C.N.R.S.
 
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     ABONIR1          ABONIR2     
FEW I bonus
ABONIR-- ABONIR2 -->, verbe
[T-L : abonir ; GD : abonir2 ; AND : abonir ; FEW I, 434b : bonus]

I. -

Empl. pronom. "Se rendre bon (à qqn), se dévouer avec bonté" : Bien voy que je puys vers le Pere advenir, A Jhesucrist son Fil me vueil prendre et tenir. Tant se volt abaissier, tant se volt abonir, Que pour nous en la croix voult la mort soustenir. (Pleur ste âme B., c.1375-1425, 59).

II. -

Part. passé en empl. adj. "Bon ; péj. bonasse, hébété" : LA MERE. Certes, Jaquinot, mon amy, Vous estes homme abonny. JAQUINOT. Abonny ! vertu sainct George ! J'aymeroys mieulx qu'on me coupast (la) gorge. Abonny ! benoiste Dame ! (Cuv. T., c.1475-1500, 46).

 

Rem. «Le participe passé abon(n)i (de abonir : "rendre meilleur") ayant et le sens de "devenu bon, rendu meilleur" et celui de "rendu bonasse, dompté", la mère joue sur les deux sens ; mais Jaquinot n'est pas dupe de ce jeu» (Éd.). M. Currie, Z. rom. Philol. 111, 1995, 21-22 propose de rattacher cet ex. à abonnir, var. d'abonner "soumettre moyennant une convention à une redevance déterminée payée à échéance fixe". L'homme abonné, soumis à taille fixe et non plus arbitraire, n'est plus un serf : «Il va sans dire que ce terme d'homme abonny est déplacé dans le Cuvier. Au figuré, il pourrait suggérer une condescendance ironique : "vous n'êtes pas un serf". Il pourrait aussi représenter une hérésie juridique ; alors que la loi veut que la femme soit en pouvoir de son mari, Jaquinot serait l'homme abonné de sa femme» (p. 22). Abonir.
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

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