A. -

"Redevance de la treizième partie du prix de vente" : Item, a esté ordenné et appoincté que les forniers forains de dehors la ville ne bailheront plus a vendre leur pain au trezain aus revenderesses de ladicte ville (Reg. Poitiers F., t.1, 1418, 93).

-

Lods et treizain : À ceulx de Saint-Pierre d'Avignon, pour le los et trézain de ladite maison de Tronchin, la somme de vingt sept escuz et demy, icelle baillée audit Nicolas, pour les payer (Comptes roi René A., t.1, 1477, 25). Aux prévost, chanoines et chapitre de Saint-Didier d'Avignon, la somme de vingt escuz, pour les laux et trezain de ladite maison (Comptes roi René A., t.2, 1478, 432).

B. -

[Désigne une monnaie] : Les deniers noirs appellez tresins, semblablement faicts à nosdites armes, ayent cours et soient prins et mis pour III deniers tournois la piece. (Ordonn. rois Fr. V.B., t.13, 1423, 29).

Rem. Ex. d'a.fr. et doc.1483 ds GD VIII, 37b.
 

"Ensemble de treize" : Item, li Maire a pour le clam treize deniers digenois ; si le sergent fait l'ajournement, il a un denier, et li Maires XII deniers sur cellui qui a tourt. Et qui fait le clam et gaiges ["cautionne ou fait l'avance"] de la treizaine jusques il soit cogneu qui a tort et celui qui a tort la doit. (Chartes communes Bourg. G., t.1, 1370, 243).

-

[De treize jours] : Trop dure plus d'une traizaine Malheür qui durement maine. (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 112).
 

"Douze plus un, treize" : JOSEPH. C'est une jonne damoiselle Qui m'a esté donnée a fame, Qui n'a pas plus de treize ans (Mir. nat. N.S.J.C., c.1343, 212). Savoir faisons que l'an de grace mil CCC soixante et treze, le mardi XIIIIe jour de juing, furent presens en jugement pardevant nous, ou Chastellet de Paris, Aubert de Havrechi, procureur des religieux abbé et couvent de Saint Magloire de Paris, d'une part, et Jehan le Courtillier, procureur de Pierre Girart et sa femme, d'autre part. (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1373, 439). ...iceulx escuïers et Guillot s'en retournerent vers eulx IIJ, et leur distrent qu'ilz avoient prins onze ou douze tasses, douze ou treize cuilliers et deux salieres d'argent. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 406). ...la jone roine Phelippe d'Engleterre, en l'eage entre trese et quatorse ans, se departi de Valenchiennes en la compagnie de messire Jehan de Hainnau son oncle, (FROISS., Chron. D., p.1400, 597). Donné à Paris, le XXVe jour d'octobre, l'an de grace mil CCCC et treze, et de nostre regne le XXXIIIJe. (BAYE, II, 1411-1417, 156). Et depuis ce mesme jour a baillié et mis devers ladicte Court treze frans XIJ solz parisis, dont il a requis avoir cedule. (FAUQ., II, 1421-1430, 250). Et aprés cela, il regarda en une partie de la sale et vist seoir a terre treze povres, qui se disnoient comme les aultres, car Charles de sa coustume ne preignoit de repas qu'il n'eust treze povres en l'onneur des treze appostres de Nostre Seigneur, et vist que ces pouvres estoient a terre sans touaille, en trespovre habit, et mengoient en maniere bien pouvre et doulente, et demanda quelx gens ilz estoient. (BAGNYON, Hist. Charlem. K., c.1465-1470, 190). Le jeudi absolu .XVI. jour d'avril, le roy en Napples ouyt le service a Sainct Jehan, qui est une eglise que les roys de Cecille ont fondee, moult riche et belle, et leans fist le roy sa cene moult devotement comme en France a treze povres, et a chascun son disner ainsi qu'il est de coustume (LA VIGNE, V.N., p.1495, 260).

-

[Nombre considéré comme maléfique] : ANNE. [à Jésus] (...) Car tu en prans ung certain nombre [d'apôtres], Jusques a treize, ne plus ne meints, En quoy tu faicts des abus meints, Car a plusieurs gens sembleroit Que ce nombre te serviroit Pour faire aucunes sorceries En charmes ou enchanteries (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 727).

-

[À Metz] "Membre du Conseil des treize (conseil de justice)"

Rem. AUBRION, Journal L., GDC X, 807b-c. En plein treize "en plein Conseil des treize".
 

"Celui qui recueille le treizain (le treizième sur douze, le treizain du pain, cf. FEW)" : ...ne en baillier aucunes [les salees faites par les boulangers et non par les pâtissiers] à leurs trezeniers (Anc. corp. dijonn. C., 1489, 44).
 

Région. (Lorraine) "Office tenu par treize membres" : ...et leur dirent qu'ils officessent en leur office de tréserie (AUBRION, Journal L., 1468, 34).

REM. Doc. 1324 (Metz, treserie) ds GD VIII, 37c.
 

A. -

"De rang treize, treizième" : La treziesme joie de mariage si est quant... (Quinze joies mar. R., c.1390-1410, 95). Pour lors estoit Phelippe de Hainnau ou tressime an de son eage. (FROISS., Chron. D., p.1400, 157). La trezieme euvangille Quiconques ne voeult estre assailly ne abbayé des chiens de jour ne de nuyt, si aist du bon frommage rosty et leur en donne en disant... (Ev. Quen., II, c.1466-1474, 137). Lundy, tresziesme d'octobre alla aux Granges (LA VIGNE, V.N., p.1495, 185).

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[Par référence à la valeur maléfique attribuée au nombre treize] : Encor t'es tu pris, toy trezisme De meschans avec qui tu mains, Et dis que n'en vueulx plus ne mains : Par quoy a plusieurs sembleroit Que ce nombre te serviroit Pour faire aucunes sorceries Ou charmes ou enchanteries Dont tu es ouvrier moult subtil. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 260).

B. -

REDEV.

1.

Région. (Normandie) Treiziesme denier. "Droit perçu de trois ans en trois ans par le suzerain et se montant au treizième de la rente primitive due par l'usager à son seigneur immédiat" : Pour les quelles franchises et usages dessus declarés, eulx sont tenuz rendre et paier au roy notre seigneur de trois ans en trois ans chacun le XIIIe denier de la rente ancienne que eulx font aux sengneurs de qui eulx tiennent leur terre, lequel XIIIe denier est apellé charuage ; et se chacun an estoit pasnage en la dicte forest de Saint-Sever, chacun an paieront le dit XIIIe denier pour charuage. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R.B., 1398-1402, 94).

Rem. Déf. d'apr. L. Delisle, La Classe agric. en Normandie, [1851], 382.

2.

Subst. "Redevance due au seigneur, qui se monte à la treizième partie des revenus d'un fief ou du prix de vente d'un bien" : Et furent remises sus sousides, gabelles, aides, fouages, dousimes, tresimes et toutes manières de tels coses, et li plas païs avoec che tous riflés (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 80). Apres ce que le roy fut venu à Paris, aucuns nobles et ceulx de Paris ne vouldrent plus que les subvencions, comme de l'imposicion de douze deniers pour livre, la gabelle, le quatriesme et le treiziesme, courussent (Chron. Valois L., c.1377-1397, 291). Et pour ce, Beau Filz, il est expedient et de pure neccessite que les aides, et par espicial celles qui sont importables et pour lesquelles les pauvres gens s'en fuient du royaume, c'est assavoir gabelle oultrageuse, quatriesmes, tailles et tresiesmes, du tout soient abatuz. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 366). Et de ce, est deu au roy notre sire hommage, reliefz, XIIIes ["treizièmes"] quant le cas s'offre. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 83). Item en debvon reliefs, treiziesmes, aides et sous aides coustumières, toutes et quantes fois que les cas s'offrent et adviennent. (Cartul. Hôtel-Dieu Cout. L., 1478, 324).
 

MES. "Mesure de poids représentant une fraction de l'once" : ...une once et deux trezeaulx de soye tennée, baillée à Gillebert Guérart, somelier de corps de ladicte dame, pour la necessité de ladicte garde-robe. (Comptes argent. rois Fr. D.-A., II, 1387, 150). Item, ès Champeaux de Paris, deux treseaux de soye vert venduz XIIJ blans. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 438). ...une aiguiere veree et marthelee et six gobeles marthelez pesans six mars sept onces ung treseal demi d'argent fin (Comptes Etat bourg. M.F., t.2, 1418, 150). À Oudot de Douay, changeur, demourant à Dijon, pour une once et ung treseau d'or fin que semblablement MS a fait prendre et achetter de lui pour faire deux signets d'or à cadran (Comptes Lille L., t.1, 1431-1432, 262). Item demey trézel de soie fillé (Metz Comptes merciers S., 1461, 64). Item une once de poiure et 1 trésé de cloz (Metz Comptes merciers S., 1461, 80). Item demey once de chaude poulre Item 2 trésé de jalne poulre (Metz Comptes merciers S., 1461, 80).