"Coin à frapper la monnaie" : ...le dit duc paiera au dit Roi ou a ses heirs trois centz mille escutz dor fin de loial pois et coigne (Actes Ch. Blois J. Penth. J., 1353, 143).
 

A. -

"Fendre le bois en frappant sur des coins qu'on y a enfoncés" : ...l'imposicion de tout bois coingné et à coingner (Mét. Blois B., t.2, 1360, 321). ..a Johan Delacrote, carpentier, pour II journées que il fu pour aider a establir les dis seeurs et a cuegnier ledit bosc (Comptes Archev. Rouen J., 1399-1400, 46).

Rem. Doc.1438 ds GD II, 173a.

B. -

"Frapper d'un coin"

1.

"Marquer (la monnaie) du coin, battre (la monnaie)" : ...Jehan et Guillaume Coindés, freres, tailleurs en fié des coins de la monnoie du roy notre seigneur, coignée en conté de Poitiers (Doc. Poitou G., t.2, 1345, 283).

-

Cogné en l'estampe de

.

"Frappé au coin de" : ...et pour ce que ledit besant, cuigne en l'estampe d'une perilleuse arquemie, touche grandement la premiere condicion des troys condicions en cestui livre proposees (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 594).

.

Au fig. "Marqué du sceau de" : "...ceste faulce et horrible costume," dist la royne, "Beau Filz, forgee en la forge et cuignee en l'estampe du serpent, ennemy de l'humaine generacion..." (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 417).

2.

"Étayer qqc. (ici la croix du Christ) à l'aide d'un coin ou d'une pierre faisant office de coin" : Sy montasmes le mont de Calvaire au lieu ou fu crucifiés N. S. et trouvasmes le lieu où la croix fu fichié et cuignié avec une grande perre. (JEAN LE LONG, Voy. Bieul B., 1351, 274).

3.

"Presser qqc. dans un pressoir à coins" : ...quant il [le "sucre"] est bien molu et rompu, ilz le boutent en ung petit trueill de bois et la le cugnent bien fort, et tout le sustance, que de liens saut, ilz mettent dens grans chaudieres (CAUMONT, Voy. N., p.1420, 70).

C. -

P. ext.

1.

"Enfoncer qqc. (en frappant)" : Je vous vueil advertir d'une chose, qui est bien neccessaire à ung chief de guerre et sert en logeis, en champ et à mettre sièges. Ce sont une manière de chaynes où il y a paulx ferrez d'ung bout, pointuz pour entrer en la terre, et de l'autre bout d'amont, ilz sont ferrez [en] moulgnons, affin que on les puisse cogner avecques un mail de fer. (BUEIL, II, 1461-1466, 39).

2.

"Frapper qqn" : Puis nous feriesmes tant cuignier [des femmes battues par leur mari] Qu'on nous orroit de loingz vuignier. (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 187). Alez en, que je ne vous coigne (Mir. ste Genev. S., c.1410-1420, 121).

3.

Cogner une femme. "Faire l'amour à une femme" : Un charpentier trouva un prestre Qui avoit sa femme cuingnie. Vit et coulles d'une cuingnie Coppa au prestre par grant ire (LE FÈVRE, Respit Mort H., 1376-1380, 49). [Phedre] Cogner se fist a son fillastre ; Venus en fist fole marastre (LE FÈVRE, Lament. Math. V.H., c.1380, 87). [aussi p.95, v.1817] Tousjours estoie ou plaine ou yvre, Et plus me fesoie coignier Qu'il n'est de coins en .I. coignier ! (Mir. ste Genev. S., c.1410-1420, 158). ...la femme estoit tant luxurieuse (...) que a paine estoit elle contente qu'on la cuignast en plaines rues avant qu'elle ne le fust. (C.N.N., c.1456-1467, 518).

-

Cogner la coste à une femme : Eneas (...) fu son hoste [de Dido] Et li avoit congné la coste [à rapprocher de percer le panier ; G. Hasenohr, M.fr. 14-15, 1984, 256] (LE FÈVRE, Lament. Math. V.H., c.1380, 87).

-

Inf. subst. : L'euvre me fait avoir amie, Quant j'en puis si bien besongnier, Car toutes aiment le congnier. (DESCH., Oeuvres R., t.8, c.1370-1407, 235).
 

A. -

"Celui qui frappe les monnaies, les médailles, avec le coin, monnayeur"

Rem. Doc. agn. (Stat. de Henri IV d'Anglet.) ds GD II, 172c (coignour).

B. -

"Celui qui fait l'amour à une femme" : Tousjours estoie ou plaine ou yvre, Et plus me fesoie coignier Qu'il [n'est] de coings en .1. coignier ! (...) Et lez coigneurs qui me coignoient Le coing du poing d'or me coignoient. (Mir. ste Genev. S., c.1410-1420, 158).

-

"Celui qui coigne" : ...le musnier cuigneur le nomma. (C.N.N., c.1456-1467, 2).

Rem. Cette unique occurrence se trouve dans le résumé en tête du recueil. Noter dans la nouvelle 3 (que présente l'ex. cité) le verbe recoigner, le chevalier proposant à la meunière de recoigner son devant, et le subst. recoigneur, le meunier traitant son seigneur de recoigneur de cons.
 

"Frappe des monnaies ; droit de frapper des monnaies"

Rem. Cf.  ; AND : coignage.
 

"Pavillon" : ...ung coignart de boys, en façon d'une gallerie, couvert dessus et dessoubz, des sièges dedans alentour, pour mectre au jardin dudit lieu (...) un caignart (sic) à mectre au jardin, en manière d'une galerie ronde, couverte dessus et dessoubz, des sièges dedans alentour (Comptes hôtel rois Fr. D.-A., 1478-1481, 385).

Rem. H. Havard, Dict. de l'ameubl. et de la décor. dep. le XIII^e s. jusqu'à nos jours, t.1, 1887 : «Sorte de pavillon ou de kiosque construit en menuiserie. C'est du moins l'interprétation la plus plausible qu'on semble pouvoir donner au texte suivant» (ex. donné supra).
 

HÉRALD. "Couvrir les angles ?" : ...et, tout le temps qu'il servit le linage d'Awans en morteile faite do paiis, ilh portat le chiveron ; mais, de mon temps, après les werres de Thorines, quant il devint maistre delle hosteit l'evesque Englebiert, ilh, considerans que chilh de Mommesteghen estoiient amainris de leurs chevanches et qu'il en astoit plusseurs menuez gens, mist jus ces armes et encargat les armes de Hamale : d'argent ... une faxhe coingnelée de geules, ... chink kachalles d'or. (HEMRICOURT, Miroir Hesb. B.B., 1353-1398, 450).
 

I. -

[Outil]

A. -

"Outil en forme de prisme triangulaire servant à fendre" : ...on doit fichier au neu du mauvais arbre le clou ou le coignet de fer. (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 154). Cuneus (...) : cuignet a fendre bois (Aalma R., c.1380, 93).

-

[Utilisé par les mineurs] : Item, ont esté estimez cinquante marteaux estans en ladicte montaigne à la somme de 9 l. 7 s. 6 d. tournois. Item, 80 dizaines de congnez, tant bons que mauvais, nécessaires pour caver ladicte mine, à la somme de 30 l. tournois. Item, 16 picques et 16 fessouers, estans en ladicte montaigne, à la somme de 55 s. tournois. Item, six charretz à charroyer la mine et terriers de la dicte montaigne par le voiage, à la somme de 40 l. tournois. (Aff. Jacques Coeur M., 1453-1457, 263). Item, 40 coignetz de fer neufz pour la montaigne, 2 l. 10 s. (Aff. Jacques Coeur M., 1453-1457, 306).

-

"Petit couteau (?)" (Éd.) : De li chevaux tire des joes, si li coupes les ners de .II. pars de la joe, Et se il tyre des chaillons, si li face l'en voler ou couler d'un coignet de fer, et se il tire dou pis, si li liés une billeite grosse en travers de la joe dessous. (Chir. chevaux P., c.1325-1350, 378).

B. -

"Petit morceau de bois ou de métal en forme de coin (pour fixer qqc)" : Apres au meilleu de l'astralabe a une cheville parmy laquelle passe ung petit coingnet pour tenir l'yraigne et les tables ensemble avecques la contenance de l'astralabe et joindre, laquelle cheville represente le pole artique (FUSORIS, Astrolabe P., c.1407-1412, 111).

II. -

"Angle, partie, extrémité en angle"

A. -

"Angle (d'une figure géométrique)" : Et une conjugacion ou combinacion qui est faite selon dyametre fait la retribucion estre selon proporcionalité, si comme qui disposeroit .IIII. choses en une figure quarree, la avroit .IIII. quignéz ou angles appelléz .a. .b. .g. .d., et mectroit le charpentier en l'angle .a. et le cordouennier en .b. et la maison que fait le charpentier en .g. et le chaucement que fait le cordouennier en .d. (ORESME, E.A., c.1370, 294). Dyametre est une ligne qui traverse de bïes d'un cuignet a l'autre en une figure quarree, si comme ci devant. (ORESME, E.A.C., c.1370, 294). Et dient les expositeurs que tetragone est un corps quarré comme un dey ; et a .VI. faces et .VIII. quignez ou angles, et tousjours chiet sus une de ses faces ou costéz. (ORESME, E.A.C., c.1370, 134).

-

[d'un support de forme cubique] : Item, un petit reliquaire par maniere de chapelle seustenus de deux angelos, qui ont les elles esmaillées, et sont sus un pié tout doré, Ouquel a qatre trespetis angelos, assis sur les quatre quignès dudit pié. (Doc. 1355. In : H. Omont, Bibl. Éc. Chartes 79,1915, 471).

B. -

"Coin, encoignure" : Mais de ce fu trop eüreus Qu'ame n'i avoit, fors nous deus, Qui s'en peüst apercevoir, Ne qui riens en peüst savoir. Car tuit li autre assez longnet Estoient mis en un congnet Et s'esbatoient bonnement A jouer au "Roy qui ne ment". (MACH., R. Fort., c.1341, 28). En ce coingnet ça me trairay Et qu'il feront regarderay. (Mir. ev. N.D., c.1348, 71). ...Elle ne scet nés c'une beste ; Onques ne fu a bonne feste, Et, s'elle y est, en un congnet Se boute adés, des gens longnet. (MACH., Voir, 1364, 226). ...pour resister a tous les autres enuis se a chief en veult venir, que elle prengne cuer d'omme, c'est assavoir constant, fort et sage, pour avisier et pour poursuivre ce qui lui est bon a faire, non mie comme simple femme s'acroupir en pleurs et larmes sans autre deffense, comme un povre chien qui s'aculle en un coignet et tous les autres lui cuerent sus. (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 191-192). Bathuel est homme courtois Pour nous mettre en quelque quignet Et avancer le loppinet ; Il scet que c'est de bergerie. (Myst. Viel test. R., t.2, c.1450, 207). Si tost que matine est sonnee, Il n'y a ne quignet ne place Que on n'y carillonne a journee (COQUILL., Oeuvres F., 1478-p.1494, 234). Lors va aux dames et damoiselles (...) qui comme brebis aux quignez de la salle estoient enssemble plourans (LA SALE, J.S. E., 1456, 437). Je m'en vois donc en ce congnet Reposer. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 263).

-

[En partic. d'un jardin, d'un verger] : En mon deport aprez souper, heure bien tarde, m'en alay ens le jardin de la Tournelle hors de Paris, qui fu jadis maistre Jehan de Meun ; ou je me fu mis tout seul ou quignet du jardin, prins telle ymaginacion qu'elle me tint tant longuement que, se je m'endormy, soit en bonne heure. (BOUVET, Appar. Meun A., 1398, 5). LA SECONDE. Je vous prie, sans plus caqueter, Allons de quignet en quignet. SUSANNE. Je cueilleray ung tantinet De ces fleurs. (Myst. Viel test. R., t.2, c.1450, 144). Adonc s'allerent heberger En ung des coignetz du verger, Ou s'esbatoit la dame belle. (ALECIS, Passe temps P.P., 1480, 224).

-

[D'une pièce d'étoffe] : ...et aus 4 quingnes de la couverture 4 lions d'or de Chipre (Comptes écurie Ch. VI, L., t.1, 1983,,, 77). ...et aux 4 quingnès de chascune piece a 1 esgle estant sur une terrasse et tenant ung roleau où est escript son mot : Y me tarde (Invent. mobiliers ducs de Bourg. P., t.2, 1390, 555).
 

"Espace restreint ou lieu retiré, coin" v. quignon

Rem. Doc. non daté (coingnon) ds GD II, 173a.
 

"Pièce servant à maintenir, coin ?" : Deux paellotes d'arain, ung pot de couvre et un aultre d'arain, ung trepier, une coingnie, une sarpe, une mule, ung bas et une coingniote à molin. (Invent. mobiliers ducs de Bourg. P., t.1, 1385, 179).

REM. Ou "petite cognée" ? V. cognette.
 

I. -

[Outil]

A. -

Au propre "Pièce (de bois, de métal ou de roche) de forme triangulaire servant à divers usages"

1.

"Outil utilisé pour fendre les matériaux (en partic. le bois)" : Sa main demoura en la fente qui se reclost quant le coing fu hors. (ORESME, E.A.C., c.1370, 161). Loys Bernier, maçon, demourant à Pentin, pour ce qu'il disoit qu'il lui avoit emblé les ostils de carriere qui s'ensuient, c'est assavoir : un barreau, un mail, trois coings, un pic, tous de fer (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 239). ...pourveu qu'ilz n'y mettent point de ferement, fors la houe, le mail et les coings seullement (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 57). Item, ont et pevent faire prendre et lever par coustume en ladicte forest coings pour fendre leur coustume, pourveu que la teste soit faicte avant que le forestier les voie ou treuve (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 248). A Jehan de Monville, mareschal, pour avoir forgé les marteaux des machons qui ont besongné aud. hostel durant le temps dessusd. et pour ung mail et quatre coings de fer pour fendre les pierres (Comptes Archev. Rouen J., 1462-1463, 329). ...ledit Tournier, qui lors tenoit en sa main un coing de bois d'environ un pied de long (Cartul. Laval B., t.3, 1491, 367).

-

Loc. fig. Estre entre le coin et le mail. "Être dans une situation désespérée" : ...car en mortel travail Fui entre le coing et le mail, Si que je ne donnasse un ail De ma vie ; mais soustenail Me fu, dame, amie et murail, Tour et deffense. (MACH., R. Fort., c.1341, 120).

2.

"Outil d'acier gravé en creux servant à frapper les monnaies, les médailles ; empreinte laissée, poinçon" : ...Jehan et Guillaume Coindés, freres, tailleurs en fié des coins de la monnoie du roy notre seigneur, coignée en conté de Poitiers (Doc. Poitou G., t.2, 1345, 283). Et fut fais lidis vendages par le pris et la somme de huit vins et dix florins, à l'escut, dou cueng le roy Jehan (Trés. Reth. S.L., t.2, 1354, 147). ...et premierement ilz deffendirent à forgier le monnoye que on forgoit et prirent les cuings (LE BEL, Chron. V.D., t.2, 1358, 247). Et fu fais cilz presens vendages parmi le pris et pour la somme de cent et cinquante florins d'or, à l'escut, des coings du Roy nostre sire (Trés. Reth. S.L., t.2, 1360, 155). ...il seroit expédiant et très nécessaire de muer les coings et l'impression de la figure de la monnoie. (ORESME, Monnoies W., c.1365, XXVIII). ...ledit Emont (...) leur avoit louée sadite maison pour ouvrer de leur mestier d'orfaverie. Et dit que ledit Jehan Jouye tailla les coings pour faire ladite monnoye, est assavoir : le coin de dessoubz sur une petite englume là où ilz forgoient hannaps d'argent, et celui de dessus en la teste d'un martel à orfevre. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 481). ...la somme de quatre cens et quarante huit livres tournois franc d'or du coing du Roy nostre sire pour XX sols tournois (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 487). ...en une bourse de cuir blanc furent trouvés C. et XVII. flourins d'or a l'escu de cuing de France (Invent. test. beauv. L., 1397, 45). ...trop y couvient grant mannoye De ceulx qui forgent la monnoye D'or et d'argent de divers coings (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 137). ...environ soy avoit instrumens infinis de divers coings et empraintes ainsi comme sont a Paris moules a faire gauffres. (CHR. PIZ., Avision T., 1405, 74). ...escus couronnez du coing, poix, forge et aloy du roy nostre sire, courans (Comté Porcien R., 1411, 242). ...la somme de quarante escus d'or à la couronne du coing et forge du roy nostre sire (Comptes Etat bourg. M.F., t.1, 1420, 375). Laquelle Jaquette (...) cuidoit de vray que ilz feussent du coing et aloy du roy nostre sire. (Paris domin. angl. L., 1423, 91). ...le duc de Berry, par le conseil du conte d'Armaignac, fist forger monnoye en sa cité de Bourges pour paier les souldoiers, c'estassavoir blans doubles et escuz d'or, assez semblables à la monnoye du coing du Roy, en escripture et en armes. (MONSTRELET, Chron. D.-A., t.2, c.1425-1440, 262). ...la façon de certaine faulse monnoye faicte au coing de Bretaigne que l'en disoit avoir esté faicte a Rouen et ailleurs, pour lequel cas il s'est rendu furtif (Rouen temps Jeanne d'Arc L., 1427, 121). ...LXXVIIJ nobles d'or et quatre demis nobles d'or du coing d'Angleterre (Rouen temps Jeanne d'Arc L., 1430, 177). Qui vous donrra cinq cens besans De fin or du coing de la ville ? (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 404). ...ordonner coing a monnoies d'or, d'argent et autre metal en plusieurs sortes, comme escus, ducatz a double nom (LA VIGNE, V.N., p.1495, 258).

-

Ferir en coin. "Frapper au moyen de cet outil" : Les minieres d'or et d'argent Commencent trop fort a tarir (...) ; L'en ne pourra es coings ferir, Pour ce que la matiere fault (DESCH., Oeuvres R., t.7, c.1370-1407, 210). Pour quoy nous devons savoir que ces ymages se font en diverses manieres. Aucunefoiz ilz sont gettez en mole et faiz par fusion, aucunefois ilz sont aussy gravez, aucunefois ilz sont feruz en coing comme on fait la monnoie et en plusieurs autres manieres aussy selon la convenableté de la matiere. (EVR. CONTY, Harm. sphères H.P.-H., c.1400, 40).

-

Faux coin (servant à fabriquer de la fausse monnaie) : Il n'est engendrement qu'en boing (...) N'oneur porter que dire fy Ne soy vanter que de faulx coing Ne santé que d'homme bouffy (VILLON, Poèmes variés R.H., c.1456-1463, 56).

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Tailleur de faux coins. "Faux-monnayeur" : Car ou soies porteur de bulles, Pipeur ou hazardeur de dez, Tailleur de faulx coings et te brulles Comme ceulx qui sont eschaudez, Traictres parjurs de foy vuidez, Soies laron, raviz ou pilles, Ou en va l'acquest, que cuidez ? Tout aux tavernes et aux filles. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 130).

B. -

P. anal.

1.

"Objet en forme de coin" : Coingz de pierre, canons sourdés grant erre (Cene dieux, c.1492, 108).

-

Coin de grès. "Pierre de grès de forme triangulaire utilisée en angle" : A Philippe Hurtault manouvrier pour avoir (...) aidier a chargier et amener les vaussoirs et cuingz de grez de le quarriere (...) emploiez esdits ouvrages (Comptes Doullens W., 1470, 23).

-

"Tas de forme plus ou moins conique" : Un coing de charbe [de chanvre], avalué a dix souls V deniers ... (Doc. 1397. In : P. Rézeau, R. Ling. rom. 78, 2014, 412). [Archives hist. de la Saintonge et de l'Aunis]

2.

"Modèle (comme l'empreinte laissée par le coin du monnayeur)" : Et qu'en chascun [en chaque pot] un sextier entre De vin ou du moins trois, deux los, Et contraingnez a fere pos Coins gros ["de gros modèle"], rons, querrez et ventrus Comme pour autres estatus, A la mesure dessus ditte (DESCH., Oeuvres R., t.8, c.1370-1407, 8).

-

Estre d'un coin. "Être de même sorte, de même espèce" : Prince, ce monde est perilleux, Puis que baras regne entre ceulx Qui sont d'ung coing et venus d'un ; Soient clercs ou chevalereux, Se bonne amour default entr'eulx, On ne doit pas croire chascun. (DESCH., Oeuvres R., t.8, c.1370-1407, 148). Ja soit que leur querelles Ne soient tout d'un quoing, Tu sces leurs desiriers. (Percef. lyr. L., c.1450 [c.1340], 65).

-

Frapper d'un coin. "Marquer sur le même modèle" : Et tous vos motz soient frappés d'ung coing Par tel moyen qu'on voye a la parolle Que vous avez apris en bonne escolle. (MICHAULT, Doctr. temps prés. W., 1466, 14).

3.

[Analogie obscène] : ...joyeux est quant a coing tance (VAILLANT, Oeuvres D., c.1445-1470, 118). ...ainsi qu'elle se comporte, Elle [une femme infidèle] est forgee a double coing. (COQUILL., Oeuvres F., 1478-p.1494, 170).

Rem. Peut-être coing dans l'ex. suiv., mais avec jeu sur le sens relevé ici : Caqueter avec la commere, Nu a nu dedens le beau baing, Ce seroit, par l'ame ma mere, Ma charge sans aller plus loing ! Chascun son beau pasté de coing, Mettre la main sur la mammelle, Puis se tirer en quelque coing Pour aprivoiser la femelle. (COQUILL., Oeuvres F., 1478-p.1494, 319).

-

Frapper (de son maillet, de son sexe) sur un coin (sexe féminin) : ...Ung gentil gorgias de court (...) Qui luy frapperoit sus son coing D'ung gros martel pesant et lourt (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 622).

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Frapper en un autre coin. "Frapper sa monnaie dans un autre coin (sexe féminin), satisfaire ses besoins sexuels ailleurs" : Et se j'ay prins en ma faveur Ses doulx regars[ de celle que j'aimais] et beaux semblans De tres decevante saveur Me tresparsans jusques aux flans, Bien ils ont vers moy les piés blancs Et me faillent au grant besoing : Planter me fault aultres complans Et frapper en ung aultre coing. (VILLON, Lais R.H., c.1456-1457, 12).

II. -

"Angle, partie, extrémité en angle"

A. -

[À propos d'un lieu, d'un endroit]

1.

"Angle d'un lieu" : Car, autressi com uns trepiés De quoi on fait moult grant essart Est tous les jours en feu et s'art, Et quant il advient qu'on l'en oste On le gette en un coing d'encoste (MACH., Voir, 1364, 330). ...après ce que les Chancelier, le premier president, les evesques de Theroenne et de Beauvais eurent parlé ensemble ou coing du parquet de Parlement (FAUQ., II, 1421-1430, 41). Et tenoient les quatre boutz du poile quatre desdiz presidens, aux quatre coings de la lictiere (FAUQ., II, 1421-1430, 71). Et d'aultre part, les gens de pied avoient fort approuchié le conte d'Arondel, lequel, à tout ses gens, s'estoit retrait au coing d'un encloz où il s'estoit logié (MONSTRELET, Chron. D.-A., t.5, c.1444-1453, 122). Puis [Jean de Saintré] vint aux dames et damoiselles, aux moynnes et a leurs autres gens qui comme brebis aux coings de la sale estoient plorans (LA SALE, J.S., 1456, 298). ...il se tappit au coing d'une forte haye espesse, duquel lieu luy apparoient toutes les entrées de la maison (C.N.N., c.1456-1467, 442). Puis fut crié aux quatre coings de la lice par trois foys : ... (BUEIL, II, 1461-1466, 108). Pendant ce temps se faisoient les cris par les roys d'armes et heraulx aux quatre coings de la lice (LA MARCHE, Mém., I, c.1470, 300). JOUAN. Et quant je la voy ainsi braire, Je me tais, et m'en voys retraire En ung coing, et la laisse la. (P. Jouh. D.R., a.1488, 38).

-

[À propos d'un lit] "Fond du lit, partie qui fait l'angle, qui est contre le mur" : Quand il fut heure, [l'espousée] fut couchée, comme il est de coustume, et tint le coing du lit (C.N.N., c.1456-1467, 299).

-

Mettre en coin. "Coincer, prendre au piège" : Et pour si fausse la tesmoing, Qu'elle [Fortune] porteroit faus tesmoing Pour le mieudre amy mettre en coing Qu'elle ait en monde. (MACH., R. Fort., c.1341, 34).

2.

En partic.

-

"Endroit où deux rues se croisent" : ...l'archiduc, accompaigné des pietons d'Allemaigne, marcha contre l'hostel de la ville et fit arrester ses gens en ung coing de rue vers la poissonnerie (LA MARCHE, Mém., III, c.1470, 282).

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Au coin de la rue : Item avoir prins au coing de la rue aus Oës en l'ostel d'un espicier un chandelier de cuivre (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 439). Tous lesquelz quatre de guet apensé et propos deliberé vindrent assaillir ledit Petit Jehan, qu'ilz trouverent au coing de la rue de Garnelles, près de l'ostel du Moulinet. (ROYE, Chron. scand., II, 1460-1483, 59). ...par cas fortuit la rue de la dicte charrète rencontra et print au coing de ladicte rue, encontre la muraille d'un jardin ou maison, entre elle et ledit mur ung jeune enfant (Doc. Poitou G., t.12, 1480, 332).

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"Angle formé par une maison à l'intersection de rues" : ...quant ilz furent au coing de Sernouze le chappellier, ilz rencontrèrent certaines gens armez et embastonnez (Doc. Poitou G., t.10, 1460, 221).

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[D'un immmeuble] Faire le coin : ...une meson seant en la Verrerie, qui est Jehanne la Cochetiere, qui fait le coing en alant à la Barre du Bec (PHIL. VI VALOIS, Doc. paris. V., t.1, 1336, 245). ...l'ostel (...) faissant le coign de la porte Baudoir (PHIL. VI VALOIS, Doc. paris. V., t.2, 1340, 68). Dudit Henry Nicolas, pour sa dicte maison, qui fait le coing de ladicte Escorcherye, tenant à la maison dudit Gillet, pour Estienne Fourré, laquelle doit, de menu cens, à ladicte ville, pour chacun an, 24 s. p. (Comptes Paris V.L.D., t.1, 1424-1425, 8). ...une maison faisant le coing de ladicte rue au Feurre par devers ladicte Lingerie (Paris domin. angl. L., 1427, 270).

3.

P. ext. "Endroit"

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Ni coin ni charriere. "Aucun endroit, nulle part" : L'EVESQUE. Or qu'il n'y ait coing ne carriere Que vous ne pencez traveiller. (Ilz frappent.) (LA VIGNE, S.M., 1496, 344). Je ne voys en coing ne carriere Que, sans cesser, ces gens d'Eglise Ne me tourmentent. (LA VIGNE, S.M., 1496, 503).

B. -

[À propos d'un objet] "Angle, pointe d'un objet"

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Pain de deux coins (p. oppos. au pain rond) : Or y at del aultre pain four loy, noire et blan, dont ons use commonement: ch'est ly noir, appelleis pain de dois quons [var. coins, coings, congnes, cuin, cungnes] ; et ly blan est appelleis myche livriche, par tant que les bolengier le livrent sour tailhes as clers et aux borgois. Chis pain est tousjour d'unck pois, car, quoy que bleis vailhe, ly pois ne soi change point ; anchois poise ly gran pain de dois quons VIII mars et demy, et ly myche livriche I marc. (HEMRICOURT, Patron Temp. B., c.1360-1399, 143).

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[À propos du linceul] : Et tenoient les quatre boutz du poile quatre desdiz presidens, aux quatre coings de la lictiere (...) environ le corps dudit feu Roy, dont Diex ait l'ame. (FAUQ., II, 1421-1430, 71). Quant au regard du luminaire [pour mes obsèques], Guillaume du Ru j'y commectz ; Pour porter les coings du suaire, Aux executeurs [testamentaires] le remectz. Trop plus me font mal c'oncques maiz Barbe, cheveux, penil, sourcys ; Mal me presse, temps desormaiz Que crye a toutes gens mercys. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 147). Et es quatre coins du dict corps tenoient les quatre boutz d'un poille de drap d'or (LA VIGNE, V.N., p.1495, 312).

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[À propos du heaume, du bassinet] "Sommet, pointe" : Par le cuing du hïamme le va li bers combrer (Bât. Bouillon C., c.1350, 168). Le cuing de son hëaulme fist en terre bouter. (Renaut Mont. B.N. V., c.1350-1400, 546). Il tourne la targe derrier le doz et empoingne l'espee a deux mains, et va ferir Uriien sur le coing du bacinet un grant coup de toute sa force, et la couppe du bacinet estoit grandement dure. (ARRAS, c.1392-1393, 137). ...et l'espee passa oultre et descendit sur le heaume si fort que le coing en fut cassé (Doolin de Mayence V, P., 1501, 7).

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Chausse à coin. "Chausse dont la partie inférieure se termine en pointe" : ...qu'il puisse et saiche faire en une aulne de drap de cinq quartiers de large deux paires de chausses à homme à coign et talon et sans avant pié, l'une paire longue de troys quars et demy et l'autre paire de troys quars (Doc. Poitou G., t.11, 1473, 356).
 

"Couteau pour cerner les noix"

REM. Doc. 1410 (conhet) ds GD II, 238c.

V. aussi coignet
 

"Brioche de Noël"

REM. Doc. 1467 et 1497 ds GD II, 396b.

V. aussi cuignole
 

"Morceau (ici de peau), quignon" : Que du cuir de Fromon li cope une cuignie Et li cope le nez tout jus a une fie (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 79).
 

"Mettre une couche solide (à une chaussée)"

REM. Doc. 1411 (Lille, pour cuignier une noefve cauchie) ds GD II, 396b.
 

I. -

Empl. trans. "Ôter (des coins) du lieu où ils sont enfoncés" : ...pour avoir desquignié et requigniet les tourtes (Doc. 1411. In : Y. Coutant, Terminol. du moulin médiév. dans le comté de Flandre, 1994, 615).

Rem. Ex. d'a.fr. ds T-L et GD.

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[Cont. grivois] : Tousjours estoie ou plaine ou yvre, Et plus me fesoie coignier Qu'il n'est de coings en .1. coignier ! (...) Plus n'y seray de coing coignïe Car ma coignïe est descoignïe. (Mir. ste Genev. S., c.1410-1420, 158).

II. -

Empl. pronom. [D'une configuration géogr.] "Se détacher" : Predist aussi la corrucion de aucunes montaignes et, assez tost après, la montaigne, que l'on dit Salenche en Aganois, se descoingnit et corrua jusque au Rosne et au pié du mont de Morcles (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 100 v°).

Rem. FEW : «Mfr. se descognier "quitter un lieu où l'on était retiré" Molin» (d'après GD I, 559a, MOLINET, Chron., éd. Buchon ; mais l'éd. D.J., t.2, 127, porte le principal moteur et conducteur s'estoit descongneu et trouvé en Arras).
 

"Pierre ou bois destiné à former une encoignure ou posé dans un mur et saillant pour porter qqc."

REM. Doc. 1334 (l'en fera escoinssons de taille a parement) ; 1396 (Nevers, .VI. toises d'un acoinçon de la maison) ; 1495 (Béthune, escouchons) ds GD III, 411c.
 

"Former un coin, un angle coupé"

REM. Doc. 1392 (en ce bout et coing nostre dicte terre fait en escoinçonnannt une pointe) ds GD III, 412a.
 

I. -

Empl. trans. "Mettre dans un coin" : Je croy qu'ilz n'ont ne croix ne pille Puis que les avés empongnés, Mais si seront ilz encongnés En quelque coing pour l'amour d'eux Et bien enferrés deux et deux (MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 152).

-

"Frapper avec un coin, battre (de la monnaie)"

Rem. Doc. 1368 (monetam cudere, vel encugnier, facere seu battre) ds GD III, 125b.

II. -

Part. passé en empl. adj.

-

[D'un meuble] Encoigné de. "Pourvu aux angles de"

Rem. Doc. 1488 (ung autel de pierre de liaiz enchassillé en bois rouge et encoigné de cuivre doré) ds GD III, 108c.

-

"Enfermé, coincé" : ...et pour ce l'omme s'efforce et espraint, et ne met neant hors, car telles humeurs sont embevees et encongnees dedens, si ne peut riens yssir (SAINT-GILLE, Comment. A.Y. L., 1362-1365, 131).
 

I. -

"Défaut (à la suite de chocs)" : Que toutes queues neufves qui seront trouvées par lesd. visiteurs et commis esquelles il aura encoingnures seront amendables chacune de vingt deniers tournois (Anc. corp. dijonn. C., 1444, 154).

II. -

"Angle formé par la rencontre de deux pans de mur" : ...et en ce faisant en a abatu une encongnure de mur moitoien (Doc.1452. In : Brunel-Tardy, Paris, l'Église et le roi, 2016, 403). De Me Jehan Pluyette, bachelier en theologie, (...) pour une place ou allée appartenant à ladicte ville, par laquelle l'on a acoustumé faire le guet autour et joignant des murs de ladicte ville, à prendre icelle place depuis la jambe et encoigneure de ladicte porte Saint Victor (Comptes Paris M., t.2, 1458-1460, 136).
 

(synon. écoinçon)

Rem. Doc.1411 (escoinçaulx) ds GD III, 411c.
 

"Élévation sur un rocher" ( (Éd.)) : ...les uns [parmi les faucons] pranent leur place, ou il perchent, sus une plate pierre ou sus un esquigon. Se il perche sus une plate pierre, il faut que il ait les piés estendus ; se il perche sus un esquigon, il empoigne l'esquigon des piés (HENRI FERR., Modus et Ratio, Livre deduis T., c.1354-1377, 276).

V. aussi quignon
 

"Qui pénètre profondément" : Et quant l'apposteme est inaduree ou transmuee ou incugnee ou boutee ou parfont, se la poureture et la matiere n'est resolvee ou se elle n'est ouverte... (PANIS, Guidon, 1478, tr.II, doct.1, chap.1).

V. aussi encoigner
 

"Coin (pour caler)"

REM. Doc. 1431 (Tournai, quignetiaux) et 1473-1474 (Tournai, cuingnetiaulx et havetz) ds GD VI, 514b.
 

A. -

"Coin, angle" : Nos .II. pignons Avecques leur .IIII. quignons Seront bien l'un cy, l'autre ça. (Mir. ste Genev. S., c.1410-1420, 136). Item, deux cuirs de Hongrie bleuz, brodez aux quatre quignons et ou milieu de fueillage (Doc. 1422. In : J. Guiffrey, Bibl. Éc. Chartes 48, 1887, 83).

B. -

En partic. "Angle de rue, carrefour" : ...dès le quignon qui est devant le Viez cimitiere Saint Jehan, qui fait le bout de la rue du Bourtibout (PHIL. VI VALOIS, Doc. paris. V., t.2, 1342, 135). ...droit au quignon de la Cerqueuze ou il y a une grosse bourne de grex, en venant d'icelle bourne au long de la Cerqueuze et a la gayere de Lande (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1397, 713). Hors d'Athenes en un quignon Demouroit ou n'avoit pignon. (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 226). ...En rue, carro ne quignon [var. En coin de rue ne quignon] (ALECIS, Mireur moines P.P., c.1450-1486, 10).

C. -

"Pointe d'un rocher" : Faucons perchent aucunez fois es roches et es falloyses qui sont sus la mer ou sus les grans rivieres (...) ...les uns pranent leurs plaches, ou il perchent, sus une plate pierre ou sus un esquigon [var. ung quignon] (HENRI FERR., Modus et Ratio, Livre deduis T., c.1354-1377, 276).

REM. Sur le sens de "gros morceau de pain", du XVe s. d'après le FEW, cf. Trav. Ling. Philol. 27, 1989, 182 (faute d'impression pour "XVIe s.").

V. aussi coignon
 

"Cognée" : Et ceulx qui estoient pourveu de haches et de quingines commencierent à ferir et à frapper en celle porte, ce sembloient carpentiers, et donnerent à Geronnet et à ses compaignons, quant ilz eurent partuissiet la porte, haces et quingines pour coupper le flaiel de la porte. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 216). [l. cuingnies, quingnies ?]
 

A. -

"Cogner, frapper de nouveau" : Et tousjours bret, pleure et soupire, Coigne fort son huis [éd. : l. vis ?] et recoigne (Mir. ste Genev. S., c.1410-1420, 158).

B. -

"Réparer (en cognant)" : ...pour resperer environ 20 taubles à maigier sus [à mangier ?] et rechevillier ycelles et recuynier touz les tresteaulz (Invent. mobiliers ducs de Bourg. P., t.1, 1373, 353).

Rem. Doc.1443 et 1450 ds GD VI, 672a.

-

[Dans un cont. grivois] : ...nostre chevalier recoignoit et chevilloit le devant de ceste musniere (C.N.N., c.1456-1467, 41). ...le remede dont il m'advertit, qui estoit de faire recoigner et recheviller mon devant, affin de le garder de cheoir, il mesmes le mist a execution (C.N.N., c.1456-1467, 42).

C. -

"Caler de nouveau au moyen de coins"

Rem. Doc.1372 (recuingnier), 1377 (recoignier), 1397 (recuignier), 1395 (requignier), 1402 (recuignier), 1408 (rekuingnier), 1473 (requiennier) ds Y. Coutant, Terminol. du moulin médiév. dans le comté de Flandre, 1994, 849.
 

[Dans un cont. grivois] "Celui qui recoigne, qui répare" : A quoy le bon musnier respondit : "Dieu gard, Dieu gard ce recoigneur de cons !..." (C.N.N., c.1456-1467, 47).
 

A. -

"Angle du bout" : De Denise veufve de feu Germain Bon Ouvrier, sainturiere, (...) pour une place où il y a ung mur hors et joingnant de la basse court de la dicte porte de Bourdelles, entre icelle basse court et le chemin qui va de ladicte porte de Bourdelles à la porte Saint Jacques, au long et joingnant des fossez de ladicte ville, contenant icellui mur, à prendre depuis le recoing du fossé de ladicte basse court (Comptes Paris V.L.D., t.1, 1456-1457, 893).

B. -

"Endroit retiré, isolé" : Vierge pleine de tous délices, Vous serez mise en ce recoin Qui est de toutes gens moult loin, Car c'est un lieu bien solitaire Où j'ai fait un pauvre habitacle. (Myst. ste Barbe P., 1493, 61).
 

"Action de caler de nouveau au moyen d'un coin"

REM. Doc. 1463 (requingnement). In : Y. Coutant, Terminol. du moulin médiév. dans le comté de Flandre, 1994, 864.