C.N.R.S.
 
Article complet 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     ABOSMER     
FEW XXIV abominari
ABOSMER, verbe
[T-L : abosmer ; GD : abosmer1 ; FEW XXIV, 38a : abominari]

I. -

Empl. trans. "Repousser, exécrer " : ...N'ait si belle personne si loing c'on puet aller Que c'il li fault ung membre, c'on le puist veyr cler Que sa biaulteit ne faice moult forment abasmer [l. abosmer]. (Lion Bourges K.P.F., c.1350, 974).

 

-

RELIG. Abosmer péché : ...qui en avoit gousté et essayé [la douceur de l'amour divin] (...) habosmeroit pechié et si heroit de mort (Vertus, c.1400-1500, f° 41 v°).

II. -

Part. passé en empl. adj. "Accablé de chagrin, abattu, affligé" : Sy fu trestous desesperez, Sy honteux et sy abomez Que riens nulle ne respondy. (Dit prunier B., c.1330-1350, 79). Par les sainz Dieu, dist Pierres, j'ai le cuer abomey, Quant li cops d'un estrier m'a si fort asomey, Certes cop plus peusent ne reçuis en ma vie (Gir. Ross. H., c.1334, 160). Clarisse li donselle en serait mal loee, Car vous arés Lion et elle est reffusee. Se Lion en ait fait son cuer et sa pansee, C'est bien droit et raison. N'an soiez abomee ! Car quant ung jonne hons persoit dame loiee, Blanche, doulce et plaisant, vermelle et colloree, Qui s'abandonne a ly per bonne destinee, Moult seroit si chetif, per la vertut loee, S'adoncque n'an faisoit toute sa destinee ! (Lion Bourges K.P.F., c.1350, 332). De dueil sui bien ore abosmé (Mir. march. juif, c.1377, 206). ...et à tant se départirent et s'en rala chascun à la chascune, moult abosmés et esbahis de la perte de leur vaillant et débonnaire prince. (WAUQUELIN, Gir. Ross. M., 1447, 470). Quant ses regrez entent, moult en fu abosmez. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 137). [Autres ex., cf. gloss.]

 

-

Dolent et abosmé / triste et abosmé : L'ermites leur dona dou pain et dou pommey, Puis s'am vont par ces bois dolent et abommey (Gir. Ross. H., c.1334, 167). Mes je suy trop dolans, tristres et abomés [var. adolé] (Belle Hélène Const. R., c.1350, 552). San personne en vait en estrange rengnez ; Toute neut chevalchait dollant et abosméz. (Lion Bourges K.P.F., c.1350, 834). Ensement dist le roy, sy lui souvient assés De sa noble mouller ou grans est la beautés, Et de Gillon son filz ou il estoit portés. Il ne sot ou ilz sont ne s'on les ot tués. Sy en fut en son ceur dolans et abosmés. (Tristan Nant. S., c.1350, 585). Moult fu le duc dolent, tristes et abomés Quant il vit ses enfans aussi deffigurés. (Renaut Mont. B.N. V., c.1350-1400, 246).

 

-

Mat et abosmé : J'en ay o pres perdu m'alaine, Tant en suis mas et abasmé [l. abosmé] ! [lecture abosmé proposée par E. Stengel, Z. frz. Spr. Lit. 17-2, 1895, 223] (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 82).

REM. Sur l'étymol. de abosmer, cf. G. Cohn, Z. rom. Philol. 19, 1895, 51-60 et J. Ulrich, Z. rom. Philol. 30, 1906, 470-471. Arch. au XVes.
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

Fermer la fenêtre