"Paille du blé que le van rejette"

REM. Doc. 1428 (arrere vens) ds GD I, 409b.
 

"Ce que le van jette à terre" : Tout n'y vault ung grain de revanes. (Pastor. B., c.1422-1425, 177).

REM. Ex. d'a. fr. et doc. 1442 (Evreux, revanez pour les bestes) ds GD VII, 163a.

V. aussi revens
 

"Vanner de nouveau"

REM. Doc. 1370 (Tournai, revaner) et 1443 (Picardie, resvaner) ds GD VII, 163a-b.
 

"Paille et autres impuretés séparées du grain par le vannage" : Revennure (Gloss., c.1400-1500. In : P. Nobel, Lexique 4, 1986, 166).
 

"Grains défectueux, mélangés de balle et de poussière"

REM. Doc. 1419 (Vienne, revens) ds GD VII, 166b-c.

V. aussi revanne
 

"Corbeille d'osier à fond plat servant à séparer le bon grain des balles, de la paille et de la poussière, van" : Par cele giracion ceulz qui vennent le blé font venir les pierretes ou milieu du van. (ORESME, C.M., c.1377, 544). Et saichiez qu'il avoit les plus grans oreilles qui oncques feussent veues sur enfant ; et au parcroistre, elles furent aussi grandes comme les manevelles d'un van. (ARRAS, c.1392-1393, 48). Item, les venniers de la ville sont frans et ne portent point de merq pour porter leurs vens et leurs corbeilles par les foires et marchés du roy, par païant au roy chacun an XII d. au terme saint Michiel. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 181). Et ilec, au moien de certaine grande quantité de vans, fleaux et autres oultilz dont les gens du roy avoient mené grant quantité avecques eulx en charretes et chariotz, fut batu tout le grain estant et trouvé es granches dudit pays de Bourgongne et Picardie (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 324). Qui vous auroit par quinze jours bernee Ou en ung van comme le ble vannee, Si esse trop quant au corps qui la porte ? (LA VIGNE, Ress. chrest. B., 1494, 115).

Rem. Hist. prem. destruct. Troie R., c.1470-1480, gloss.
 

I. -

"Petit van"

Rem. Gloss. XVe s. (Capisterium, clives ou vaniaux a nettoier blef) ds GD VIII, 145a.

II. -

"Plume d'essor" : ...bonnes longues plumes, bons venneaulx [de l'épervier] (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 152). Item, coulons ramiers sont bons en yver, et congnoist l'en les vieulx a ce que les venneaulx de leurs elles sont tous d'une couleur noire (...) ...et les jeunes d'un an ont les venneaulx cendrez et le seurplus noir. (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 174). [Aussi p.229]

III. -

"Tuile en forme de losange servant dans les angles des toits" : A Jehan Le Tuillier pour 200 de tuille, 3 s. A lui pour 4 tierche pars que de vaniaus que de reneis, 11 s. (Comptes Mons P., t.1, 1330, 363). Et que nulz ne puist faire delivrance de tieulle, festissurez, vaniaux, sommiers ne de quariaux de pavement, se... [un peu plus haut, p.444, même contexte, forme baniaux] (Vie urbaine Douai E., t.4, 1371, 444). À Jehan de Bairre, pour trois cens et six vaneaux (...) pour emploier en pluseurs lieux en la couverture desdiz logiz, à demi gros piece, 7 livres 13 solz ; (...) ; à lui, pour 61 festissures au pris d'un gros piece, sont 61 solz (Comptes Etat bourg. M.F., t.3, 1418-1420, 626).

Rem. Doc.1336 (vaniaus), 1345 (vaniel), 1411-1412 (vaniaux), 1446 (vaniaux), 1462 (venniaux) ds GD VIII, 145a. Doc.1415, 1457 (vanel), 1490 (vennel) ds Y. Coutant, Terminol. du moulin médiév. dans le comté de Flandre, 1994, 924.

-

Empl. adj. Tuile vanelle. "Tuile faite en forme de losange servant dans les angles des toits" : ...cinquante thieulles vannelles emploiez oudit ouvrage de couverture (Comptes Etat bourg. M.F., t.3, 1418-1420, 615).

-

"Partie en angle de la toiture" : A Jaquot le Fèvre, couvreur de thieulle (...). A luy pour avoir couvert sur le salle au Griffon autour de le quemynée et du vanel vers les prayaieux où a esté trouvé qu'il avoit mis dudit ouvrage 5 cens de thieulle audit prix, sont... (Comptes seigneurie Lucheux D.W., 1444-1445, 68).
 

"Action de vanner (les céréales)"

REM. Ex. d'a. fr. et doc. 1403 (pour le batage et vennage du dit blat) ds GD VIII, 144c.
 

"Oiseau échassier vivant surtout au bord des étangs, vanneau ; crécerelle" : Tout le congnoissent, c'est raisons, Fors que seulement li vaniaus. (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 84). Perdriz, cailles et teurterelles, Huppes, faisans et arondelles, Plouviers, vanneaux, ostardes, grues... (DESCH., M.M., c.1385-1403, 8). Pour une grant caige pour mectre les cailles (...) A Thomas, pour acheter des vanaux (...) Au mor, pour achecter du blé pour l'ostruche et pour les sinnes du bran (Comptes roi René A., t.1, 1476, 152). De la pie et des venneaux. (COLART MANS., Dial. créat. R., 1482, 205).

Rem. Ex. d'a.fr., cf. TLF. Aussi Lettres agn. L., 407 (vanelx).

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"Plume de vanneau" : Se plus lourde n'ies q'uns vaniaus... (FROISS., Past. M., c.1362-1394, 169). ...bonnes longues plumes, bons venneaulx (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 152).
 

"Contenance d'un van" : ...aucunes vannées de blet et d'avaine que il avoit pris indeuement en une grange (Arch. Nord, 1415, B 10373, f° 19r, IGLF).

REM. Doc. (Tournai) 1347 (XVII. vanees de paille), 1361 (vanee) et 1437-1438 (vanees) ds GD VIII, 145a.
 

[Diminutif de vanner au sens de "railler" ?] : Pour mieulx a l'aise vaneler, On met estouppes par dedens La saincture de trop parler (COQUILL., Oeuvres F., 1478-p.1494, 237).
 

A. -

"Secouer (les céréales) au van, vanner" : Donc vendra venner sa paille. (Best. lap. Rosarius S., c.1330, 119). Charité engrangier le [le grain] fist Et en grange estrange le mist. Plusieurs bateurs (la) le trouverent, (Et) le batirent et vanerent. .. Au moulin apres porté fu Et desguiseement moulu, .. Quant moulu ot ainsi esté, Adonc s'avança Charité Et vout devenir fourniere Pour pain faire et boulengiere. (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. S.C., c.1330-1331, 276). ...moitié blé et moitié avoine, tout bon grain et souffisaument vanné et appareillié bien et souffisaument (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1357, 219). Il doivent de droit et par coustume labourer les terres des gentils hommes, quellier les grains et amener à l'ostel, mettre en la grange, batre et vaner (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 95). Par cele giracion ceulz qui vennent le blé font venir les pierretes ou milieu du van. (ORESME, C.M., c.1377, 544). Fors laboureurs, qui bon terroir avés (...), Marlés, vanés, semés, herchiés, arés (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 369). Il vanne sa farine au vent. (Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 72). Qui vous auroit par quinze jours bernee Ou en ung van comme le ble vannee, Si esse trop quant au corps qui la porte ? (LA VIGNE, Ress. chrest. B., 1494, 115).

Rem. Ex. d'a. fr. et doc. 1381 (Lorraine, bleif bien vainet) ds GDC X, 829b. CORBECHON, Propr. choses, éd. Lyon, 1485-1486, XVII, chap.152 (la cosse de tous potages et la venneure qui en yst quant on la venne dont les pourceaulx sont nourris).

-

Inf. subst. : Car se tu semmes par mesure, Tu aras au vaner et batre Pour .v. [se]stiers .v. muis ou quatre. (Ovide remede amours H., p. 1300 [1400-1430], 58).

B. -

P. métaph. Vanner en sa grange. "Faire l'amour" : ...la femme vieillette Met au mestier mainte fillette, Et des siennes et des estranges, Pour faire vanner en leurs granges, Et les instruit en amourettes (LE FÈVRE, Lament. Math. V.H., c.1380, 95).

Rem. G. Hasenohr, M. Fr. 14-15, 1984, 257 ; cf. DESCH., M.M., c.1385-1403, 348, v.1072, et Oeuvres R., t.8, 38 : batre blef en / sur la grange de.

C. -

P. anal. "Harasser, tourmenter qqn" : Doncques estes vous gens dampnés De ainssy esclandrir le monde, Et devez bien estre vannés D'avoir malice ainsy parfonde ; Il fault bien que Dieu vous confonde Et que vostre fin soit diverse, Quant avés vie sy perverse. (MICHAULT, Procès honn. F., p.1461, 79). Chantés comment Franchois furent vannés, Desbuissonnés, desmembrés, desvestus, Desbastonnés, desmanchiés, desfullés (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 129). Et tes enfans furent puis desconfis (...), Rués, trainés et en terre vanés (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 133).

-

Vaner [une femme] "Violer (une femme)" : Aux ragaches et aux soulliars Aprez fust elle abandonnee. Tout l'ost y jetta ses coulliars Affin qu'elle fust mieulx vanee. (MARTIN LE FRANC, Champion dames II, D., 1440-1442, 260).

D. -

Au fig. "Berner, railler qqn, se moquer de qqn"

Rem. Doc. 1377 ds DU CANGE VIII, 242b-c, s.v. vanna¹ (cf. FEW et TLF).
 

I. -

"Métier du vannier, de ce lui qui fabrique les vans en osier, les objets en osier tressé" : ...une piece de chaussée faicte en la rue de la Vannerie, à commencer à l'endroit du millieu d'une petite maison qui est entre l'ostel de la Rose, en venant tout contremont jusques à l'endroit de l'esquierre des deux maisons qui font le coing de ladicte rue (Comptes Paris V.L.D., t.1, 1450, 736).

Rem. Le nom de cette rue est déjà attesté chez GUILLOT DE PARIS (ms. XIVe s.), cf. TLF.

II. -

"Corporation des vanneurs"

Rem. Doc. 1340 ds C. A. Bevans, The Old French Vocabulary of Champagne, 1941, 51 (vannerie, vennerie).
 

"Petit van"

REM. Doc. 1329 (Vienne, vanet) ds GD VIII, 145b.
 

"Celui qui vanne, qui est chargé du vannage" : ...lequel disner ou soupper est appellé ledit pastz, et doit estre fait par chascun an entre la Toussains et Caresme prenant, et doit estre fait a sept personnes dont les noms s'ensuivent, c'est assavoir a mondit maistre le gruyer, son clerc, le maistre vanneur, les deux sergens de la garde d'icelles Coustumes en la verge de Montfort, le varlet des chiens, et aussi aux deux varletz qui gouvernent les chiens de la meulte de monseigneur, avec la despence de foing et d'avoyne pour trois chevaulx durant ledit disner ou soupper d'icelluy pastz, et du pain pour les chiens de la meute de mondit seigneur sans autre redevance quelconque (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1397, 714).
 

"Celui qui confectionne des vans, des corbeilles, des ouvrages d'osier, vannier" : Item, les venniers de la ville sont frans et ne portent point de merq pour porter leurs vens et leurs corbeilles par les foires et marchés du roy, par païant au roy chacun an XII d. au terme saint Michiel. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 181). ...a l'environ d'icelle place planter saulsoirs et autres choses servans a son mestier de vannier et pannelier (Trés. Reth. L., t.3, 1485, 574).

Rem. Ex. d'a.fr., cf. TLF.
 

"Matières séparées du grain par le vannage"

REM. CORBECHON, Propr. choses, éd. Lyon, 1485-1486, XVII, chap.152 (la cosse de tous potages et la venneure qui en yst quant on la venne dont les pourceaulx sont nourris). Ex. du XVe s. (Olla, Acus, mestilon ou veneure) et doc. XVe s. (Evreux, un boisseau de vannures pour les bestes) ds GDC X, 829b.