"Mettre par groupes de dix gerbes" (synon. endizeler) : Pour III ouvriers qui adiselerent et enmoyerent les dictes veches... (Arch. Nord, 1347, B 15499, f° 5, IGLF).

V. aussi dizeau
 

A. -

[Antiquité romaine] "Magistrat appartenant à un collège de dix membres, assumant le gouvernement de Rome, décemvir" : Duyhome est tout un mot : c'estoit non d'un office, aussi trihomme et dishomme. (BERS., I, 1, c.1354-1359, 26.6, 44). ...de la ligniee de celuy Appius qui fu jadis creez dihomez par .I. an seulement (BERS., I, 9, c.1354-1359, 34.1, 60). L'an trescentayn que Romme fut fondee fust de recheph muee la fourme du gouvernement de la cité de consuls en dishomez [trad. lat. decemvir], auci come avant avoyt esté muee l'empire, transferé des roys en consuls (BERS., III.33, c.1354-1359, ms. Paris, B.N.F., nouv. acq. fr. 27401, f° 230c). Et sachiez quar ci dihome rendoyent drois et jugemens chasquns a son tour au disayme jour, et ches celuy qui estoyt ordenez a rendre droyt estoyent celi jour les doze fascez, et li autre neuf li assistoyent (BERS., III.33, c.1354-1359, ms. Paris, B.N.F., nouv. acq. fr. 27401, f° 230d). Dyhoms ou dyome. C'estoyt un office fait par accident qui est appelé en latin "decemviratus" et chaschun avoyt nom "decemvir" ou "triumvir" ou "duumvir". Et ce estoit quant pour faire auchun fait notable l'en eslisoyt dis hommes ou deus ou troys au quel l'en donoit plener pooyr de cele besoigne faire, si comme fu quant les loys furent aportees d'Athenes, car lors l'en esleut dis homes pour les publier et pour y ajouster deus tables ; et ceulz je apele dishommes en pleurier et chaschun par soy apele ge dyhome, quar autre françoys je ne li puys doner. Et auxi troveras trihome et deushome, "decemvir", "triumvir" et "duumvir". (BERS., glossaire, c.1354-1359, ms. Paris, B.N.F., nouv. acq. fr. 27401, f° 160d). Le .ix.^e chapiltre contient le cas de Appius Claudius, l'un des dix juges de Romme dixhomme et commence ou latin "Claudiorum" (PREMIERFAIT, Cas nobles hommes, 1409, f° 80c). L'an .iii.^c et ung de la fondacion de la cité retournerent a Romme les legatz avec les loyx des Atheniens ; si furent creéz dix hommes [trad. lat. decemvir] (MAMEROT, Romuleon, 1466, II.23, f° 62b).

B. -

[Religion romaine] "Prêtre chargé d'accomplir des sacrifices"

-

Dihomme des choses sacrees : Et si mourit en celi an Marcus Aurelius Cocta, qui estoyt dihoms des chosez sacreez ["dihoms des chosez sacreez" trad. lat. decemvir sacrorum] (BERS., XXXI.50, c.1354-1359, ms. Paris, B.N.F., nouv. acq. fr. 27401, f° 17b).

-

Dihomme des choses saintes : ...et mist l'en cure a appareillier les lis par mi les rues par l'espasse de .iii. jours ; et aussi les dis hommes des choses saintes mistrent cure comment les oreilliers fussent appareilliez devant trestous ["les dis... choses saintes" trad. lat. decemuiri sacrorum curantes] (BERS., XXII.10, c.1354-1359, ms. Paris, B.N.F., nouv. acq. fr. 27401, f° 216c).
 

A. -

"Neuf plus un, dix" : Ha ! ma dame, par ces dis dois, Sachiez qu'a nul mal n'y pensoie (Mir. abbeesse, 1340, 64). GENÇON LE VALLET. (...) mie ne vouldroie, Pour dix livres de bons deniers (Mir. enf. ress., 1353, 52). ...et pour ce, print ledit frain et le apporta audit Geffroy, lequel il lui vendi la somme de dix sols parisis (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 9). Le mardi ensuïant, IIJe jour dudit moiz de may mil CCCIIIJxx et dix (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 216). Veez le la, cel ancien, emprez le roy, et sachiez que c'est le plus plain de mauvais malice qui soit en dix royaumes, et si veez la Olivier, son filz, qui ne poise pas moins une once. (ARRAS, c.1392-1393, 55). Se ilz sont moult et nous pou, plus point un grain de poivre que dix sestiers de froment. (ARRAS, c.1392-1393, 99). Par les dens Dieu, je n'y menray seulement que dix chevaliers de mon hostel pour moy tenir compaignie, non pas pour aide que j'en veulle avoir contre lui, mais pour moy acompaignier pour honneur. (ARRAS, c.1392-1393, 240). Raison si est, car comme il soit ainsi que estre en general soit chose tres generale au regard des dix predicamens, qui sont comme principes de toutes choses (Somme abr., c.1477-1481, 102). Ne composition faite par pluseurs unités jointes et assamblees, comme en nombres deux unités sont deux, et dix unités sont .X. et vingt fois ung font vingt. (Somme abr., c.1477-1481, 148). ...neuf ou ditz muytz d'eau rose. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 249).

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[Comme nominal] : Il se requellièrent et missent ensamble derrière l'ostel Jehan Lion, qui les attendoit devant sa maison, et là venoient chi diis, chi vint. (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 176). ...par lesquelles il demande sauf conduit pour dix de ses gens envoyer par deça (FAUQ., I, 1417-1420, 21). Mais des petites rencontres, que faisoient aucuns de leur garnison, en saillant, puis six, puis dix, puis douze, n'en fault ici faire mencion pour le present. (BUEIL, I, 1461-1466, 113). Tous dix moururent comme les autres. (COMM., I, 1489-1491, 110).

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[En compos.] : Données à Conces sur Yton, le dix septime jour dou mois d'avril (FROISS., Chron. L., IV, c.1375-1400, 181). Alixandre, qui tant conquist, ne voult oncques avoir que dix mil hommes contre tous pour une journee. (ARRAS, c.1392-1393, 99). Si se logierent (...) et demorerent, disse wit jours tous pleniers, sus celle seconde montagne (FROISS., Chron. D., p.1400, 147). Et avoit li rois disse sept ans d'eage, et la jone roine sus le point de .XIIII. ans (FROISS., Chron. D., p.1400, 161).

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Les Dix et Huit Clercs. "Petit collège jadis fondé au cloître Notre-Dame pour hospitaliser les clercs malades, puis établi devant la porte de l'Hôtel-Dieu de Paris, sur le parvis, proche de Saint-Christophe, en partie abandonné après les misères de 1418 (les doyen et chapitre de Notre-Dame avaient sur ce collège, toute juridiction, sans dépendre en rien de l'université)" : Les bources des Dix et Huit Clercs Aront [mes deux pauvres clergeons, deux vieux chanoines de Notre-Dame], je m'y vueil traveillier ; Pas ilz ne dorment comme loirs, Qui troys moys sont sans resveillier. Auffort, triste est le sommeillier Qui fait aise jeune en jeunesse, Tant qu'en fin lui faille veillier Quant reposer deust en viellesse. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 107).

Rem. R.H., Comment. Test., 192-193.

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[Dans un rapport d'opposition à un ou deux, pour indiquer une forte supériorité numérique] : Dont, veu qu'il nous a fait ceste grace, nous ne devons pas ressoingnier la mort ou l'adventure qu'il lui plaira a nous donner, pour soustenir les sains sacremens qu'il nous a administrez pour le salut de noz ames, combien que nous ayons a forte partie a faire, car noz ennemis sont bien dix contre un de nous. (ARRAS, c.1392-1393, 108). Ne veez vous comme par le monde La foy crestienne il redonde, Et n'y a ville ne cité Qu'il n'y ait tresgrant quantité De crestiens et de bigars Qui en partent de toutes pars ? Car maintenant, pour deux payens, Ilz sont neuf ou dix crestiens (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 139). Ilz estoient plus de dix contre ung (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 344). ...et me semble que ung saige prince ayant povoir de dix mil hommes et façon de les entretenir est plus à craindre et estimer que ne seroient dix qui auroient chascun six mil tous alliéz et confictz ensemble (COMM., I, 1489-1491, 91).

-

[Comme subst.]

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"Nombre dix" : Or sa, je n'arey pas du pis, Puis que six et quatre font dix, Et as sont onze. (Pass. Auv., 1477, 202). Ung, deux, trois, quatre comptons, V, VJ, VIJ, VIIJ, IX et X. (Pass. Auv., 1477, 230).

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[Pour marquer l'heure, avec ell. du subst. déterminé] "Dix heures" : Lors comptent de leurs destinees Les quoquars foulx ; Alors se vantent des gros coupx Et font gras despens et grans coustx. Et qui que soit prins ou rescoux, Nul d'eulx n'y pense ; Prestz seroient a la despense, Maiz trestardifz a la deffense. L'un maugree Dieu ; l'autre tense Par grant yvresce, Puis dort jusqu'a dix par paresce, Maiz d'une bataille en aspresce Scet bien tirer son cul de presse Et son hëaume Gecter au besoing du royaume. (CHART., L. Dames, 1416, 225).

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"Points aux dés" : De par le diable, veez la dix ! La robe demeure a Cinelle. (Pass. Auv., 1477, 202).

B. -

"Dîme" : Nobles hommes, francs de quars et de dix... (VILLON, Lais R.H., c.1456-1457, 68).
 

"Dix-huit" : ...pour et parmi le pris de dix-et-huit sextiers de grain tiercoye [l. tiercoyé] (Chartes Ste-Chapelle Vincennes B., t.1, 1390, 455). Denis de Nouïers, escuïer, seigneur du fieu de Lorrey, a en la forest de Meré, à cause dudit fieu, le chesne vert pour dix-huit soulz d'amende, le fou pour XV s., l'estoc pour trois soulx, et la souche pour sept soulz, en cas que trouvé y seroit. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 215). L'armée des Turcs en mer estoit, tant au port que dehors, de seize à dix-huit galées, soixante ou quatre-vingt galiotes de dix-huict à vingt bancs, et de seize à vingt barques petites, comme pour porter chevaux, qu'ils appeloient palendins, et assez d'autres fustes. (CHART. J., Chron. Ch. VII, V., t.3, c.1437-1464, 22). Le roy cessa atant son testament. Peleus emprint la charge de gouverner le royaulme et de lors en avant se prinst a regenter la cité et Jason, qui par trait de tamps parvint en l'aage de dixhuit ans. (LEFÈVRE (R.), Hist. Jason P., c.1460, 127). Bien dixsept ou dixhuit cens lances (LA VIGNE, V.N., p.1495, 240).
 

"Dix-huitième" : ...le diz et huitieme jour de septembre (PHIL. VI VALOIS, Doc. paris. V., t.1, 1337, 290). .. a-lequelle ahiretance ensi fere et passer que dit est dessus fu presens, comme liutenens doudit mayeur de Mons, Jakemars de Bray, et se-y-furent comme eskievin Raux de Brouxelle, Gilles Poullés, Hostelars de Courieres, Willaumet de Le Motte, Gerars Li Doulx et Jehans dou Postich. Che fu fait a Mons, a le maison ledit Gille Poullet, le diixwiitysme jour dou mois d-aoust, en l-an mil .CCCC. et vingt siept. (Doc. 1427. In : J. Monfrin, Trav. Ling. Litt. 8-1, 1970, 213). L'an mille quatre cent quarante neuf, le samedy dix-huictiesme jour d'avril, furent jugez et condamnez par la cour de parlement deux coquins et une femme coquine à estre pendus et estranglez (CHART. J., Chron. Ch. VII, V., t.2, c.1437-1464, 67). Mais le samedy dix-huitiesme jour du mesme mois, au plus matin, ala ledit arcevesque, et ceulx qui avoient esté avec luy au port S.-Oueyn, en l'ostel et maison de ville d'icelle cité (CHART. J., Chron. Ch. VII, V., t.2, c.1437-1464, 147). Le dixhuittiesme chappitre declaire quelle contumelie fait l'omme a Dieu quant il se permet a [vaincre] en aucun lieu du deable (CRAP., Cur Deus, De arrha B.H., c.1450-1460, 164). La dixhuitieme euvangile... (Ev. Quen., II, c.1466-1474, 120). Le lendemain qui fut le samedy Dixhuytiesme d'octobre, en ordonnance Fut a Rouquesse et puis aprés midy Pompeusement entra dedens Plaisance. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 142). Le dimenche dixhuitïesme jour De ce dit moys (LA VIGNE, V.N., p.1495, 236).
 

I. -

Adj. "Dixième" : En la fin du premier [chapitre] il commence a parler de vertus et en traicte jusques au disieme ouquel il parfait et determine complectement de felicité. (ORESME, E.A.C., c.1370, 108). Au diziesme an de mon dolent exil, Aprés maint deueil et maint mortel peril, Et les dangiers qu'ay jusquez cy passés Dont j'ay souffert graces a Dieu assés, N'a pas granment es croniques lisoye, Et aux haulx faiz des anciens visoye, Qui au premier noble France fonderent (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 1). Le dixiesme jour de may, oudit an LXVI, messire Anthoine de Chasteauneuf, seigneur du Lau, qui avoit eu congié du roy longtemps par avant, fut trouvé par cas d'aventure par le seigneur de Chabesnays et autres es pleines de Clery près Orleans. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 157). Dimenche, dixiesme jour de may et le lundi unziesme du dit moys (LA VIGNE, V.N., p.1495, 265).

Rem. FROISS., Méliad. L., 1373-1388, gloss. (disime).

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La dixieme partie de : Et si grant dueil [Remondin] va demenant qu'il n'est corps de creature qui vous sceust dire la dixiesme partie de sa doulour. (ARRAS, c.1392-1393, 23). ...et n'y a pas la dixieme partie du peuple qui souloyt estre (JUV. URS., T. rever., 1433, 58).

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Lui dixieme de + subst. plur. "Dans un groupe qui, avec lui, est au nombre de dix" : Evous à chevauçant tout parmi celle rue de Rouvroy, lui dixime tant seulement, monsigneur Hue de Chastillon. (FROISS., Chron. L., VII, c.1375-1400, 194). Cellui chevalier se party, lui Xe de chevaliers, tous armez, et suivoit Gieffroy de loing (ARRAS, c.1392-1393, 198).

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Dixieme sphere. "La plus haute sphère du ciel" : ...comme elle [la machine celeste] estoit divisée en deux parties, l'une depuis le sercle de la Lune, montant contremont tout oultre la region des planetes, tendant jusques à la dixieme spere et que icelle partie il appella "etherea lucida" et l'autre partie seconde d'embas il comprint depuis ledict cercle de la Lune jusques au centre de la terre et l'appella "ellementaris regio" (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 11 v°). ...congnurent que en la premiere spere, qui estoit toute conglobée, estoient contenues et enveloppées IX autres grandes et merveilleuses speres et nomma, après son pere, icelui Enos ceste dixieme plus haulte "celum cristalinum" ou premier mobille (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 12 r°).

II. -

Subst.

A. -

"La dixième partie de qqc."

-

Subst. fém. : Decimo (...) : dismer ou recevoir disiesme ou la donner (Aalma R., c.1380, 97). Decimula (...) : petite disiesme (Aalma R., c.1380, 97).

B. -

En partic. "Prélèvement du dixième des fruits de la terre, dîme" : Encore y a chose qui m'est po belle, C'est maletoste et subcide et gabelle, Foible monnoie et imposition Et dou pape la visitation. Or faut paier pour .VIIJ. ans les trentismes Et sans delay pour le roy .IIJ. disismes. (MACH., Compl., 1340-1377, 251). ...comme feu maistre Jehan Pelerin, en temps que il vivoit, eust esté subcollecteur establi en la cité et dyocese de Luçon, à lever et recevoir le disieme biennal darrenierement octroyé au roy nostre seigneur (Doc. Poitou G., t.2, 1342, 222). Aprez, les trois estats establirent recheveurs pour lever et rechepvoir toutes maletotes, tonnelys, disiesmes et toutes aultres droittures appartenans au roy, et firent forgier monnoye de fin or que on appelloit moutons (LE BEL, Chron. V.D., t.2, 1358, 248). ...et cestes estoient offrandes voluntaires, et c'estoient diziemes primitives (JEAN GOLEIN, Rational B.D., c.1370-1372, 427). Et veurent encores savoir plus avant que li grans tresors, que on avoit levet ou royaume dou temps passet, en disimes, en maletottes, en soussides et en forges de monnoies, et en toutes aultres extorsions (...) estoit devenus. (FROISS., Chron. L., V, c.1375-1400, 72). Si regarda que, avoecq ces bulles que il envoieroit en Engletière devers les prelas, pour faire prechier, il otrieroit un plain disime sus les eglises au roi et as nobles, pour estre plainement et sans dangier paiet de leurs gages. (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 87). ...maistre Henry de Savoisy, commiz à recevoir certain disieme ou demi disieme miz sus en France pour la prosecution de l'union de Saincte Eglise (BAYE, I, 1400-1410, 274). A esté deliberé (...) que le privilege des clers du Roy de non paier dixiesme et autres subsides au Pape soit quiz es chartres du Roy. (BAYE, II, 1411-1417, 56). De messire Pons de La Roiche, chanoine de Mascon, pour compensacion par lui faite sur ce qu'il peut devoir des dixiemes et equivalences qu'il a receuz ou diocese dudit Mascon, par la main et pour convertir comme dessus (Comptes Etat bourg. M.F., t.2, 1418, 81). ...du commandement et ordonnance de mondit seigneur, tant pour avoir porter lettres closes de par lui de Dijon à notre saint pere le pappe pour obtenir ung dixiesme sur aucuns dyoceses du royaume de France pour l'argent qui en ystroit convertir ou fait de la guerre du roy (Comptes Etat bourg. M.F., t.2, 1418, 181).
 

"Dix-neuf" : ...une lecçon generale vous sera par moy escripte et a vous baillee sur trois distinctions contenans dixneuf articles principalment. (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 3). Pendant le temps des trèves données pour devoir appointer, les Angloys, comme faulceurs de leur foy, le douziesme jour de may en l'an mil quatre cent dix-neuf, prindrent par amblée le chastel de Yvry-la-Chaucée (CHART. J., Chron. Ch. VII, V., t.3, Fr. hist., 1403-c.1470, 218).
 

"Dix-neuvième" : La diseneufvisme cause, c'estassavoir que entre lez nobles de toutes nations des catholiques les mainsnes, c'estassavoir lez secons et lez tiers nes et autres qui selonc lez coustumes dez pays ont petite ou nulle partion en l'iritage de leurs peres, lezquelz souventefois sont contrains par povrete de poursivir lez guerres injustes (...), tels gens nostre sainte Chevalerie benignement en certain nombre recevra et leur amenistera honestement leur vivre (MÉZIÈRES, Sustance H., 1396, 70). ...l'entreprise de Constantinoble faicte par l'empereur turc le dix-neuviesme jour de mai l'an mil quatre cent cinquante trois, à laquelle ledit Jacques estoit personnellement. (CHART. J., Chron. Ch. VII, V., t.3, c.1437-1464, 20). Le dixneufviesme chappitre demande qu'est ce que le pecheur oster a Dieu veult et que rendre ne luy peult (CRAP., Cur Deus, De arrha B.H., c.1450-1460, 164). Lesquelz, depuis environ le dixiesme Des jours d'aoust jusqu'au dixneufvïesme, A cecy faire fut on dedens Vïenne. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 142). Le vendredi dixneufvïesme jour De ce dit moys (LA VIGNE, V.N., p.1495, 228).

Rem. BUEIL, II, 1461-1466, 97.
 

"Dix-sept" : Item, se aucun escorcheur est semons par devant ledit maistre et jurez a certaine journée et il ne vient ; pour le deffault que il deffaudra, il pourra estre contrains a paier dix-sept soulz six deniers ; et tant en pourra demander l'achateur ou le fermier de ladicte juridicion ; mais selon ce que les maistres et jurez le verront obeissant, il tansseront pour le premier deffaut douze deniers, et pour second deffault deux solz, pour tiers deffaut dix-sept solz six deniers ; et lors li puet le mestier estre deffendu du mestre ou des jurez ; et se fait, se il taille, combien qu'il ait chevi a son adversaire, senz empetrer son mestier dudit maistre ou jurez, il chiet en amende de dix-sept sols VI deniers (Mét. corp. Paris L., t.1, 1381, 267). Donc, et afin que je puisse justifier mes escripts et tant mieux donner appreuves à mes raisons, il vous doit estre manifeste à tous lisans que, depuis l'an XIX jusques à l'an XXXV, qui font dix-et-sept ans, ces deux nobles princes-icy furent en guerre mortelle l'un contre l'autre (CHASTELL., Chron. K., t.4, c.1456-1471, 6). Bien dixsept ou dixhuit cens lances (LA VIGNE, V.N., p.1495, 240).
 

"Dix-septième" : Le dixseptiesme chappitre declaire de quel ponderation est le pechié a l'omme attaichié. (CRAP., Cur Deus, De arrha B.H., c.1450-1460, 164). Aprés doncques cinq ou six jours passez, Lundy suyvant du moys dixseptïesme, Quant il eult tous ses mignons amassez Devers Florence il marcha fort et ferme. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 207). Le mercredi dixseptiesme, en juing, Il se partit de Sene aprés disner Et pour ce jour, selon le train commun, A Pontgipond fist tout son cas mener. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 273).
 

I. -

Adj.

A. -

"Dixième" : Dieux fit la char d'umanité Pour remplir le disain [var. le Xe] estaige. (DUPIN, Mélanc. L., c.1324-1340, 220).

Rem. Ex. d'a. fr. ds T-L et GD.

B. -

"De dix"

-

Vers dizain. "Décasyllabe" : Vers dizains de .X. piés et de .X. lignes. (Traité rhétor. L., c.1482-1500, 261). [cf. gloss. de l'éd.]

II. -

Subst. "Dixième partie" : Et semblablement sera crié et faict sçavoir que si dedans Pasques prochainement venant, aucun veut mettre enchere sur ladite ferme du dixain du vin pour l'année ensuyvant, il y sera reçu (Ordonn. rois Fr. V.B., t.13, 1422, 13).

Rem. Doc. 1465 (La Rochelle, dixain) ds GD II, 732b.
 

A. -

"Groupe de dix unités, dizaine"

-

ARITHM. "Dizaine" : Aultre stile de multiplier il est qui se fait en une figure quarree ou quadrangulaire en laquelle maniere lon ne garde nulles disenes ainsi que lon fait cy devant (NIC. CHUQUET, Triparty M., 1484, I, 598).

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"Dix jours"

Rem. Jourd. Blaye alex. M., a.1455, gloss.

B. -

En partic.

1.

"Troupe de dix hommes" : Et que chacun tire sa dixaine à part. (BUEIL, I, 1461-1466, 87). Et puis les deux dixaines de Foulliers, de Gallebrun et de Jehan Hamon en font huit dixaines, qui vallent quatre-vingts hommes. (BUEIL, I, 1461-1466, 87). ...et les rigla le noble chevallier à eulx deppartir par quenestabliez et par dizaines, pour prendre les deffenses des murailles, ainsi qu'elles furent ordonnées et baillées par luy et par les commis de ladicte ville, et fit garder les portes et les clefz par les gens de la court du duc, qu'il avoit emmenez avecques luy (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 226).

2.

"Division d'une milice populaire chargée de la sécurité d'une grande ville (en partic. de Paris)" : Guagea l'amande Jehan Pastoureau de ce qu'il reffusa de prendre la charge d'une dizenne (Doc. 1383. In : P. Rézeau, R. Ling. rom. 78, 2014, 415). [Archives hist. de la Saintonge et de l'Aunis] Flamens par ordenanche se sont tous esméus, Cascuns en se dizaine s'est par ordène tenu. (Geste ducs Bourg. K., c.1410-1419, 440). ...le VIIIe jour de novembre ensuivant oudit an, fist chascune disenne selon sa puissance de compaignons vestus de jacques et armez (Journal bourgeois Paris T., 1411, 15). Des maitres et gouverneurs de la confrairie Monseigneur Saint Denis aux arbalestriers de la dizaine de Paris, pour une court et partie des anciens murs de ladicte ville, qui sont en et à l'endroit du jardin desdits arbalestriers (Comptes Paris M., t.2, 1458-1460, 129).

-

P. méton. "Subdivision des quartiers de la ville, sous la dépendance d'un membre de la dizaine" : Que l'on facet le taux de la tailhe du pati de Bouteville (...) et que l'on le fasset lever par dizenne (Doc. 1390. In : P. Rézeau, R. Ling. rom. 78, 2014, 415). [Archives hist. de la Saintonge et de l'Aunis] De Guillaume Guillopin, tonnelier, demourant en la dizaine Pierre Cousinot, ou quartier Jehan de Beauvais, quartenier, pour une amende en quoy il fu et a esté condempné, le mercredi 9e jour de janvier 1425, pour ce qu'il avoit esté deffaillant d'aler au guet de ladite dizaine (Comptes Paris V.L.D., t.1, 1425-1426, 78). ...pour ce que le roy vit qu'il avoit moult d'ennemis en son royaume, mist en deliberation de trouver des gens de guerre avecques ceulx que desja il avoit, et aussi combien on en trouveroit à Paris. Et à ceste cause fut ordonné que tous ceulx de Paris seroient prins par escript et par dixaines, pour en prendre de chacune dixaine dix hommes ; mais il ne s'en fist rien. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 71). En ce temps furent faictes les monstres en la ville de Paris par les habitans d'icelle par chascune dixaine et quartiers de ladicte ville, tous lesquelz y furent en armes et par ordre. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 280).

3.

"À Rome, subdivision du sénat comprenant dix sénateurs" : Si se acorderent les cens senatours que il se deviseroyent en dis disseynes [trad. lat. decuria] et qui de chascune disseyne [trad. lat. decuria] il esliroyent ; et ainssi en y auroyt dis ainssi esleus qui aroyent seignorie sur le peuple et governeroyent l'empire de Romains juques a tant que il eussent esleu roy (BERS., I.17, c.1354-1359, ms. Paris, B.N.F., nouv. acq. fr. 27401, f° 168d).
 

A. -

"Dizaine, en partic. ensemble de dix hommes, groupe de dix" : Sa court est tres bien ordonnee par diseniers, par centeniers, par milleniers, que chascun scet a qui il doit respondre de son office (JEAN LE LONG, Voy. Odoric A.M., 1351, 49). Item seront ordonnéz cent chevaliers et escuiers telz que on y vouldra eslire et sera chascun chargié de faire drechier les penneaulx des palis et fossoier à l'endroit et aura chascun pour ce faire ung dizenier de charpentiers et ung dizenier des aides et trois diseniers de pionniers (CHR. PIZ., Fais armes cheval., 1410, 62 v°).

B. -

[Désignant une pers.]

1.

"Chef d'une troupe de dix hommes" : Pierre de Lambès le jeune, dizenier, pour lui et 9 arbalestiers par lettre. 50 l. (Clos galées Rouen M.-C., t.2, 1341-1342, 51). Il est vray que Regnaut faisoit garder tousdis Toute nuit anutie et portes et potis, Et les cretiaux ossi (...) Et avoit diseniers chascune nuist commis. (Renaut Mont. B.N. V., c.1350-1400, 221). Dont font communement ceste cose nonchier à tout chiaulz qui estoient L. [= cinquantenier] et disenier. (Hugues Capet L., c.1358, 139). ...ou tribun ou centennier ou disennier (FOUL., Policrat. B., V, 1372, 420). Si (...) ordonna secretement à tous les cappitaines des blans capprons, à centeniers, chienquanteniers et diseniers : "Dites à vos gens que il soient toudis nuit et jour pourveu et sus leur garde." (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 175). ...et si y estoient doyens que l'en appelloit diesiniers qui avoient chascun soubz soy .x. hommes et estoient aussi appellez les chiez ou les chevetaines des compaignies [trad. lat. Erant decani, denis militibus praepositi, qui nunc caput contubernii uocantur] (VEGECE, 1380, II.8). Et encores les centuries estoient divisees en contubernies ou compaignies de .x. hommes chascune qui demouroient ensemble soubz un paveillon ; et avoit chascune de ces compaignies un doyen ou desinier qui estoit leur chief ["un doyen ou un desinier" trad. lat. decanus] (VEGECE, 1380, II.13). ...tous francs archiers, compaignons dudit Sion, qui estoit leur dizenier ; lequel et ses diz compaignons estoient embastonnez d'arbalestes et autres bastons. (Doc. Poitou G., t.11, 1474, 453). Le .ix.^e estoit centurion, capittaine de cent chevaliers, et le .x.^e, decarion, capittaine de .x., qu'on peult appeler dizeniers (DUCHESNE, César, 1473, I.5, f° 12c).

2.

"Chef, responsable d'une dizaine, d'une division de dix hommes dans une milice populaire" : ...le Roy ordena et fist prononcier en sa presence qu'il vouloit que dès lors en avant n'eust aucuns quarteniers, cinquanteniers, ne diseniers en la dite ville de Paris (Chron. Jean II Ch. V, D., t.3, c.1383, 45). Item, quant à la seurté de la bonne ville de Paris et d'environ, que bons quarteniers, cinquanteniers et dizeniers soient mis par yceulx à qui il appartient, qui bien et diligemment advisent que nulles assemblées ne commotions ne soient faictes en ladicte ville (BAYE, II, 1411-1417, 153). ...là furent assemblez très grant nombre de connestables et dixiniers d'icelles communes (MONSTRELET, Chron. D.-A., t.2, c.1425-1440, 183). Adonc toutes les villes de Flandres ordonnèrent leurs dixainiers à lever tailles, garnir leurs villes (CABARET D'ORV., Chron. Loys de Bourb. C., 1429, 166). De la bastide du Temple, neant, car personne ne la tient, pour ce que François Fanuche, quartenier, ou ses cinquanteniers ou dizeniers en ont les clefs pour y faire le guet toutes les nuits (Comptes Paris V.L.D., t.1, 1440-1441, 194). Et, le venredi ensuivant [11octobre], vint en l'ostel de ladicte ville maistre Jehan le Boulenger, president en Parlement, dire ilec de par le roy qu'on feist assavoir aux quarteniers et dixeniers de ladicte ville et de main en main au populaire d'icelle qu'on ne s'esbahist point se on veoit la puissance des Bourguignons venir ce jour devant Paris, et que ce seroit pour ilec faire leurs monstres (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 130). Et, le mercredi ensuivant, IXe jour dudit moys, fut ordonné, de par les prevost des marchans et eschevins de ladicte ville, que chacun quartenier et dizinier d'icelle ville feissent faire des feux es lieux acoustumez de les faire, et que toutes les chaynes des rues foraines feussent tendues, et que chacune personne feust veillant devant lesdiz feux, laquelle chose fut faicte. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 129). En celui temps furent ordonnés et apointés les quarteniers, cinquanteniers et diziniers de la ville de Paris, et fut commandé que chascun fit diligence de aler et estre à la garde des portes et au guet sur les murs, et tous hommes, tant bourgois comme menagiers et aultres, feussent garnis et armés de bon harnois de guerre et de bastons deffensifs pour la garde et deffence de la ville (MAUPOINT, Journ. paris. F., p.1465, 92-93). Et commectront et institueront les dis cappiteine, maire, eschevins, quarteniers, centeniers, vingteniers, dixeniers, exhauguectes et autres officiers telz que faire vouldront, qui auront regard, garde, gouvernement, tuition et deffence de nos dites ville et Cité (Hist. dr. munic. E., t.1, 1481,,, 475).

-

[D'une paroisse] : ...ledit Chelloe, qui est fort jeune homme et deluré, de l'aage de XXIJ a XXIIIJ ans ou environ, fut esleu par justice dixenier pour conduire, mener et gouverner les gens de la parroisse de la Lande, où il est demourant, pour prendre et apprehender les brigans (Chancell. Henri VI, L., t.1, 1426, 328). ...icelui Amiot estoit l'un des dixainiers de ladicte parroisse d'Aubevoye (Chancell. Henri VI, L., t.2, 1431, 155).

3.

"À Rome, magistrat appartenant à un collège de dix membres, assumant le gouvernement de Rome" (synon. décemvir, dihomme) : ...la convoitise de Apius que il eust les eleccions des dixeniers [trad. lat. decemvir] avenir et que selon son jugement quelz dix hommes ilz croiroyent estre bons et convenables... (PREMIERFAIT, Cas nobles hommes, 1400, II.9, f° 45v).
 

"Tas de (dix) gerbes (de blé)"

REM. Doc. 1450 (disel de blé) ds GDC IX, 389a.
 

Empl. trans. "Mettre par groupe de dix gerbes" : Pour sohier ["faucher, couper"], loÿer, amasser, retourner et endiseler XXIII mencauds de veces et de bregeries des dites terres... (Arch. Nord, 1349, B 15504, f° 12, IGLF).

REM. Doc. 1447 (pour soyer ung arpent de blé, lier et endiseler) ds GD III, 131b.