"Qui peut être chassé"

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P. métaph. [D'une pers.] "Qui se laisse prendre (comme à la chasse)" : Item, c'est une derision de causer et acuser les choses de dehors nous et non pas acuser soy de ce que l'en se rent bien venable (ORESME, E.A., c.1370, 179). [éd. 1488 ds GD VIII, 164c.]
 

"Saisir à la chasse" : O ravissans loups Qui en fier couroux Avés l'aigneau doux Trop fort offencé (...) ! Judas le vous a venancé (MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 293).
 

"De chasse"

REM. Trad. de Gilles Colonne, Gouvernement des Princes, 1444 (ms. déb. XVIe s.), ds GD VIII, 165c (ceulx qui vivent de bestes sauvaiges vivent de vie venative).
 

A. -

"De chasse"

Rem. Internele consol. (éd. elz.), 1447, II, 3, (les chiens venaticques) ds GD VIII, 165c.

B. -

"Que l'on chasse"

Rem. Mer des hist. (éd.1488) ds GD VIII, 165c (bestes venatiques).
 

"De chasse"

REM. Mer des hist. (éd.1488) ds GD VIII, 165c (art venatoire, qui est a prendre bestes sauvaiges).
 

"Chasse, poursuite" : Pour ceste vennee auxtorisie Mauldis Juïfz se volrent traire ["chasse à l'homme" ; éd., p.400 "référence à la décision prise par l'assemblée des grands prêtres et Pharisiens de poursuivre la mise à mort de Jésus"] (Myst. process. Lille K., t.4, a.1485, 397).
 

Empl. trans.

A. -

"Poursuivre à la chasse, chasser" : Et en ce palais sont vergiers plains de diverses manieres de bestes, lesqueles il puet vener quant il veult onques, sanz ce qu'il voise hors. (VIGNAY, Merv. Terre Outr. T., c.1331-1333, 63). Uenabulum (...) : instrument pour vener ou chacier bestes sauvages (Aalma R., c.1380, 434).

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Empl. abs. "Chasser, aller à la chasse" : ...les autres se excercitent ensemble en fais d'armes, ou en chacier ou vener (ORESME, E.A., c.1370, 495). ...et se alèrent logier à ung groz village sur l'eaue d'Authie, nommé Labroie. Lequel estoit furni de vivres très habondamment. Et y furent quatre ou cinq jours. Et alèrent très souvent batre, vaner et recueillier vivres, cent ou six vins au cop, en aulcuns villages, à demie lieue de leurs logis. (MONSTRELET, Chron. D.-A., t.5, c.1444-1453, 313). ...comme il aloit vener, il se departi de ses compaignons en une valee (Percef. I, R., t.1, c.1450 [c.1340], 34).

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Inf. subst. "Chasse" : ...endoctriné en vener et en gibier. (Percef. I, R., t.1, c.1450 [c.1340], 53).

B. -

P. ext. "Chasser, prendre en chasse, poursuivre" : ...quant nostre Seigneur promet a envoier veneurs qui aient a vener les errans des lieux umbrages et des montaignes, sachiez que il blasme la chetive vie des gens bestials (FOUL., Policrat. B., I, 1372, 106). Le tor ou beuf est vne beste tres forte et fiere et comme non vaincable, car le sauuage chasse et vene toutes aultres bestes en la forest et a le doz dur aussi comme vng escu et ne peult aultrement estre prins que en fosses. (Best. hérald. H.E., c.1435-1450, 469). Ne la mauvaise cappeline Cognoissez de cil qui vous vene, Qui de sa male javeline Vous ferra (MARTIN LE FRANC, Champion dames D., t.2, 1440-1442, 159). Or, voit on bien que la Mort chasse et vène, La noble fleur qui nous gardoit de hellas (...). (LA VIGNE, Epit. Royne M.R., 1514, 121).

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P. métaph. : ...c'est a dire, il est aësey ou legier a vener et a estre tost pris et veincu par chose delectable. (ORESME, E.A., c.1370, 179).
 

Chasse à la venere. "Chasse à courre" : Pendant le tempz que le roy et la royne, monseigneur l'archiduc et madame Marguerite prenoyent leurs solas à la chasse, tant à la venère comme ès bosquailles [la chasse à l'affût] à l'environ de Malines, Anvers et Bruxelles... (MOLINET, Chron. D.J., t.2, 1474-1506, 394).
 

A. -

"Exercice de la chasse" : Et quant a l'esbatement des oyseaux et des chiens et, par espicial, de la chasse et de la braconnerie, du temps perdu, et de l'amour desordonne et comme une passion enracinee, de la fole despense et du dommage des pauvres gens qui est engendree pour l'occasion des oyseaux et de la venerie, les docteurs de l'eglise en ont tant escript a la reprobacion, dist la royne, que a present je m'en passeray brefment (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 213). Et vrayement, c'est tres mauvaise chose et mauvaise venerie de trop crier et de trop parler a ses chienz, quar les chienz ne donnent mie si grant foy ne croyent si bien quant on parle trop comme ilz font quant on parle pou et verité (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 217). À Regnault de Givres, escuier, venu du pays et conté d'Artois, la somme de dix frans monnoye royal, laquelle du commandement et ordonnance de mondit seigneur lui a esté payee, baillee et delivree comptant pour payer et distribuer à pluseurs braconniers, varles de chiens et aultres aides qu'il lui a convenu et convient prendre pour soy aidier oudit fait de venerie pour la garnison de venoison que necessairement lui a convenu faire tant pour la venue des Englois en ladicte ville d'Arras (Comptes Etat bourg. M.F., t.1, 1420, 485).

Rem. Hist. prem. destruct. Troie R., c.1470-1480, gloss. (venerie, vennerie, vannerie).

B. -

"Équipage de chasse, groupe de chasseurs" : Et, quant il sera pris, il et trestouz les autres qui seront de la venerie doivent corner prise (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 177). Aussi l'asemblee se doit fere en yver pour le sangler comme en esté pour le cerf, fors tant que celx de la venerie doyvent estre vestuz de gris, et en la sayson du cerf ilz doivent estre vestuz de vert. (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 184).

C. -

"Service, dans la maison d'un grand seigneur, chargé de tout ce qui concerne la chasse" : À Guiot Benoit, clerc de la venerie de mondit seigneur, la somme de 780 frans, pour icelle somme tourner et convertir en la despense des chiens de ladicte venerie pour l'annee commençant le premier jour de janvier oudit an mil quatre cens et dix neuf (Comptes Etat bourg. M.F., t.2, 1419-1420, 310). Luy envoya aussi partye des archiers de la garde et cappitaine et toute sa vennerie et fauconnerie et toutes autres choses. (COMM., II, 1489-1491, 312).

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[Nom d'une rue à Paris] : ...une maison assize a Paris, en la rue de la Vennerie (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1345, 145). ...lui qui deppose, qui est sergent des impositeurs du grain de la ville de Paris, vit passer trois charrettes chargées de blé qui montoient par la rue de la Vennerie, en alant vers le Chastellet (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 354).