ouquel cas il fault avoir promptement la responce par addicion et en fournir (Cout. instit. Anjou Maine B.-B., t.4, 1388, 526). N'est ce pas doncques grant despit D'ung tas de folles baveresses, Qui cherchent delaiz et respit Pour ne tenir point leurs promesses ? (...) Les unes reffusent tout sec Et dient : "Vous vous abusez !" Les autres se tiennent au pec Et respondent : "Vous me lerriez !" Leurs excuses : "Vous le diriez", Leurs deffences : "Je n'oseroye", Leurs raisons : "Vous m'accuseriez", Leurs exceptions : "Je feroye", Leurs articles : "Se je povoye", Leurs additions : "Je crains honte" ; En la fin, de telle monnoye On a tant que on n'en tient compte ! (COQUILL., Oeuvres F., 1478-p.1494, 196).

C. -

MÉD. "Prolongement, appendice" : ...deux addicions ou adjoustemens ditz rostralles (PANIS, Guidon, 1478, tr.I, doct.2, chap.4).
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Edmonde Papin

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