C.N.R.S.
 
Famille de curtus 
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 Article 1/17 
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     ACCORT1          ACCORT2     
*FEW II-2 curtus
ACCORT, adv.
[*FEW II-2, 1585b : curtus]

"En peu de temps" : O diable, que tu m'as grant tort ! Et moult fort Maudire je te devroye, Car ton envïeux remort Mist accort L'omme premier en ta voye (Pass. Auv., 1477, 245).

REM. L'éd. assimile ce mot à l'adj. accort "rusé, habile", ce que conteste G. Roques, Z. rom. Philol. 99, 1983, 520 qui propose d'y voir un adv. signifiant "de suite", comme accourt dans l'Allier (= à cours, cf. FEW II-2, 1576a, s.v. cursus). On pourrait également rapprocher accort de la loc. adv. à court "pour peu de temps" (1325 en Champagne, cf. FEW II-2, 1585b, s.v. curtus).
 

DMF 2020 - Synthèse Jean-Loup Ringenbach

 Article 2/17 
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     ACOURTER     
FEW II-2 curtus
ACOURTER, verbe
[T-L : acorter ; GD : acorter ; FEW II-2, 1587b : curtus]

"Accourcir" : Curtare : acourter (Abavus V, R., 1388, 303).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Jean-Loup Ringenbach

 Article 3/17 
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     COURT     
FEW II-2 1585b curtus
COURT, adj. et adv.
[T-L : cort2 ; GDC : court1 ; AND : cort2 ; DÉCT : cort2 ; FEW II-2, 1585b : curtus ; TLF : VI, 364a : court1]

I. -

Adj.

A. -

[Dans une perspective spatiale]

 

1.

[D'une chose] "De petite longueur" : Et quant il vit qu'il en fu du tout au dessus, si tire le court coutel qui lui pendoit a dextre lez et lui dist : Faulx traitre, rens toi ou tu vaulz prez que mort. (ARRAS, c.1392-1393, 63). ...un cheval couvert d'une courte couverte, en maniere de harnachure de satin cramoisy (LA MARCHE, Mém., III, c.1470, 161). Le cheval que chevauchoit le premier paige estoit couvert d'une courte houssure de velours noir (LA MARCHE, Mém., III, c.1470, 172). L'assault fut aspre et merveilleux, mais pou y proffitèrent les aissaillans ; leurs eschieles furent trop courtes de .X. piedz (MOLINET, Chron. D.J., t.1, 1474-1506, 43). Monsr des Cordes assaillit d'un autre costé ; mais ses eschelles estoient courtes et n'en avoit guères. (COMM., I, 1489-1491, 235). ...et tenoit en sa main une courte javeline qui avoit la hampe de plain poing. (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 302).

 

-

Jouer au court festu. "Tirer à la courte paille" : Je vous diray que nous ferons. Nous en jouerons au court festu, à laquelle il [le chevalier] demourra. (LA TOUR LANDRY, Enseign. filles M., 1372, 53).

 

-

P. ell. empl. subst. masc. Traire au plus court. "Tirer à la courte paille" : Et, aussi, le Pape Innocent le Quart dist, ou tiltre De sortilegiis, que l'en puet user de sort pour lez plays finer (...) ; laquelle chose doit estre entandue, selon Hostiense, de simple sort, conme est de gester aux los ou de traire au plus court et au plus lonc, sanz aucune pensee supersticieuse ne mauvaise. (Songe verg. S., t.1, 1378, 387).

 

-

Estre de courte vue./Avoir courte vue. "Être myope" : En celle cace fu pris et retenus des François messires Oulphars de Ghistelles, qui ne se sceut ne peut garder à point, car li chevaliers avoit court vue. (FROISS., Chron. L., II, c.1375-1400, 73). ...prit la visiere de sa sallade de sa main dextre et l'arracha hors de la sallade, et la gecta loing de luy en arriere, et demoura le visaige moult fort descouvert ; et ce fit il pour ce qu'il estoit homme de courte veüe et la vouloit desempescher (LA MARCHE, Mém., I, c.1470, 184).

 

-

En partic. [D'une distance] : Et samblablement pourroit estre se le ciel estoit de figure comme lentille et il fust meu environ le dyametre de lui qui est le plus court, car il seroit touzjours en un lieu, si comme l'en peut legierement entendre et experimenter ou comprendre par exemple en figure corporelle. (ORESME, C.M., c.1377, 390). Par foy, dist Gieffroy, cy est le plus court chemin pour aler en Arragon, mais puis que mon pere ala par la, nous yrons aussi. (ARRAS, c.1392-1393, 275).

 

.

P. ell. [Empl. subst.] Le plus court : ...le roy dist au chevalier : Menez moy le plus court ou je puisse veoir le port ou Sarrasins sont arrivez. (ARRAS, c.1392-1393, 134). ...que me vueilliez donner conduicte pour passer ledict païs par le plus court que faire le pourray (Ecorch. Ch. VII, T., 1445, 33). ...se tant estoit qu'ilz voulsissent tirer ... Montbeliart pour le plus court, il les conviendroit passer et traverser, actendu la marche ou ilz sont presentement, les pays de Charolois, des duchié et conté de Bourgongne (Ecorch. Ch. VII, T., 1445, 37).

 

-

DRAP. "Qui a une petite largeur" : ...4 draps de chent et 8 lb., qui furent trouvé à mesure trop court. Si en rabati-on pour leur courteche 78 s. (Hist. industr. drapière Flandre E.P., t.3, 1335, 293). ...la somme de quatre vins et dix huit frans d'or, pour troiz draps de Broisselles, courte moison... (Mand. Ch. V, D., 1376, 94).

 

.

(Drap) court de Bruxelles : ...un blanc court de Broixelles, à faire pour le corps dudit seigneur, 2 seurcos fourrés de menuvair, une doubleure à mantel, et autres garnemens pour nos joines seigneurs (Comptes argent. rois Fr. D.-A., I, 1352, 83). ...6 aunes d'un marbré caingnet court de Broixelles, délivrées pour faire une robe à Jaquinot d'Arsiz, clerc de toutes offices en l'ostel mons. le Dauphin (Comptes argent. rois Fr. D.-A., I, 1352, 156).

 

-

[D'un vêtement] : "...Ceste malediction," dist la royne, "Beau Filz, de la courte vesture et des polaynes mauldictes en nature est venue d'Alemaigne..." (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 211). ...il print de jour, en un hostel, un mantel de drap violet, court et sangle (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 39). Les dames s'en alerent en leurs retraiz, et se vestirent en cours habiz pour dancier. (ARRAS, c.1392-1393, 40). La seconde portoit ung court mantel, et dessoubz ycellui comme en respostaible avoit l'ung de ses bras couvert, de quoy elle tenoit unes tres singlans escourgeez (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 6). Ilz furent contens de prendre ces chemises de l'oste, qui estoient courtes et estroictes (C.N.N., c.1456-1467, 399). Item, a maistre Jehan Mautaint Et maistre Pierre Basannier, [Je lègue] Le gré du seigneur [Robert d'Estouteville] qui attainct Troubles, forfaiz, sans espargnier ; Et a mon procureur Fournier, Bonnetz cours, chausses semelees Taillees sur mon cordouennier, Pour porter durant ces gelees. (VILLON, Lais R.H., c.1456-1457, 21). Item, je lesse aux hospitaux Mes chassis tissus d'arignie, Et aux gisans soubz les estaulx Chacun sur l'eul une grongnee, Trambler a chiere renfrongnee, Megres, velus et morfondus, Chausses courtes, robe rongnee, Gelez, murdriz et enfondus. (VILLON, Lais R.H., c.1456-1457, 25). Et estoit le roy ce jour le plus honnestement habillé qu'on l'avoit point veu devant, car il estoit vestu d'une robe de pourpre desceinte et toute fourrée d'ermines, qui lui seoit beaucop mieulx que ne faisoient les cours habis qu'il avoit portez par avant. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 133).

 

.

Robe courte : Ilz [les ecclésiastiques] vuelent contrefaire les galans, et portent robes courtes, et laissent leurs rocqués. (JUV. URS., Aud. celi, 1435, 243). L'autre dame estoit habillee a maniere d'une mesnagiere d'ung simple bonnet, a une robe courte sans quehue (Lyon cor. U., 1467, 29). [La robe courte sans queue était celle des classes inférieures à cette époque]

 

.

Robe courte à chevaucher : À monseigneur le duc de Lorraine, (...) XLVIII paulmes de veloux cramoisi (...) pour faire un caban traynant jusques en terre, et une robbe courte à chevaucher, quant il seroit hors de Venize (Comptes roi René A., t.2, 1480, 138).

 

-

P. ell. empl. subst. Le court. "La mode courte" : Or a ront atour, or cornu, or a tissus en bas trainant. Or est le court meilleur tenu, Le long n'est pas si advenant. (MARTIN LE FRANC, Champion dames I-II, P., 1440-1442, 43).

 

2.

[D'une personne]

 

-

"De petite taille"

 

-

[Comme surnom] : Dame Ysoree la Courte (Ev. Quen., I, c.1466-1474, 86).

 

-

[D'une partie du corps] : ...homme qui le braz a court N'a mestier de longue chemise. (Mir. parr., 1356, 46). ...visaige rond, assez crasset et assez court, nez rond (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 426). ...elle enfanta un filz masle, qui fu de toutes figures bien formez, excepté qu'il ot le visage court et large au travers, et avoit un oeil rouge et l'autre pers. (ARRAS, c.1392-1393, 48). ...la barbe noire, aucuns poilz blans parmy, courte, large et moult pellue, qui sur la bouche entroit dedens ; le col bien court, les espaulles larges, les bras grans (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 150).

 

-

Court en jambes. "Insuffisant (pour ce qui est des jambes)" : ...ilz estoient tant cours en gambez qu'ilz ne pouoient advenir a luy (Percef. Compl. R., c.1450 [c.1340], 141).

 

-

Loc. Avoir court talon. "Manquer d'équilibre, tomber facilement"

 

.

Au fig. [Dans une acception grivoise, comme surnom fém.] : Berte au Court Talon (Ev. Quen., I, c.1466-1474, 95). Jehanne Court Talon dist que ainsi l'en avint en sa jonesse, mais ung jone medecin l'en garist assez doucement en pou de temps. (Ev. Quen., I, c.1466-1474, 99).

 

Rem. Cf. éd., gloss. p. 198 ; Prov. H. T 6 ; DI STEF., 816b s.v. talon.

B. -

[Dans une perspective temporelle ou spatio-temporelle]

 

1.

"Qui a une faible durée" : Mais courte estoit leur demourée (MACH., D. Lyon, 1342, 209). Et par ce brief et court martire Verrez sanz fin Dieu nostre sire (Mir. st Val., c.1367, 156). ...en esté ou mois de jullé les nuis sont moult courtes. (FROISS., Chron. D., p.1400, 131). Lez nuyts leur ont esté trop courtes pour leurs desvergondees plaisances, et lez jours trop briefz pour dormir es litz sans exploit proufitable. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 66). En ce tresglorieux estat se passa la pluspart de ceste doulce et courte nuyt (C.N.N., c.1456-1467, 25). Leur audience fut courte et en publicque et ne demourèrent que ung jour. (COMM., I, 1489-1491, 102). Pour ce que le jour est trop court D'achever ce qu'avons empris (LA VIGNE, S.M., 1496, 442).

 

-

En partic. [De la vie humaine] Les ans sont courts./Les jours sont courts. "Il reste peu de temps à vivre" : Mais la force ne fu pas soie, Car tout ensamble et à une heure Plus de C. li coururent seure ; Si que si jours estoient cours, Se briefment n'eüst heu secours. (MACH., P. Alex., p.1369, 69). S'a jours trop cours, Se n'acours Pour li garir, car il creint Mort qui d'amours Vient le cours, Quant tes cuers en moy ne maint. (MACH., Bal., 1377, 541). Ha ! diex d'amours, vien tost le cours Et m'aïde de tes secours ; Car, se temprement n'i acours, Je ne puis estre respité De la mort, car tuit mi recours Sont en toy, et mi jours sont cours ; Dont ma vie chiet en decours, Se temprement ne has pité. (MACH., Les lays, 1377, 310). Et pour ce que les jugemens de Dieu, sans qui riens ne se fait, sont une abisme parfonde ou nul entendement humain ne sceit prendre fons et que noz sens sont trop foibles, noz ans trop cours et noz affections trop fraelles à les comprendre, nous imputons a Fortune, qui est chose faincte et vaine et ne se peut revencher, la juste venjance que Dieu prent de noz faultes (CHART., Q. inv., 1422, 4). Il vault trop mieulx temporiser plus, maindre Avec les siens en paisibles sejours Qu'estre plus grant et s'aller faire poindre Par guerre a mort dix ans devant ses jours. Les jours sont cours et les termes sont grans Pour conquerir la gloire d'une armee, Et bien souvant saichez que les plus grans Sont les premiers qui ont la rembourree. (LA VIGNE, Ress. chrest. B., 1494, 132). Confessez vous, car voz jours seront cours, Consideré vostre grant mesprison. (LA VIGNE, S.M., 1496, 233).

 

-

Courte patience : Forques certenement ha courte paciance (Gir. Vienne D.B., c.1350-1400, 151).

 

-

Prov. En amours, courte joie et longues douleurs : Veu que je suis Cellui qui a moy mesmes nuys Par mon mal eur ; n'oncques depuis Mon enfance n'eu fors ennuis, Et en amours Courte joie et longues doulours. (CHART., L. Dames, 1416, 207). ...dame Echo, ne vous desplaise, Il n'y a que dueil en amours, Courtes joies, longues doulours. (Narcissus, p.1426, 295).

 

2.

"Qui est proche dans le temps" : Toutevoyes, veullant faire de necessité vertu, dist au poursievant que voulentiers le feroit, et que il s'en allast devers ses seigneurs, et que au plaisir de Dieu, a ung jour court que lui nomma, il seroit sans faulte a Lyon sur la Rosne devers eulx. (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 31).

 

-

À / en courte saison. "Peu de temps après, bientôt" : Nous yrons à Paris, à bien courte saison (Hugues Capet L., c.1358, 177). ...Je le aprenderoie par quelle avision C'on aroit le cité à bien courte saison (God. Bouillon R., t.2, c.1356, 28). Le cuer avez felon, Comparoir vous feray a bien courte saison ! (Gir. Vienne D.B., c.1350-1400, 190). Et aprés celui mariage Ne voet gaires plus atarger, Eins s'en ala, sanz detrier, En Gascoigne, en courte saisson (HÉRAUT CHANDOS, Vie Prince Noir T., c.1385, 92). Puis mistrent en courte saisson Siege a la Roche sur Ioun (HÉRAUT CHANDOS, Vie Prince Noir T., c.1385, 156).

 

-

Court terme./À court terme./Dedans court terme. "(Dans) peu de temps" : Or say je bien, dedans court terme Feray si grant honte a ma niepce Qu'il ne sera jusqu'a grant piéce Qu'il ne l'en doie souvenir. (Mir. marq. Gaudine, 1350, 136). Sachiez d'errer ne fineray Jusqu'a tant qu'au roy reseray, Et ce sera a terme court. (Mir. Barl. Josaph., c.1363, 249). ...quar ilz [les loups] ont heü court terme de mengier, tant que le jour leur y est survenu. (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 239).

 

3.

"Qui a une fréquence rapide"

 

-

MÉD. Courte haleine. "Asthme" : Les deux vaynes du col saigne l'on au comancement de mesellerie et si vault pour ceulx qui ont courte alayne et aussi pour oster trop grant habondance de sang et pour trop grant rougeur au visaige. (LE LIÈVRE, Traité saignée W., a.1418, 16).

 

-

Court jeu de table. [Sorte de trictrac] : Au court jeu de tables jouer Amour me fait moult longuement (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 68).

 

4.

P. ext. [De l'énonciation orale ou écrite]

 

-

À mots courts : Cil a briez moz cours Li dit... (Mir. Barl. Josaph., c.1363, 268). Et sans plus despendre langage, A cours mots, plaise vous penser Que vous laisse mon cueur en gage Pour tousjours, sans jamais faulser. (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 141). Je n'ay cure de voz amours, Et si vous dix a deux motz cours Que plus chier vous verrois mourir Que d'un baisier vous secourir (Narcissus, p.1426, 299). ...Vindrent vers luy trop plus tost que le cours Luy declarer humblement a motz cours Qu'ilz s'estoient tous en sa grace soubmis A celle fin qu'il leur donnast secours Encontre tous leurs mortelz ennemys. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 200). Pour ce, vostre magnifficence Declairez a ung mot tout court. (LA VIGNE, S.M., 1496, 258).

 

-

Au plus court langage. "De la manière la plus concise" : La quart, qui est l'espace de temps qu'il a, doit considerer se soubdain cas ou meismement choses qui requierent briefté le tachent à dire en pou de parolles, doit concueillir la substance de sa matiere ordoneement au plus court langaige qu'il puet. (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 166).

 

-

Estre court : Certes il [ce preudomme] a bien preschié, dame. Mais il est trop long d'un petit : Il fust miex pris par appetit S'il fust plus court. (Mir. abbeesse, 1340, 63).

 

-

En terme brefs et courts : Gens affamés d'argent auront leurs cours, Guerre abattra forteresses et tours, Sans labourer demourera la terre, Les sainctz prescheurs prescheront par les cours Des grans seigneurs qu'en termes briefz et cours (Cene dieux, c.1492, 121).

 

-

De tous points, longs et courts : Ainsi print la douleur son cours, Ainsi Fortune l'ordonna, Ainsi de tous poins, longs et cours, Chascun, fors Dieu, l'abandonna. (DU PRIER, Songe past. D.-M., c.1477-1508, 107).

 

-

VERSIF. Court metre./Courte ligne. "Petit vers de moins de six syllabes joint à des vers de dimension au moins double" : Aultre balade de court mett[r]e. (BAUDET HER., Doctr. sec. rhétor. L., 1432, 188). Aultre taille de rondel double de lignes longues et courtes, et les peult on faire de lignes de .X. ou de .XJ., qui veult. (BAUDET HER., Doctr. sec. rhétor. L., 1432, 190). Rondel de long et court mettre, et s'appel[le] rondel layé (BAUDET HER., Doctr. sec. rhétor. L., 1432, 190). Quant une longue ligne est enlachie entre la longue et la courte, adont est ce lay renforchiét. (MOLINET, Art rhétor. L., c.1482-1492, 241).

C. -

Au fig.

 

1.

"De peu d'importance, misérable" : ROUSSIGNOL. Maintenant vous estes tout courd Et tout fol aussi. (Sots Magn., a.1488, 208).

 

-

Courte honte : Retournés vous en, monseigneur, A toute vostre corte Honte. On dit vray : la fin fait le compte. Vous m'avés fait oultraige grant. Voyez comment il vous em prent (Pouvre peuple H., c.1450-1492, 227).

 

Rem. Date du FEW et du TLF : 1552 courte honte (RABELAIS, Quart Livre, éd. R. Marichal, p. 22, 263)

 

2.

[Expr. d'un manque, d'une insuffisance]

 

a)

"Restreint, limité" : Des soucies de la court J'ai acheté au jour d'uy ; De deux bien garny j'en suy, Quoi que mon argent soit court. (CH. D'ORLÉANS, Rond. C., 1443-1460, 539). Vivres estoient courtz au duc de Bourgoingne et tellement qu'ung petit pain y valoit trois patars, et ung pot de vin dix patars ; et ne mangeoient les povres gens que prusnes et fruictz, car c'estoit la saison ; dont la courance se print en l'ost et y moururent beaucop de noz gens (LA MARCHE, Mém., III, c.1470, 78). Les vivres furent si cours ausdis assiegiéz qu'ilz mengèrent chaer de chevaulx. (MOLINET, Chron. D.J., t.1, 1474-1506, 150).

 

-

Avoir court drap. "Être dans le besoin" : [Venus à Cupido :]Amis, dessous le firmament N'a creature qui t'eschape, Tant ait cours draps ne longue chape. Tuit congnoissent ta grant puissance Et tuit te font oubeïssance. (MACH., C. ami, 1357, 85).

 

b)

[Manque de générosité, de prodigalité]

 

-

Courte main : En l'autre siecle a pasturer Pou trouveront, mes endurer Leur escouvenra soif et fain. Il ont eü trop courte main, As povres ne l'ont estendue. (Best. lap. Rosarius S., c.1330, 131).

 

-

Courte manche : [C'est la vieille Orgueilleuse qui parle] ...je me plains fort d'un roy qui fut en France, appelle saint Loys, a toute sa courte manche [st Louis avait la réputation de bannir le luxe]. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 328).

 

c)

"Circonspect, hésitant" : ...comme il siet à sages guerroieurs user souvent plus de sens que de force, et soy monstrer tardif et court par fois pour plus venir à utilité d'un long hardement. (CHASTELL., Chron. K., t.2, c.1456-1471, 91).

II. -

Adv.

A. -

[Dans une perspective spatiale]

 

-

(Se vestir) court./Court vestu : Et en vestëure, les uns se vestent trop court, les autres trop lonc, les uns trop cointement, les autres trop rudement (ORESME, E.A.C., c.1370, 266). ...une grant compaignie de jeunes gens seculiers, court vestuz, bien parez et joliz (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 321). "...Encores", dist la vieille, "je fays plus, car les grans princes et roys, qui devroient estre miroir de toute honnestete, je les fais aler court vestuz, voire si court que de ma precieuse forge les instrumens dessoubz la robe se moustrent aux dames publiquement et a toutes manieres de gens..." (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 342). ...elle se recorde bien que ledit jeudi, environ vespres, precedent dudit lundi, trois assez honnestes compaignons court vestus, n'est recorde des couleurs ne des fourrures ou doubleures de leurs habis (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 263). ...un nommé Yvonnet, qui est Bourguignon, grant et gros homme vacabonde, court vestu de noir de mantel et houppelande (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 38). ...et si vont les escoliers court vestus par ville, dagues et cousteaux à la ceincture. (BAYE, II, 1411-1417, 222). Se j'oy dire : vecy merveille L'ung est long, l'autre court vestu ; Ce qui m'entre par une oreille, Par l'autre sault, comme est venu. (CH. D'ORLÉANS, Rond. C., 1443-1460, 327). Et atant s'en alèrent tous troys, c'est assavoir lesdiz Porret, Bodin et ledit vestu court qui estoit survenu oudit debat, et ledit Loys Chesneau demoura en son hostel. (Doc. Poitou G., t.10, 1462, 328). Puis gentilz hommes, tant long vestu que court (LA VIGNE, V.N., p.1495, 146).

 

Rem. F. Lot, R. Fawtier, Hist. des instit. fr. au Moy. Âge, t.2, 1958, 364 : "Le monde du Palais se qualifia de robe longue, par opposition aux laïcs nobles, gens d'épée, de robe courte."

 

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P. méton. empl. subst. Les court-vestus. "Les soldats"( (Éd.)) : Quant a moy je n'y serai plus, Car on n'y a point d'aisement Pour la doubte des court vestuz Qui nous viennent veoir trop souvent. (Chans. XVe s. P., c.1430-1500, 66).

 

-

Attacher (haut et) court./Pendre haut et court : Je les estaicheray sy court Que point ilz ne m'eschaperont ! (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 110). Le povre gueux fut hault et court pendu A ung gros arbre, quelque bon corps qu'il eult. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 158). BOURREAU. (...) Tantost vous serez trespassé Et ataché cy hault et court. (LA VIGNE, S.M., 1496, 319). LA FILLE. Mais une corde ou ung landon Pour vous attache[r] hault et court. (P. moyne, a.1500, 51). ...a ung arbre, prés du portail ou il estoit estaché hault et court, fut posé l'epytaphe qui s'ensuit : ... (ANTITUS, Poés. P., c.1500, 74).

 

-

Au propre et au fig. [L'idée est celle d'un espace restreint ; expr. empruntée au langage de la chasse] Tenir court (un animal)

 

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[Le chien en laisse] : Et si soit de haute heure, comme dit est, que toutes bestes soient aux gistes, et, se son limier en encontre, si le tiegne court et le mette darriere lui et regarde de quieu beste ce est. (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 164). ...la main darriere son dos et son limier darriere soy, en le tenant bien court au bout dou collier. (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 172).

 

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[Le gibier] "Serrer de près" : SECOND VENEUR. Certes, bien sera tenu court Le cerf : il n'en fault plus parler, maiz a la chace fault aler, Car ja sommes prez de la proye. (Gris., 1395, 25).

 

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Empl. adj. De courte tenue : En aulcun lieu ou je diroye Voluntiers parleroye a luy Ung jour entier ou ung demy. Je suys de si courte tenue En tous les lieulx ou que je suy Le souvenir de vous me tue. (Chans. XVe s. P., c.1430-1500, 72).

 

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Tenir court./Tenir de court

 

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"Laisser peu de liberté à qqn, le surveiller de près" : Tu dois leur folie corrigier [de tes enfants] Et tenir cours et menacier (DUPIN, Mélanc. L., c.1324-1340, 207). Mes nonnains aussi le savront, Qui si grant honte m'en feront Que d'eulx tantost seray despite, Et m'appelleront ypocrite, Quant je si courtes les tenoie. (Mir. abbeesse, 1340, 66). Compter son fait et son estat, Conment se deduit et esbat, Et en quel guise se maintient, Et puis conment elle nous tient Courtes et crespes sanz raison, Et conment pour nient en prison Nous met souvent. (Mir. abbeesse, 1340, 73). Et nonpourquant ilz getoient a lui et avoient grant vergongne de ce que un seul homme les tenoit si cours. (Bérinus, I, c.1350-1370, 373). Seigneurs, dist Guintelins, je vous requier et prie : Tenés court se vassal quë il m'eschappe mye. Ne veul pas que de moy face sa gaberie (Tristan Nant. S., c.1350, 390). Il faudra qu'avec moy veigniez Pour les mener [trois prisonniers] jusqu'a la court, Et que nous les tenions de court Et près de nous. (Mir. st Val., c.1367, 155). Mais au tiers jour fu le roy si court tenu, que nul ne povoit parler a lui si non en la presence de ceulx qui de lui avoient le gouvernement (MONSTRELET, Chron. D.-A., t.3, c.1425-1440, 170). SATHAN. (...) Je vien de Judée tout droit Ou j'ay randy en maint endroit, Par especial a la court De Herode qu'ay tenu court En mes las par telle maniere Que vous en ferez bonne chiere. (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 59). Si advint que, quant elle le sceut, voulut son mary maistriser et tenir court et tellement suppediter qu'il ne le peut endurer. (Nouvelles inéd. L., p.1452, 44). ...du temps de feu son pere et sa mere avoit esté bien court tenu (C.N.N., c.1456-1467, 132). ...elle [l'abbesse] fist tenir bien de court, a cause de ceste religieuse, toutes les aultres (C.N.N., c.1456-1467, 305). Disoit aussy que c'estoit bien grant rigeur a eulx de empescher qu'elle [sa dame] ne venist a l'huy ainsy qu'elle avoit accoustumé et la tenir sy estroitement, qu'il n'estoit point chose a requerir de la vouloir tenir sy courte. (MART. D'AUV., Arrêts Am. R., c.1460-1466, 76). Vous les tenez en une caige: Bien les devez de court tenir, Quant vous avez tel avantaige Qu'i n'osent leurs portes ouvrir. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 319).

 

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Tenir (de) court. "Tenir serré" : Chars avoient il assés, mais toutes aultres coses lor estoient si chieres et si court tenues, qu'il n'en pooient recouvrer. (FROISS., Chron. D., p.1400, 136). ...il est assez de princes et autres hommes qui tant tiennent leurs femmes courtes d'argent qu'elles n'ont un denier (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 81). Au temps qui ores court Fault que mainte parsonne Tiengne l'argent de court, Car la denree est bonne Et envye s'adonne Sy fort pour sa valeur Que l'argent qui ne sonne Se treuve le meilleur. (Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 78). Puis gentilz hommes (...) De logis furent tenuz assez de court Parmy la ville ; raison fut pour ce qu'elle Est de grandeur petite, et telle quelle (LA VIGNE, V.N., p.1495, 146).

 

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"Presser qqn" : Et ly fieux moult le poursievoit Et moult souvent lui demandoit, Car du savoir le tenoit court, Quant il yroit devers le court. (Dit prunier B., c.1330-1350, 56). ...en la fin, Achars demoura, et moult fut liez et joyeux de ce que les mariniers l'avoient si court tenu de demourer. (Bérinus, I, c.1350-1370, 332). Quant Milie entendy que Aigres la tenoit si courte de s'amour, si fut toute esmarie et dist: "Sire, pour Dieu, laissiez moy ester, car vous vous travaillez en vain..." (Bérinus, II, c.1350-1370, 44). "...Vraiement, dit le roy, vous m'avez tant chalengé, je ne say pourquoy, mais jamés ne vous aymeray se vous ne vous acordez à cest fait." Elle fut mout esbaÿe de son pere qui la tenoit si courte. (Ponthus Sidoine C., c.1400, 110). ...car si tost comme il estoit levé, il vouloit qu'on l'armast, et jamais paix n'avoient s'ilz n'accomplissoient son vouloir. Et a celle heure il les tenoit sy fort cours qu'il l'armassent que merveilles (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 284). Toutesvoies ne laissa il point qu'il ne requist la bonne dame par pluiseurs fois. Et quant la dame vey que le chevalier la tenoit sy courte et que du lieu partir ne se vouloit, elle lui dist... (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 354).

 

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"Serrer de près, maltraiter" : Com son serourge m'en iray A li parler tout maintenant Et la seray si court tenant Qu'a ce cop l'aray se je puis. (Mir. Theod., 1357, 109). Et s'en vint demorer et sejourner en le cité de Poitiers. Si faisoit souvent des issues et des chevaucies sus les François, et les tenoit si court qu'il n'osoient chevaucier, fors en grant route. (FROISS., Chron. L., VII, c.1375-1400, 163). Nous avons .i. de leurs prescherres Tüé et lapidé a pierres. Les autres plus en doubteront ; S'en lez tient court, ilz cesseront. (Cycle myst. prem. mart. R., c.1430-1440, 86). ...il trouva Gadiffer mis a piet, que Rommains tenoient si court qu'il n'avoit loisir de remonter, combien qu'il deffendoit son corps sy asprement qu'il n'y avoit sy hardy qui le foulast que tout a point. (Percef. III, R., t.1, c.1450 [c.1340], 364).

 

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"Assiéger qqn" : Et cependant ilz firent mainte envahie aux Sarrazins, si que, par leur proësse et par leur vasselage, ilz les tindrent si court qu'ilz ne se osoient monstrer ne yssir de leurs fermetez. (Bérinus, II, c.1350-1370, 181). Et pour icelle cause ledit roy Phelippe mist le siege devant Aumalle et tellement le tint de gourt qu'il en rompit la tour et les murs, et par composicion lui fut rendue ladicte place (Droiz Cour. Fr. H., 1460, 346).

 

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"Talonner, poursuivre qqn" : Et Estonné, qui ne devoit aler plus avant, demoura illecque, tant le tenoit court sa mesaventure (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 170).

 

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Tenir qqn court de qqc. "Tenir qqn éloigné de qqc.(?)" : ...Car s'il est riche, son pris sourt : D'umilité parler n'y say, Chascuns vers la richesce acourt Et du poverte l'en tient court : Tous scievont bien que j'en dy vray. (GOWER, Miroir homme M., c.1376-1379, 220).

 

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Mener court. "Serrer de près" : LE DEUXIESME SERGENT. (...) Plus asseur les enmenrons Quant ainsi liez les tenrons Conme tu diz. LE JOLIER. Ainsi maine je court touz diz Ceulx que je sçay qui ont meffait. (Mir. st Val., c.1367, 156).

B. -

[Dans une perspective temporelle] "Rapidement, sans tarder" : ...le duc, aprés le rapport oÿ de ses ambassaeurs revenus de Vendomme, delibera a y renvoier court une nouvelle ambassadde (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 171).

 

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Bref et court./Subit et court : L'ADVOCAT. Or nous delivrez brief et court, Baillif (...). Faites enconmencier les plais. Or sus bonne erre ! (Mir. enf. ress., 1353, 43). Lors m'esveillay subit et court Et plus entour moy riens ne vy. Pour ce me rens a voustre court, Mes dames, et la foy plevy D'obeïr a droit sans envy, Ainsi qu'Amours l'a commandé (CHART., E. Dames, 1425, 370). ...il envoya vers elle ung gentilhomme (...) affin de luy remonstrer bien au long le desplaisir qu'il avoit d'avoir compaignon en son service ; et bref et court, si elle ne luy donne congé [au rival] il n'y reviendra jour qu'il vive. (C.N.N., c.1456-1467, 237).

 

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Le plus court. "Au plus vite" : Il en fault abregier la court Et traicter sa mort le plus court Que nous pourrons ; c'est nostre entente. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 281).

 

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[Avec les verbes du dire]

 

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Dire court./Declarer court./Respondre court. "Parler de façon brève" : Je me rens confesse et coulpable A Dieu le pére esperitable (...) et a vous, pour dire court, Conme celle qui a meffait (Mir. abbeesse, 1340, 96). Si vous en diray brief et court. (MACH., P. Alex., p.1369, 20). Bien leur moustra la sainte page ; Mais il perdi tout son langage, Qu'il respondirent brief et court : "Nous en yrons ; la vie y court..." (MACH., P. Alex., p.1369, 107). Retourner nous fault a la court : Il en est maishui temps, a court Et a brief dire. (Mir. st Lor., 1380, 143). Les seigneurs françois que le roy lui avoit bailliés pour lui servir ne l'en peurent destourner, lors lesdits seigneurs poulains lui dirent tout court qu'ilz ne le serviroient plus en tel estat. (LA SALE, J.S., 1456, 157). Item aprés, pour le declairer court, Fut en Bourgogne monsieur de Bauldicourt... (LA VIGNE, V.N., p.1495, 141).

 

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Couper court (à qqn). "Couper la parole (à qqn)" : Lequel, comme le duc d'Orléans, cuida faire atardement de paroles, mais incontinent le duc d'Acquitaine lui copa court, disant : «Beau cousin, nous vous prions que vous n'en parlez plus.» (MONSTRELET, Chron. D.-A., t.3, c.1425-1440, 41).

 

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Le faire court./Trousser court. "S'exprimer en peu de mots" : Des vins et viandes parler ne seroient que redictes ; et, pour trousser le compte court, faulte n'y avoit que du trop. (C.N.N., c.1456-1467, 25). Elle demanda a ses genz (...) quelle chose avoit respondu le chevalier. L'un luy dist : "Madame, il le fist bien court..." (C.N.N., c.1456-1467, 479). Le tiers point et darrenier sera de la guerre et discention, qui se commence par avarice ; et je le feray court et le prouveray par exemples. (BUEIL, I, 1461-1466, 127). LA FEMME se rend en disant : Je ne sçay si rude personne De femme, pour le faire court, S'une foys l'oreille abandonne, Qu'on ne gaigne la basse court. (Colin loue dép. Dieu T., c.1485, 154). Et, pour le vous faire court, il sejourna aucuns jours en la cité. (COMM., I, 1489-1491, 117). Si de parler n'estes lassé, Despeschez vous, faictes le court. (LA VIGNE, S.M., 1496, 319).

 

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[Jeu de mot] Faites le court, qu'il ne se crotte : JEHAN BAPTISTE. Amis, puisque finer me fault, Pour tenir justice et raison, Accorde moy une oroison A Dieu par pensee devote. GROIGNART. Faictes le court ; qu'il ne se crote ; J'ay a faire en aultres paÿs. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 164). Faictes le court, qu'i ne se crotte.[La deuxième partie de cette formule (qu'il ne se crotte) est issue d'un jeu de mot sur court, le pronom le représentant normalement un discours, et dans la formule détournée, un vêtement.] (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 139).

 

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Entendre court. "Comprendre en peu de mots" : Affin que court vous l'entendés, Aultre part vous prie que tendés Voz rez en plus propre desduyt. (Colin loue dép. Dieu T., c.1485, 152).

 

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Court ou long. "Tôt ou tard" : ...mais [le duc] leur promettoit infailliblement que le champ en souffreroit faire court ou long, et qu'en ce ne devoient mettre doute, car mesme le vouloit voir. (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 43).

 

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[Combinaison de deux expressions] Soit tard ou soit court. "Tôt ou tard, inévitablement" : Demoiselle gente et honneste : Il fault que vostre tour conqueste ; Du mains, ou soit tart ou soit court, J'entreray en la basse court. (Six dessins dialogués à double sens, éd. K. Baldinger, c.1470. In : Trav. Ling. Philol. 31, 1993, 28).

 

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S'arrester (tout) court. "S'arrêter brusquement" : Quant il s'aperchut de sa follie, il s'arresta tout court et puis commença a dire a lui mesmes : "Meschant et maladvisé, qui te meut a ceste follie, qui te es tellement atourné et ne scez pourquoy..." (Percef. III, R., t.2, c.1450 [c.1340], 23).

 

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Tourner (tout) court./Retourner tout court. "Retourner vite" : En l'eure leurs faucons geterent, Qui pour change en rien ne branlerent. Chascun apperçut son heron Au descouvrir du chaperon, Et aussi les herons les virent, Qui tournent court et amont tirent Telement que nul ne cuidast Que faucon querrir les alast... (LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 168). Quant Bernars Courans le veï aterré, il fu tous resjouïs et tourna tout court son coursier sus li. (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 121). ...et quant il avoit yceulx eslongiez tant qu'ilz povoient avoir perdu la veue de lui, il se retournoit tout court par un autre chemin (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 57). Lors y envoierent une galee pour savoir quelx gens c'estoient. Et a l'approuchier ilz apperceurent que c'estoient Sarrasins. Lors tournent tout court a noz gens qui ja s'estoient mis en ordonnance, et leur dirent les nouvelles, et tantost tyrent les voiles amont. (ARRAS, c.1392-1393, 124). Ledict duc estoit plus avant en la cité, et tourna tout court au devant du roy, lequel il conduysit jusques au palais. (COMM., I, 1489-1491, 162). Et après qu'il fut parti de leur avoir monstré ledit chemin, iceulx tournerent tout court par desoubz Montfaucon, et allerent jusques à Saint-Anthoine des Champs (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 172).

 

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Virer tout court. "Faire vite demi-tour" : Qui les pourroit ruer jus, il auroit fait grant secours au roy de Chippre et grant dommage au soudant. Quant ceulx de la galee poitevine l'ouyrent, si virent tout court, et le vont noncier aux deux freres et a leurs gens. (ARRAS, c.1392-1393, 89).

III. -

Subst. masc.

A. -

[Espace] En court et en long. "En long et en large" : Pour ung quartier de terre mesurer fault vingt et cinq cordes checune de XXV piez mesurées par troys mains tant en long que en lé, en court ou en long. (Cout. instit. Anjou Maine B.-B., t.4, 1426, 56).

B. -

[Temps] C'est le court et le long. "Pour tout dire" : Briefment c'est le court et le lonc : Autres femmes ont cuer de plonc, Mais elle l'a de fer trop fort (Mir. nonne, 1345, 319).
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Hiltrud Gerner

 Article 4/17 
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     COURTAUD     
FEW II-2 1586 curtus
COURTAUD, adj. et subst. masc.
[GDC : courtaud ; FEW II-2, 1586 : curtus ; TLF : VI, 367b : courtaud]

I. -

Adj. au propre [d'un cheval ou d'un chien] "À qui on a coupé la queue ou les oreilles ou qu'on a châtré" : La vigille Sainct Martin fut tant chassé ung loup terrible et orrible (...) ; celui jour fut prins et n'avoit point de queue, et pour ce fut nommé Courtaut (Journal bourgeois Paris T., 1439, 348).

 

-

[Ici prob. jeu de mots avec "loup de cour" (Éd. 47)] : Nous craignons tant ces loups courtaulx, Ilz mengusent tout ce qu'ilz treuvent Et quant d'aventure ilz s'esmeuvent, Il n'y aura, par Dieu, villaige A qui ilz ne facent dommaige, Et tout en despit de l'aigneau. (Berg. agn. France L., 1485, 32).

 

-

Mettre qqn en chien courtaud. V. chien

II. -

Subst. masc.

A. -

"Cheval de selle court et fort, p. oppos. au coursier" : ...pour la garniture d'unes entraves V s., pour l'embourreure, d'une selle XX d., pour une housse neufve pour la selle du courteault dudit seigneur, pour ce XV s. (Comptes roi René A., t.2, 1451, 176). Ses gens hodez et traveillez, et leurs chevaulx aussi ne contredirent pas a monseigneur, qui picque son courtaut (C.N.N., c.1456-1467, 111). ... ilz s'en alerent tous et rendirent ladicte ville. C'est assavoir les chevaliers, chascun sur ung petit courtault, (...) s'en alerent chascun ung baston en leur poing et laisserent tous leurs habillemens, biens et chevaulx (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 285). L'endemain composèrent et laissairent chevaulx et harnois, sauf que les hommes d'armes emmenèrent ung courtault chascun. (COMM., I, 1489-1491, 234). ... ung nommé Carville, son varlet de chambre et tailleur, auquel ledit conte demanda ung petit courtault qu'il avoit, qui ne valloit pas cent solz (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 143).

 

Rem. Aucune des attestations ne mentionne la pratique de couper la queue et les oreilles de ce cheval ; il semble plutôt s'agir d'une race petite et robuste, utilisée pour les déplacements, mais OED s.v. curtal ajoute :«app[arently] sometimes a horse of a particular breed or small size, with which this practice was usual» (il y a, dans le mot anglais curtal, une possible interférence avec tail "queue"). D'apr. LA CURNE IV, 33a, le courtaud est un cheval de petite taille, qui sert pour l'usage ordinaire, p. oppos. aux chevaux de grande taille, utilisés à la guerre, dans les tournois.

 

-

[Équivoque grivoise] "Membre viril" : Or cuidoy je estre ung roy ou ung grand connestable, Quand mon courtault eust fait de vostre con estable (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 730). Sans point mentir de mon povre courtault Que j'ay longtemps abrevé froit et chault Et bien souvent logié en froide estable (Parn. sat. S., a.1500, 53).

B. -

"Canon court de fort calibre, mortier monté sur roues" : Courtaulx, plombées, chaussetrappes. (Myst. Viel test. R., t.5, c.1450, 247). ... et deun tres bon courtau quil avoite pareillement, mes a cause de che quil estoite en la montaigne, et les Charolois en la vallée, il tiroite le plus pardeseure dedens le bos et dedens les vingnes (JEAN DE HAYNIN, Mém. B., t.1, 1466-1477, 58). ...l'en y assist une grosse bombarde, une bombardele, pluseurs courtaulx, serpentines et aultre grosse artillerie (MOLINET, Chron. D.J., t.1, 1474-1506, 39). ... le maistre de l'artillerie faisoit incessament tirer deux gros courtaulx qui jetoint hault en l'air grosses pierres à feu (LESEUR, Hist. Gast. IV, C., t.1, 1477-1478, 14). ...ilz y ont tiré tant de grosses bombardes que de courtaux de VI pans finissant a X de tour, plus de III mille coups sans les autres bombardes de III a IIII pans, et les espinguardes qui sont sans nombre, flesches et passadours infinis. (BARBATRE, Voy. T.-C. P., 1480, 159). Dessus la mer fist assembler navires Plains de harnois, d'arbalestres, de vires, De gros canons, serpentines, courtaulx (LA VIGNE, V.N., p.1495, 132).

 

Rem. MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, gloss. ; SAINT-GELAIS, Séj. honn. D., c.1490-1495, gloss.

 

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P. méton. "Projectile" : Cestuy matin, ung des courteaulx tomba dedens l'eglise cathedrale : si rompit la volte à l'endroit du crucifilz (Deables Enfer V.V., 1480, 203).

 

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[Équivoque grivoise] "Membre viril" : J'avoye tousjours pitié des dames: Veu qu'ung courtault tresperce ung mur, Ilz auroyent le ventre bien dur S'il ne passoit outre ! (Fr. arch. B., c.1468-1480, 35).

 

Rem. MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, gloss.

C. -

"Sorte d'instrument de musique à vent"

 

Rem. Cf. Furetière s.v. courtaud : «...une espece de fagot ou basson raccourcy qui sert de basse aux musettes».

 

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[Équivoque grivoise] : Parmi ce tonnerre Vous eussez ouy sonner trompillez Pour faire dancer jeunes filles Au son du courtault haultement. (Fr. arch. B., c.1468-1480, 35).

 

Rem. Étant donné la similitude des contextes, on peut se demander si courtaud et coursaut ne désignent pas la même chose.
 

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 Article 5/17 
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     COURTE-BOTTE     
FEW II-2 curtus
COURTEBOTE, adj. fém.
[FEW II-2, 1587a : curtus ; TLF : VI, 368b : courte(-)botte]

"De petite taille"

 

-

[D'une jument] : ...deux licoulz de cuir, l'un pour le grant Baiard et l'autre pour la petite hacquenée courtebote XX s. (Comptes roi René A., t.2, 1451, 175).

REM. TLF : «Peut-être altération pop. de courtibaut» ; cf. aussi FEW II-2, 1588a note 12 : «Das subst. botte hineingedeutet». V. aussi FEW XV-2, 43a : *butt.
 

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 Article 6/17 
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     COURTELET     
FEW II-2 curtus
COURTELET, adj.
[GD : cortelet ; FEW II-2, 1586b : curtus]

"Très court" : Es coinz desdictes IIII quarrés des premieres alées a en chascun coing une petite tournelle courtelete... (Doc. 1374. In : H. Moranvillé, Bibl. Éc. Chartes 62, 1901, 204). Fault chauces et cotte hardie courtelette, afin que l'en die : "Vez la biau piet et faiticet !" (DESCH., M.M., c.1385-1403, 49).
 

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 Article 7/17 
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     COURTEMENT     
FEW II-2 curtus
COURTEMENT, adv.
[T-L : cort2 (cortement) ; GD : cortement ; GDC : courtement ; AND : cortement ; FEW II-2, 1586a : curtus ; TLF : VI, 369a : courtement]

A. -

"Brièvement, d'une manière condensée" : Mais Edea voua, et s'en jura ses lois, Qu'elle le restorroit d'or fin arrabiois. Et ciex qui le rima, lui cortement es plois, Oublia ce restor, mais je l'ai a mon cois Enté aprés la mort Clarus le Mazonois. [Éd. «I can only suggest, "I read briefly (or quickly) in the story", (i.e. in the Voeux] (BRIS., Restor paon D., a.1338, 63). Et pour voirdire courtement, Tous s'acorderont d'un assent, Le mariage devoit prendre (GOWER, Miroir homme M., c.1376-1379, 13). Ensi pour dire courtement Le pledour ove le president Et l'apprentis et l'attourné Le noun portont inproprement Du loy ; car loy deins soy comprent Verray justice et equité, Mais ils la loy ont destourné En cautele et soubtilité (GOWER, Miroir homme M., c.1376-1379, 274).

B. -

"Pour peu de temps" : Et si n'as terme de ta vie, ne iour ne heure, et si veuls tout l'auoir du monde assembler, le quel tu l'auras courtement ou tu le laisseras en mourant, et tout aussi bien que ce fu autrui auant que tiens. (MANDEVILLE, Voy. L., p.1360, 399).
 

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 Article 8/17 
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     COURTESSE     
FEW II-2 curtus
COURTESSE, subst. fém.
[T-L : cortece ; GD : cortece ; FEW II-2, 1587a : curtus]

"Propriété de ce qui est court, trop court"

 

-

"Insuffisance, défaut de taille (d'un drap)" : ...4 draps de chent et 8 lb., qui furent trouvé à mesure trop court. Si en rabati-on pour leur courteche 78 s. ; (...) Item, un drap de Luscembourc (...) Item, un drap meslé à faire cotes hardies (Hist. industr. drapière Flandre E.P., t.3, 1335, 293).
 

DMF 2020 - Synthèse Edmonde Papin

 Article 9/17 
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     COURTETÉ     
*FEW II-2 curtus
COURTETÉ, subst. fém.
[*FEW II-2, 1586 : curtus]

"Brieveté" : Brevitas (...) : brieftés, courtetés (LE VER, Dict. M.E., c.1420-1440, 46).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Hiltrud Gerner

 Article 10/17 
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     COURTIBAUT     
FEW II-2 curtus
COURTIBAUT, adj. et subst. masc.
[T-L : cortibaut ; GD : cortibaut ; FEW II-2, 1587a : curtus]

I. -

Adj. "De petite taille, trapu." : Moy, Sadoc, filz de bonne mere, Te batray devant et derriere ! Combien que soie courtibaut, Toutesvois suis lié et baut De me mectre en telle meslee. (Myst. Pass. Amb. R., c.1474-1500, 52).

 

Rem. Seul ex. cité par T-L. (II, 918b) d'apr. l'éd. É. Picot, Romania 19, 1890, 273. Mot signalé comme régionalisme par G. Roques ds R. Ling. rom. 56, 1992, 335.

II. -

Subst. masc. Région. (Ouest) "Vêtement liturgique, dalmatique"

 

Rem. Doc. de 1345 (courtibaux) et 1469 (cortibaulx) ds GD II, 318c ; autres ex. du même doc. de 1469 ds GAY I, 467b.
 

DMF 2020 - Synthèse Hiltrud Gerner

 Article 11/17 
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     COURTIN     
FEW II-2 curtus
COURTIN, subst. masc.
[T-L : cortin ; GD : cortin ; FEW II-2, 1586b : curtus]

"Cheval dont on a écourté la queue" : ...et chevauchoit tousjours ung petit courtin, à la queue duquel pendoit une sonnette qui faisoit grant noise (CHART. J., Chron. Ch. VII, V., t.2, c.1437-1464, 46).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Hiltrud Gerner

 Article 12/17 
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     COURTON     
FEW II-2 curtus
COURTON, subst. masc.
[FEW II-2, 1587a : curtus]

"Étoupe (?)" : Voyant ledit suppliant que sondit cousin estoit ainsi blecé (...) appella lesdiz Marans et autres qui estoient illec environ, qu'ilz viensissent à son aide, print icellui suppliant du couston et autres draps pour mettre sur ladicte plaie, les pria et requist qu'ilz le gardassent jusques à ce qu'il feust allé audit lieu de Triaise pour avoir de l'aubin, de l'euf et des estoupes et autres choses à le sublever et aider [Peut-être est-ce coton]. (Doc. Poitou G., t.12, 1475, 23).
 

DMF 2020 - Synthèse Edmonde Papin

 Article 13/17 
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     DÉCURTATION     
FEW II-2 curtus
DECURTATION, subst. fém.
[FEW II-2, 1587b : curtus]

MÉD. "Contraction" : Contractio (...) : decurtation de nerfs, come en membres retrais, contrais (LE VER, Dict. M.E., c.1420-1440, 92). Par espasme est entendu selonc Averroÿs, la decurtacion des membres ou telle redigacion que ilz ne puissent ployer ne dresser. (PANIS, Guidon, 1478, tr.III, doct.1, chap.1).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 14/17 
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     ÉCOURTER     
FEW II-2 curtus
ESCOURTER, verbe
[T-L : escorter ; GD : escourté ; GDC : escourter ; AND : escurcer ; FEW II-2, 1587a : curtus ; TLF : VII, 694b : écourter]
 

-

Part. passé en empl. adj.

 

.

[D'un vêtement] "Raccourci ou retroussé" : Queurs tu apres un palleffroy ? Tu as robe bien escourtee - N'aiez doubte qu'elle soit crotee. (Vie st Fiacre B.C.P., c.1380-1400, 29).

 

.

[D'une pers.] "Qui porte un habit court ou retroussé" : Comment voit-on ches gens escourtés, cowetés, Boutonnés et estrois, tant de nouvielletés, Sour hommes et sour femmes tant de diversités ? (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.2, c.1347-1353, 222). Que diray je de David, qui par sa grant humilite en abaissant sa mageste dancoyt devant l'arche tout escourte, dont s'espouse Mitol par la fenestre le degaba, dont elle fu ferue de sterilite et braigne demoura ? (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 325).

 

.

À cul escourté. "À moitié nu, les fesses à l'air" : Las, de quoy serviroit Vergongne, La grande amye d'Honnesteté, S'en parlant de toute besongne La langue avoit sa liberté, Et se comme fol effronté Ung sage homme aloit sans reprise Par la ville a cul escourté ? (MARTIN LE FRANC, Champion dames III, D., 1440-1442, 59).
 

DMF 2020 - Synthèse Pierre Cromer

 Article 15/17 
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     GASCORT     
FEW II-2 1587b curtus
GASCORT, adj.
[T-L : gascort ; GD : gascort ; DEAF, G348 gascort ; FEW II-2, 1587b : curtus]

[D'un vêtement] "Assez court" : Item, en l'espace signee par .III. soit figuré ce qui ensuit : C'est assavoir le maistre de Rhodes à pié droit tenant ung baston en la main comme cappitaine, ung chapeau en la teste et noire robe gaucourte fourree de martres (Deables Enfer V.V., 1480, 483). Item pour Triboulet, une paulme .vj. cannes gris de Rouen obscur pour lui faire robe gaucourte au-dessus du soullier, a .x. f° la canne (Doc. 1481. In : B. Roy, Médiévales 29, 1995, 21). Deux aulnes un tiers fin escarlate pour faire une robe gaulcourte pour ledit sgr [le roi] au feur de 10 l.t. l'aune. (...) Deux aulnes d'escarlate (...) pour faire une robe gaulcourte à chevaucher, audit pris. (...) Cinq aulnes de tiers veloux noir pour faire une robe gaulcourte à larges manches pour le dit sgr. (Doc. 1488. In : GAY II, 304). Pour la façon d'une robe gaulcourte à plain fons, façon de chamarre, de huit aulnes de veloux noir (...) 27 s. 6 d.t. (Doc. 1492. In : GAY II, 304).

V. aussi gascorte
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Hiltrud Gerner

 Article 16/17 
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     GASCORTE     
FEW II-2 curtus
GASCORTE, subst. fém.
[GD : gascort (gascorte) ; AND : Ø ; FEW II-2, 1587b : curtus]

COST. "Robe courte portée par les hommes et les femmes" : ...deux gaucortes pour monseigneur, l'une de veloux noir et l'autre de veloux vyolet, et deux pour madame, l'une de veloux noir et l'autre de drap tanné (Comptes roi René A., t.2, 1479, 167).
 

DMF 2020 - Synthèse Hiltrud Gerner

 Article 17/17 
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     INCURTATION     
*FEW II-2 1587b curtus
INCURTATION, subst. fém.
[*FEW II-2, 1587b : curtus]

ASTR. "Illusion d'optique selon laquelle un mobile proche semble toujours se déplacer plus rapidement qu'un mobile éloigné, même si celui-ci va en réalité beaucoup plus vite" ( (Ed.)) : Le plus hault, qui est premier chiel, Du mouvement de son cerciel Vaint tous lez autres, par regueur, Par sa vertu, par sa vigueur. Si samble que on voie faire Aus autrez mouvement contraire, Mais non fait. Et ce nous dechoit, que nostre veüe rechoit Du tourner l'incurtacion ; Et qui plus fait tardacion, Il samble que plus tost s'en voise [Lu incurvation ds GD IV, 569b ; le DEAF (I 191) admet cette leçon]. (LE FÈVRE, Respit Mort H., 1376-1380, 33).

 

-

[Trad. du lat. incurtatio] "Retard" : Mais pour ce que la vehemence Du premier mouvement vaint en ce Es cieuls et ne puent fuïr Tant qu'ilz le puissent consuïr, Il semble que on leur voie faire mouvement au premier contraire. Non fait, mais ce est l'ocasïon, Pour ce que l'incurtatïon se met ainsi en noz veües Qui mainte fois en sont vaincues (LE FÈVRE, Vieille, trad. De vetula H., a.1376, 315).

 

Rem. Pour l'explication de cette théorie des mouvements et pour l'origine de ce terme, cf. l'éd. M.-M. Huchet, p.469, notes 384-385.
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Robert Martin

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