I. -

Empl. trans.

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"Absorber, être pénétré par" : Si ung nouveau vaisselet emboit par nature la première liqueur qui y est conçue, et la sent tout vieil et à tousjours, ma patrenostre m'est aujourd'hui aussi fresche comme le premier jour que je la conçus enfant. (CHASTELL., Vérité mal prise K., c.1460, 280).

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"Imprégner" : Imbuo (...) : enboire, emmoillier (Aalma R., c.1380, 195). Imbuo (...) : emboyre, emmoiller (LAGADEUC, Catholicon G., 1499, 93).

II. -

Empl. pronom. "S'enivrer" : En ceste ardeur si il s'emboit Que droit la sans partir se tient (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 163).
 

A. -

[D'une chose] "Imbibé" : ...et se c'estoit humeur chaulde embeue ou entassee... (GORDON, Prat., c.1450-1500, V, 15). ...dist que le fleuve de Alisiam nommé tant se esmouveroit et que les ymbres seroient cy très grandes et, par ce, les terres si très molles et embeues d'eaue, qu'il fauldroit XXX chevaulx à mener un muy de vin ou ung toneau (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 132 r°).

B. -

[D'une pers.] "Ivre" : ...Einsois as pris les vaisseaus d'or Que prist Nabugodonosor En son temple, et si ont beü, Tant que tuit en sont embeü, Ti consillier, tes concubines, Ti serf, ti vallet, tes meschines. (MACH., C. ami, 1357, 31). ...le dit Budet recommença à injurier les diz exposans et dire plusieurs injures et villenies, par quoy les diz exposans qui estoient embeuz et yvres et ne savoient que ilz faisoient, frapperent le dit Budet (Doc. Poitou G., t.6, 1393, 147). ...le dit Nicolas Roy commença à boire fort vin (...) et eust tant beu qu'il eust esté yvre, et ainsi yvre se feust party du dit hostel et assez près d'icellui eust trouvé Hylaire Lamy, à la quelle il, embeu comme dit est, eust dit qu'elle estoit putain, traynée, moynesse (Doc. Poitou G., t.7, 1408, 154). ...Girot, Vilain et Boutevillain, esbeuz et esprins de vin, comme dit est, partirent (Chancell. Henri VI, L., t.1, 1426, 382).

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[Cont. métaph.] : Et à toy, o Montferrant, est immortele gloire deue, qui soyes digne d'avoir recombé sur le hault Parnasus moullié de la liqueur de la tresclere fontaine pegasienne, dont George en son bers fut par les Heliconides enyvré, et depuis par le conferer, tu en as esté embeu pour magnifier ta nature et amplier ton los. (ROBERTET, Oeuvres Z., c.1450-1500, 131).

C. -

Au fig. Embu de. "Imprégné de" : Et comme il semblast que une deité celeste se estoit embatue dedens les coraiges humains, lez piz et les cuers de chascun estoient embeus de si grant pitié que par po que feys et seremens, adjoustee la creinte [des] loys et des poines, ne souffioient bien a gouvrener la cité. (BERS., I, 1, c.1354-1359, 21.1, 33). Daniel se mist en estant Et si menja de ce mes tant Qu'il fu saous et repeüs Et de l'amour Dieu embeüs. (MACH., C. ami, 1357, 43). Si me commensai a saingnier ; Ne bon ne m'estoit a saingier, Car j'estoie trop esmeüs, Yvres d'amours et embeüs. (MACH., Voir, 1364, 420). La .xi.^e sera la parfaite leesce et tres grant plaisir qu'ilz prendront en tres parfaitement amant de toute leur puissance celle benoite Trinité, qui est un seul Dieu, ouquel tant seront fichiez par ardant affection pour l'infinie bonté de lui que ilz ardront d'affection amoureuse, pensant les biens que ilz en auront receus tellement que de celle dilection seront tous embeuz et comme enyvrez (CHR. PIZ., P.V.H., 1416-1418, 51).

REM. Même mot ds l'ex. suiv. ? "Absorbé" (?) : Li rois d'Engleterre, a grant poissance et grant coustage, tenoit la son siege car li Alemant n'en faisoient riens fors que pour l'argent et voloient estre paiiet de quinzainne en quinzainne ; et estoient la contournees et enbutes toutes les rentes et revenues d'Engleterre, tant en l'estat dou roi tenir que en paiant les Alemans. (FROISS., Chron. D., p.1400, 449).
 

"Imbiber" : Balbucies est bauboyement (...), il vient le plus souvent de paralisie et des humidités imbibiés es nerfz et es muscles et en la substance de la langue. (PANIS, Guidon, 1478, tr.VI, doct.2, chap.2, part.6).
 

"Action d'imbiber" : Et se c'estoit de tenasmon ou c'est pour les feces dures ou pour humeurs chauldes et froides imbibicions de longue main (GORDON, Prat., c.1450-1500, V, 16).
 

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Imbu de. "Impregné de"

Rem. Ovide mor. ds TLF (Imbeü de la Sainte trinité).

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Imbu en. "Instruit en" : François Petracharque, insigne et solitaire poete, fut inbeu en la science des estoilles, ainçois qu'il fut si très contemplatif et predist le terre motus qui fut en Tuscane (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 127 v°).

V. aussi emboire, imbuer