I. -

Empl. trans. RELIG. "Donner la communion à" : Alons veoir nostre amy Denis Qui assez tost sera fenis ; Il est mon chevalier loyal. Sy ly vueil faire honneur royal. De ma main l'acommicheray Comme apostre l'essauceray. (Jeu st Den. S., c.1380-1400, 117). Adonc [a] Olivier la veüe troubla, Roulant print III peux ["brins"] d'erbe dont il l'acommicha. (Galien D.B., c.1400-1500, 92). Si l'acommincherent les chevalliers, et puis il se print a seigner, et incontinant partit l'ame de lui (Galien Restoré K.K., c.1450, 61).

Rem. FROISS. (d'après LA CURNE) ds GD I, 66a. Sur la pratique de la communion au moyen de trois brins d'herbe, cf. T-L VII, 1287, 32 - 1288, 2, s.v. poil et III, 747, 19-35, s.v. erbe.

-

Au passif "Recevoir la communion" : "Bien viengez vous, beau pere, Quer de sentence mont amere Suy delivré ; sentence avoie, Pour ce qu'acommungié n'estoie, D'estre de fain mont tormenté ; Pour ce sui mont entalenté, Beau pere, qu'acommegnié soie ; Si ert plus seüre ma voie." (Vie st Evroul S., c.1350, 95). ... la Sainte messe qui fut chantée grandement et pontificallement par messire Ferry Cassinet, evesque d'Auxerre, et où les jeunes princes furent acomulchié (Doc.1389. In : Brunel-Tardy, Paris, l'Église et le roi, 2016, 142). Sus tous mon seigneur saint Denis Fust desrompu et tourmenté, En four chaut mis, sus greil rostis, Aus bestes sauvages jeté, Crucefïé, en chartre mis. La fut il de Dieu visité, Voiant meismes ses anemis, Acommichié et conforté. (Cycle myst. prem. mart. R., c.1430-1440, 68).

II. -

Empl. pronom. "Recevoir la communion" : ...li roy soy confessat et soy acommengnat : mains li leire proveis li donnat le venien en calix destempreis, et ilh ne targat gaire qu'ilh le sentit. (JEAN D'OUTREM., Myr. histors B.B., t.6, a.1400, 153).

Rem. FROISS. (ms.) ds GD I, 65c.

V. aussi acommunier