A. -

"Dans l'absolu (sans égard au relatif et au contingent)" : ...et si ne congnoys point sensiblement quelle chose est ceste liberalité, ceste amour et benivolence. Ainsy diroye je de verité, de justice et de bonté, quant on les considere absolument (GERS., Trin., 1402, 168). Deux noms sont principaulz noms de Dieu, c'est a scavoir "qu'il est" et "bon" : Par le premier est signifié l'estre de Dieu en soy absolutement (Somme abr., c.1477-1481, 155).

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"De manière indépendante (sans relation à autre chose)" : ...car selon les vertus ou les vices nous sommes diz bons ou mauvais, et selon les passions absoluement considerees, nous ne sommes diz ne bons ne mauvais. (ORESME, E.A., c.1370, 158). Mais le bien de entendement pratique, c'est verité, non pas absoluement, mais verité acordant soy avecques l'appetit droit ou droiturier. (ORESME, E.A., c.1370, 332). Et non pas simplement ne absolutement, mais en relation a nous et ou resgart de nous. (ORESME, C.M., c.1377, 308). .III. differences, destre et senestre et devant et derriere, ne sont pas ou ciel distinctees royaument ne absoluement, mais seulement en relacion sanz difference roiale. (ORESME, C.M., c.1377, 410).

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"Sans rien d'autre" : L'aigle a deux especes : l'une est appellée aigle absoluement ; l'autre est nommé zimiech. (TARDIF, Art faulconn. J., t.1, 1492, 12).

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GRAMM. [En parlant d'une notion] Pris absolument. "Employé sans complément" : Item les notions prinses par abstraction absolutement comme de dire paternité, filiation se dient par predication de l'essence divine, comme de dire essence divine est paternité (Somme abr., c.1477-1481, 152).

B. -

"Sans réserve, sans restriction, sans condition" : Mais a parler absoluement et simplement, telles choses faites par paour sont involuntaires (ORESME, E.A., c.1370, 176). Car le bien et le mal de pensee speculative, c'est absoluement vray ou faulz (ORESME, E.A., c.1370, 332). ...li dis Guis (...) resigna purement et absoluement ens ès mains dou roy d'Engleterre la conté de Soissons (FROISS., Chron. L., VII, c.1375-1400, 100). ...et nous quiterés comme rois de France absoluement toutes ces painnes et ces argens et nos fois jurees (FROISS., Chron. D., p.1400, 340). Jehan Marcel (...) quicta et quicte clama bonnement et absolutement a tousjours sans rappel ledit Robin Clement, ses biens, ses hoirs et ayans cause de tous contraulx, marchiez, sociectés, compaignies, et generalement de toutes autres quieulxconques dont il luy pourroit demander accion ou pourssuite (Rouen temps Jeanne d'Arc L., 1420, 16). ...par declaracion faitte du pappe Boniface VIIIe absolutement (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 175). ...pour ce n'y vouldroys je pas estre absolutement, mais condicionellement [au purgatoire], c'est a dire se Dieu le voloit. (Disc. amour divine, 1470, 315). Je di et afferme que je veulx et doy vouloir estre en paradis, purement, simplement et absolument ; et tout ce que je pense et dis et fais, ce voloir le me faict penser, dire et faire (Disc. amour divine, 1470, 317). Aussi ne me semble pas estre chose a dire simplement et absolument que creature humaine et son peché ou mauvaistie, qui est neant, soit la gloire de Dieu. (Disc. amour divine, 1470, 337). Et se on demande se absolutement nous sommes a ce tenus, il est a dire que... (Somme abr., c.1477-1481, 174).

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"Tout à fait, complètement" : ...homs a deux seigneurs servir Ne puet pas bien et le plesir De tous deux faire absolument (DESCH., M.M., c.1385-1403, 353). ...il nya pleinement et absolument ledit fait (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 216).

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"Sans exception" : ...il y a eu aultresfoys plusieurs arrestz donnez en cas de crisme de leze magesté, que simplement et absolument on rendoit les clercs (...) a l'esglise pour en faire justice et raison (JUV. URS., Nescio, 1445, 500).

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"Expressément, formellement" : ...et lui dit (...) comment absoluement lui avoient respondu que plus ne s'attendist de avoir la seigneurie de Pise (Bouciquaut L., 1408-1409, 317). Toutesfoiz le duc d'Acquitaine, filz et lieutenant du Roy, par l'induction d'aucuns, aiant en sa mémoire et considéracion la désolacion de si noble cité et qui estoit la supellative de toute la région d'Auvergne et de Berry, de laquelle il devoit estre hoir, et que ce lui pourroit redonder à grant dommage, fist commandement et défense aux cannoniers et à ceulx qui se mesloient de gecter pierres et de telz engins gouverner, qu'ilz n'en gectassent plus contre ladicte cité, sur peine de perdre la teste. Dont le duc de Bourgongne, qui s'esforçoit de gréver icelle et ceulx de dedens, fut moult esmerveillé, et (...) le duc d'Acquitaine son gendre lui dist absolutement, qu'il feroit finer la guerre. (MONSTRELET, Chron. D.-A., t.2, c.1425-1440, 282).

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DR. "Sans appel" : Ceste sentence (...) ne doit estre rendue Absolument (DESCH., M.M., c.1385-1403, 344).

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"De façon régulière, sans réserve possible" : Le roy Grifaux at respondut Ogier et dist : "Françoys, tu n'as mie acomplis les convens, car Baldouen est conquis, rendus et as aydiet ton compaingnon. - Par ma foy, dist Ogier, je ne luy aiedas oncques, car il est miedre chevalier de moy. Et d'aultre part, le convent que ly messaigez aportat a monseingneur l'empereur, sy fut de Malakin tant seullement, lequel j'ay conquis absoluement..." (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 80).