A. -

"Action d'accepter"

1.

"Action d'accepter de se soumettre à qqc." : ...l'accepcion de la mort [par le Christ] mieulx vault et sourmonte tous pechiés. (CRAP., Cur Deus, De arrha B.H., c.1450-1460, 232).

2.

"Action d'accepter de s'occuper de qqc." : ...comme par plusieurs diverses fois [le duc de Bourgogne] avoit fait remonstrer ausdis de Parlement et requerir que de telles cognoissances et acceptions de causes se voulsissent [de]porter et a ly s'en attendre (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 158).

B. -

"Signification" : Selon la premiere acception de ce nom Pere, il s'entent personnelement de la personne de Dieu le Pere et a lui compete seulement. (Somme abr., c.1477-1481, 108).

C. -

"Consommation" : ...[de] telle yvresce ou accepcion de trop de vin vient despicience (SAINT-GILLE, Comment. A.Y. L., 1362-1365, 222). Accepcion de viende est appetit et desir d'avoir la viande (SAINT-GILLE, Comment. A.Y. L., 1362-1365, 222).

Rem. Dans ce dernier ex., le sens pourrait être "préférence (pour telle nourriture)".

D. -

Acception de personne. "Action de favoriser injustement une personne au détriment d'une autre en raison de sa fortune, de sa situation sociale, de sa puissance, de ses relations, etc."

1.

[Dans un cont. relig.]

-

Sans acception de personne(s) : La quarte Beatitude est que vous devez avant soufrir grant famine et pestillence de faim ou de mort, que vous soiez separez de vraie justice, laquele vous devez faire a un chascun sanz accession [l. accepcion] de personne [Cité par GD I, 42c, s.v. accession] (DESCH., Oeuvres R., t.7, c.1370-1407, 301). Tu [Dieu] prestes tes biens sans acception de personnes. (Internele consol. P., 1447, 136). Dieu parle a nous en diverses manieres sans accepcion de personnes. (Internele consol. P., 1447, 283).

.

P. ell. : LES SATHANAS. "Michiel, prevost qui tiens le lieu Du treshaut juge souvrain Dieu, Fai nous droit sens accepcion ! Pas ne nous semble de raison Quë aus gardes des pelerins Doies estre de rien enclins En eux oiant plus tost que nous..." (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 18).

2.

[Dans un cont. non relig., souvent jur.] : Trois choses sont qui par devant toutes bestournent tout jugement et meismes le jugement des sages, amour de dons, acception de personnes et croire legierement. (FOUL., Policrat. B., VIII, 1372, 131). ...et aussi [la sainte Chevalerie] se garde diligaument des femmes des mescreans et des scismatiques, comme de venin toute la Chevalerie entachant, en administrant discipline de chevalerie et justice publique, sans acception de personnes, gardant aussi a la lettre la sainte regle de Dieu inspiree (MÉZIÈRES, Sustance H., 1396, 93). Item, que nostredit filz diligemment et loyaument labourera et fera de son povoir que justice sera administrée oudit royaume selon les lois, coustumes et drois dudit royaume de France, sans accepcion de personnes (MONSTRELET, Chron. D.-A., t.3, c.1425-1440, 393). Et se en ensuivant icelle responce lesdiz de Gand se feussent mis en tel estat que nozdiz bailliz et officiers y eussent peu aler seurement faire justice par voye raisonnable, franchement et sans impression ou contrainte et sans accepcion de personnes, et que de ce eussions peu estre asseurez, nous avions bien intencion de leur porveoir tellement qu'ilz eussent eu cause de estre contens. (ESCOUCHY, Chron. B., t.3, Pièces justif., 1451, 411). ...ung prelat et ung chevalier ancien, pur lay, qui seroient presens en jugement (...) pour veoir (...) se il en y a point aucuns qui monstrent affection ou accepcion de personnes (JUV. URS., Verba, 1452, 335).

Rem. Expr. d'orig. biblique ; cf. II Chron. XIX, 7 ; Job XXXII, 21 ; Eccl. XX, 24 ; Actes X, 34 ; I Pierre I, 17, etc.