A. -

"Alphabet" : Et se vostre .abc. (ne) savez, Savoir le pourrez de legier Pour dire le, s'il est mestier. (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. S., c.1330-1331, 338). Et est expedient au roy et a son chevetaine que le chevetaine ayt du roy certains signes(,) vocables ou nouvell[e] abc, que nulz ne saiche lire fors tant seulement le roy et son prive secretaire et le chevetaine, s'il scet scripre tant seulement, et s'il ne scet escripre, son secretaire loyal que le roy lui ara baille ; par lesquelx signes ou abc le chevetaine pourra escripre plainement au roy de toutes choses, sans avoir paour que se les lectres par les ennemis soient trovees, ilz ne les saront lire. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 519). Requis s'il scet lire ou cognoistre lettre quelconques, dit, et par son serement, que non, et que au temps qu'il ot tonsure, il aprenoit son ABC, dont il ne scet lettre aucun. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 150). Sour l'an milh et LXVII compoisat Papias le sien libre Elementariorum, ch'est sour l'a be che c'on proueve par le nombre des ans (JEAN D'OUTREM., Myr. histors B.B., t.4, a.1400, 257). Je composeray davantage Subséquentement une table En commune prose, sans fable, Selon l'ordre de l'ABC, Par laquelle seront, pour vray, Lesdiz termes au long véuz Et déclarez et cognéuz (LA HAYE, P. peste, 1426, 171). ...le prince veult, et son conseil, que le devantdit escolastre seroit institué, instituast ou instituassent quatre soubmaistres en ladite ville de Bruxelles, et ung cinquième en Molenbeke, pour enseigner enfans masles, et quattre soubmaistres ou maistresses pour les pucelettes apprendre depuis leur ABC jusqu'au commenchement du Donat, et non plus avant. (WAUQUELIN, Chron. ducs Brabant, R., t.2, c.1447, 771). DEMANDE. Je vous demande se le a.b.c. tout au long est masle ou femelle. RESPONSE. Je vous dy bien que il doit estre femelle, car on y treuve cul et quon, et point de vit. [Éd. : «L'alphabet, au sens strict des trois premières lettres qui le désignent, n'a pas la lettre v»] (Devin. R., c.1470, 138). Abece [vocables latins : alphabetum, Abecedarium] (LAGADEUC, Catholicon G., 1499, 3).

B. -

"Connaissance de base, savoir élémentaire" : Icy encores dict l'acteur, Pour homme mortel adviser, Qu'il doit aymer son createur Et recougnoistre son sauveur : Si luy doit mercy demander. Or nous veullons vers luy tourné, Pour bien vëoir cest a.b.c. Qui nous gardera d'estre dampné. (CHASTELL., Miroir mort V.H., c.1436-1450, 97).

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Mettre à l'abc. "Mettre à l'école" : Ains, comme l'enfant que au premier on met a l'a.b.c., me pris aux histoires anciennes des commencemens du monde, les histoires des Hebrieux, des Assiriens et des principes des seignouries.... (CHR. PIZ., Avision R.D., 1405, 110).

Rem. Cf. aussi Devin. R., c.1470, 394, 395. Apprendre son abc a sans doute le sens de "apprendre les rudiments du savoir, apprendre l'indispensable" dans l'ex. de Premierfait VIII, 9 cité par DI STEF., 1b.

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Estre à l'abc de qqc.. "Être novice dans qqc." : Parquoy vouldrois bien sçavoir à l'essay Que c'est que d'elle, car suis à l'a b c De tout son faict (Chasse am. W., a.1509, 63).

C. -

"Rudiment de prière" : ...ciz est nices, non sage, Qui assamble en terre tresor De blé, de vin, d'argent ou d'or. Mout de biaus biens i met ensemble Et ne scet a cui les assamble, A un sot ou a une sote Qui sera si petit devote C'une .abc. n'en diroit mie, Quant hors sera de ceste vie. (Best. lap. Rosarius S., c.1330, 69).

V. aussi abca