C.N.R.S.
 
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     ABAUBIR     
FEW I balbus
ABAUBIR, verbe
[T-L : abaubir ; GD : abaubir ; FEW I, 210b : balbus]

I. -

Empl. trans. "Effrayer" : Adont emprindrent les veneurs et le roy a lever la huee sur le porc pour les chiens donner coeur et le porc esbahir [var. pour les chiens encourager et le porc abaubyr] (Percef. II, R., t.1, c.1450 [c.1340], 49). [var. ms. B, p. 433]

II. -

Empl. intrans. ou pronom. "S'étonner, s'effrayer" : ...se je sui abaubie De querre mon pourfit, je serai bien honnie : Car puis c'on s'abaubist on ne vault une aillie (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 63-64). Adonc pewist on veir gens fremir et abaubir [var. de esbahir, p.143], et celle bataille enssi rengie desconfire à pau de fait (FROISS., Chron. L., III, c.1375-1400, 373).

III. -

Part. passé en empl. adj. (synon. esbaubi)

A. -

"Étonné" : Quant ly enffes l'entant, sy en est atenris, Tendrement en plora des beaulx yeulx de son vis ; Adonc ne dezist mot pour tout l'or de Paris. Quant le pape le voit, s'en fut tout abaubis. (Tristan Nant. S., c.1350, 346).

B. -

"Déconcerté, stupéfait" : Ly escuier ne seult que dire, Sans plus respondre se party. Elle le vit moult abauby (Dit prunier B., c.1330-1350, 68). Quant il voit qu'il n'est mie de bien si raëmplis Qu'il appartiengne a estre de celle dame oïs S'en devient par ce point honteus et abaubis. (BRIS., Restor paon D., a.1338, 96). Et Raymon et son frere et le bastart gentilz Repairerent aux trefz, dolans et abaubis Pour le benoist ermite qui des paiens fut pris (Tristan Nant. S., c.1350, 697). Quant li jours de celle feste fu venus, et nulz n'i venoit pour mandement qui fais leur fust, fors uns seulz chevaliers (...) li dis contes de Montfort et la contesse sa femme en furent durement courouciet et abaubit (FROISS., Chron. L., II, c.1375-1400, 89). [La dame de Salebrin regardée par le roi avec une insistance gênante en devient] toute honteuse et abaubie (FROISS., Chron. L., II, c.1375-1400, 132). "Si vous poés confesser, s'il vous plest, et priier merci à Nostre Signeur, car vos daarrains jours est venus". Li doi chevalier furent durement abaubit de ces parolles (FROISS., Chron. L., II, c.1375-1400, 173). ...et aussi qu'il avoit peu de gens, et aussi que ses gens estoient abaubis et effraés, tant pour la perte qu'ilz avoient faite au siège de Compiengne, comme pour la destrousse de Jaques de Heilly. (MONSTRELET, Chron. D.-A., t.4, c.1444-1453, 426-427). ...ilh fut raporteit en l'oust que ly duc Philippe de Brabant estoit mors par venyn, et que ly duc de Borgogne estoit rechus à duc de Brabant, dont tous li oust en fut ababis. (STAVELOT, Chron. B., a.1447, 255). ...son compangnon qui là estoit mult triste et ababis, comme chis qui ne savoit donc celle obstat venoit. (STAVELOT, Chron. B., a.1447, 297). ...et quant ilh oïrent dire que Wilhem Datin s'en alloit fours de Liege vers Montengnée, ilh furent tous ababis et perdirent cors (STAVELOT, Chron. B., a.1447, 305). Car pour Lussïon furent durement abauby (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 251). [Autres ex., cf. gloss.]

 

-

Empl. subst. : Li Evesques fist grant samblant Ne ne faisoit pas l'abaubi (BRIS., Plait Ev. Dr. K., a.1340, 60). Moult fu ly rois Henris corageus et hardis. Il estoit en l'estour entre les abaubis. (Belle Hélène Const. R., c.1350, 280). [Ed : "erreur de copiste pour Arrabis ou ennemis" ?]

C. -

Estre abaubi de + inf. "Etre dans l'incapacité de" : ...se je sui abaubie De querre mon pourfit, je serai bien honnie (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 63).

 

-

N'estre pas abaubi de + inf. "Être en mesure de" + inf. : Nonporquant de parler n'estoit mie abaubis, Bien en sot la maniere, si com dist li escris. (BRIS., Restor paon D., a.1338, 108). Se ne furent pont ababis D'alleir tantoist devers Gyvé. (STAVELOT, Chron. B., a.1447, 374).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

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