Vacu de. "Vide de" : ...mais voulons que touz deffaux donnez au contraire, et toutes autres choses qui s'en ensuirroient, soïent de nulle valeur, et vacuës de force et de vertu (Ordonn. rois Fr. S., t.5, 1367, 29). [Même texte ds Ordonn. rois Fr. P., t.19, 1485, 581]
 

"Espace vide sans matière" : Et la cause d'iceux est car selon Avicenne en la premiere distinction du premier, les choses qui attirent sont trois, c'est assavoir vacuum, chaleur, et espesse ou proprieté occulte, donques se les vaines sont evacués de sanc par le saignier attirent la viande indigeste ou superflue ou le boire superflue de l'estomac et du foie (Rég. santé corps C., 1480, 153).

REM. FEW : pas d'attest. dans ce sens avant le XIX^e s.
 

A. -

"Vide" : Sans mangier ne peult l'on durer Ne les grandz labeurs endurer, Que quant la pence est vuide et vague, Le corps est toujours vuide et vague, Plain de douleur et de friçom. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 30).

Rem. Myst. process. Lille K., t.2, a.1485, 21/255 (vaghe).

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[D'une maison, d'un lieu, d'une terre...] "Vide, inoccupé, inhabité, ruiné" : Et la, pour ce que a chascune d'ycelles fois il trouverent la dite meson wide, vague, decheoite, ruineuse et inhabitable... (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1338, 77). ...ycelle meson et appartenances estoient devenues wides, vagues, ruineuses et inhabitables (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1338, 77). ...que la maison devant dite (et) seroit wide, wague, ruyneuse, inhabitable ou en tel point et estat que l'an n'y pourroit prendre et trouver a gaigier pour icelle rente (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1368, 377). [Nombreux autres ex. ds ce texte] Par tèle manière de gens demoroient les terres vaghes et à tries, ne nulz ne les labouroit ne ouvroit (FROISS., Chron. L., V, c.1375-1400, 122). De Jehan Bonjan, tonnelier, pour sa maison joignant aux maisons d'iceux Jacobins, du costé d'amont, et d'autre part, à une maison où il a une longue allée, qui jadis fut Me Jehan Leconte, et depuis au chevessier de Saint Estienne des Grès, laquelle est vuide et vague et n'est maintenant que masure (Comptes Paris V.L.D., t.1, 1424-1425, 27).

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"Dévasté" : Et qant les Englois orent fait lors volentés de Dignant en Bretagne et toute courue et pillie, et mis le conqués et le pillage a voiture, il s'en departirent et le laissierent tout vage. (FROISS., Chron. D., p.1400, 588). Si asallirent le chastiel de Miremont ces gens d'armes et ces arbalestriers, et le prissent de force ; et ocirent tous ceuls qui dedens estoient, hors mis le capitainne et .V. ou .VI. gentilshonmes qu'il retinrent pour prisonnier, et puis passerent oultre et laisserent le chastiel tout vage, (FROISS., Chron. D., p.1400, 648). [Autres ex. p.608 et 652] Et de ce fut demandé toute sa vie messire Taneguy du Chastel, messire Guillaume Batillier et aultres, qu'on disoit avoir esté serviteurs du duc d'Orleans, qui en firent la contrevengance deshonestement, et dont tant de guerres et de maulx sont depuis venus au royaulme de France et ailleurs, et tant de terres, de maisons, de villes et de chasteaux en sont esté ars, destruis et arruinez, que de celles qui sont demourées vaghes et fliges et sans labeur, elles assambliées, on en feroit ung bon et fertile royaulme et de grande valeur et revenue (LA MARCHE, Mém., I, c.1470, 87). Beaulx seigneurs, combien que le villaige soit tout bruslé et vague, il nous y convient choisir une place et la clorre sur les ennemis de ce que nous avons d'artillerie, et faire ung feu et demourer en armes tous ensemble ceste nuict (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 260).

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Vague de. "Vide de" : Son giste fut au lieu dit Forcelonne, Ville interdicte, de populaire vague, Tant fut contre son evesque felonne. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 269).

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[D'un vivier] "Sans poissons" : ...lequel [vivier] est vacgue de present et ne rent aucun prouffit (Trés. Reth. L., t.3, 1441, 206).

B. -

Au fig. "Vide" : ...le pouvre entendement vacque [var. vague] (CHAST., Temps rec. D., 1451, 83).

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Vague de. "Dépourvu de" : Et s'aucuns des eschevins trespassoit de cest siecle ançois que li tamps du dit eschevinage fust fenis, li autre eschevin esliroient ens, u lieu des trespassés, autres preudoumes souffissans par leurs seremens pour ce que le ditte ville ne demourast vaghue de Loy (Hist. dr. munic. E., t.2, 1334, 82).

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[D'un intervalle du temps (relativement à qqn)] "Inoccupé, sans occupation" : ...[le roi Charles VII défunt] parchonnoit ses tresors, restauroit ses arrierages, et le superflu qui y restoit bon preordonnoit en ses affaires (...). Avoit peu de jours vagues, peu de heures sans fruit, moult de cures en la chose publique (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 321).
 

A. -

[D'un terrain] "Non construit, inhabité"

Rem. Doc. 1342 (et lidiz chesaulx demorassent apres ce vaques senz maisoner ... par celle maniere nos ... porrons doner lesdiz chesaulx vauques a autres persones qui les voudroient maisoner) et 1385 (Reims, les dictes places sont demourees vaques) ds GD VIII, 129c.

B. -

[D'une fonction] "Inoccupé" : ...tos les fruis d'on evesqueit tant qu'ilh astoit vaques (JEAN D'OUTREM., Myr. histors B.B., t.4, a.1400, 576).

C. -

[D'une pers.] "Libre, dont on peut disposer" : Car, sire, nous sommmes vo sierf ["vos sujets"], Tout somes à vous, vake et cierf. (JEAN DE LE MOTE, Regr. Guill. S., 1339, 144). [Éd. : "Je ne suppose pas que Jacob menât des cerfs avec lui (...) je pense qu'il faut lire sierf, au sens d'esclave (au v. précédent, il aurait celui de serviteur ou sujet en général) ; puis vake, qui, s'il s'agissait de vache, devrait être au pluriel (ce que la mesure n'admet pas), pourrait bien avoir ici un sens détourné de vacuus (libre, dont on peut disposer), celui de lige, homme lige. C'est l'erreur sur vake qui aura entraîné le scribe à écrire cierf"]

V. vague2