C.N.R.S.
 
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     ACCOMPARER1          ACCOMPARER2     
FEW II-2 comparare2
ACCOMPARER, verbe
[T-L : acomparer ; GD : acomparer ; AND : acumparer ; FEW II-2, 970b : comparare2]

I. -

Empl. trans. "Comparer"

 

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Acomparer qqn/qqc. à qqn/qqc. : J'ay ci tenu mains parlemens Qui sont, ce m'est vis, paremens De quoy l'alerion paroie, Quant a dame l'acomparoie. (MACH., D. Aler., a.1349, 336). ...il vitupere Les glous et les acompere A l'ours, au chien et a la truie. (CH. D'ORLÉANS, L. péché C., 1404, 548). ...quant en son livre [Valère Maxime] acompere ledit Thiberius a l'estoille de son pere Octovien (LA SALE, Sale D., 1451, 23). A ceste angelicque ancollye est acomparee une vertu commenchant par meismes lettre, nommee Amour a Dieu et a son prosme (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 111).

 

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[En tournure nég.] : Car je le trouvay [l'eau de la fontaine] de tel pris, Si souëf, si fine et si douche Au nes, as iex et a la bouche, Que che ne fust riens de yaue rose Ne de quelconques aultre chose, C'on y sceüst acomparer. (Echecs amour. K., c.1370-1380, 112). Fay que je muire, s'il te plaist, Et de ma voulenté morray, Car en ce munde rien ne say, Ne parens ne ma propre vie, Que je acomparaisse mie A l'amour de toy, mon seigneur. (Gris., 1395, 64). Car il n'est chose terrienne, Ne nulle figure mondaine (...) Que l'en peüst accomparer A la beauté de ce degré (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 120). ...je voy bien que, pour multitude de gens que ilz feussent, on ne les devroit accomparer a un pou de bonnes gens (Bouciquaut L., 1407, 360). L'esmeraude, selon ce que dit un maistre appellé Brito, est une pierre precieuse a laquelle nulle plus verde chose ne est acomparee, car les herbes verdoyans et les jones rainceaulx par son seul regard fait apparoir. (COLART MANS., Dial. créat. R., 1482, 108). Ce n'est pas comparacïon Qui soit faitte scelon droyture D'acomparer la creature Au createur dieu tout puissant (OUDIN, St Genis M.S., c.1490, 92).

 

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Empl. abs. [Sans mention d'un terme de compar.] Acomparer qqc. "Trouver une comparaison pour qqc."

 

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[En tournure nég.] Ne pouvoir/savoir acomparer qqc. "Être incapable de trouver une comparaison pour qqc." : Quiconques vieult estre saulvé, En toutes choses fault qu'il croye Et tiengne sans qu'en riens mescroye La tres sainte foy catholique, Qui est chose tant autentique Qu'il n'est nulz qui le peust penser Ne qui le sceust acomparer, Car, comme saint Paol recita, Nous n'avons foy fors ceste la. (DU PRIER, Roy Adv. M., 1455, 85). Quant le corps a l'eglise fu, Veu eussiez autelz preparer, Et en tant de torches le feu, Que ne le puys acomparer, Prestres chanter, seigneurs offrir. (DU PRIER, Songe past. D.-M., c.1477-1508, 130). ...la huppe s'en volla devers le roy, lequel tantost la cloÿ en gayolle et illecq l'enferma. La huppe, soy voyant ainsi detenue et prisonniere, se commença moult fort a merancolier et desplaire de soy veoir detenue en la voulenté d'autrui. Pour quoy elle ne vesquit guaires, ains morut en disant : "Nullui ne pourroit estimer liberté ne l'acomparer." (COLART MANS., Dial. créat. R., 1482, 176).

II. -

Empl. pronom. S'acomparer à qqn/qqc.

A. -

Empl. pronom. à sens passif. "Être comparable à" : A cest exemple se peuent acomparer pluiseurs religieux et curez du temps present qui preschent et ne cessent de remonstrer au peuple leurs propres pechiés et non pas ceulx du peuple, car il n'est si ygnorant ou ydiot qui ne voye leur ambicion, leur avarice et convoitise et leur adultere et luxure, leurs exquisités, mengiers, boires et habillemens. (COLART MANS., Dial. créat. R., 1482, 185).

 

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[En tournure nég.] : Li estat dou prince et de madame la princesse estoient adonc si grant et si estoffet que nulz aultres de prince ne de signeur, en crestiennetet, ne s'acomparoit au leur. (FROISS., Chron. L., VII, c.1375-1400, 66). Mon Crëateur et mon Seigneur, Qui m'avez fait sy grant honneur Que vous m'avez esleue a mere, Nul honneur ne s'y acompere, Vous voiez lez turbacïons Et lez grans persecucïons, La tirannie et la grant guerre Que Sainte Eglise sueffre en terre (Mir. ste Genev. S., c.1410-1420, 79). Il n'est meschef qui s'acompère Au mien, chétif et malheureux (CHASTELL., Outré am. K., 1449, 100). C'est ung galiffre qui se pare De maint satellite engaigniet, N'est nul qui a luy s'acompare, Tant est il lait et rechigniet. (MOLINET, Myst. st Quentin C., c.1482, 129).

 

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Empl. abs. [En tournure nég.] Ne se pouvoir acomparer. "Être supérieur à tout, être au-dessus de toute comparaison" : Car toute la sustance terrienne est pour yceulx commandemens ville reputee et ne se peullent de nulle part aconparer quelconques aultres biens desquelz celuy homme est fais bons che sont les biens qui vienent des comandemens garder (Psaut. Ludolphe le Chartreux D., c.1495, 92).

B. -

Empl. pronom. réfl. "Se croire l'égal de"

 

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[En tournure nég.] : Le pouvre ne se doit point acomparer a celluy qui est riche et puissant, ainsi que dit ceste fable d'une grenoulle qui estoit en ung pré ou elle apperceut ung beuf qui pessoyt et elle se vouloyt faire aussi grande que le beuf. (MACHO, Esope R., c.1480, 109). Nul ne se doit acomparer a son seigneur, mais doit penser : "Se de l'ennemy l'union tu quiers, c'est ta confusion." (COLART MANS., Dial. créat. R., 1482, 195).
 

DMF 2020 - Synthèse Jean-Loup Ringenbach

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