"Citrouille" : Pepo (...) id est melo (...) : herbe ou fruict qui croist comme caourde (Aalma R., c.1380, 307). En ce pays at il des arbres qui portent unc fruict ensy que cahude (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 171). ...la III^e [couverte] de velours pers chergie de grosses campannes dargent a facon de cloque de caoudes (JEAN DE HAYNIN, Mém. B., t.2, 1466-1477, 54).
 

I. -

"Citrouille ou courge" : Cucurbita : cohorde ou fruit d'erbe (Aalma R., c.1380, 92). Cucurbita : coure (Abavus V, R., 1388, 301). Cucurbita (...) : couhourde (LE VER, Dict. M.E., c.1420-1440, 102). Couhourde vel concougourde : cucumer (...). Cougourde sauvage : cucurbita (Gloss. gallico-lat. M.M., c.1425-1450, 198). Aprez suit la forme plaisant D'autres trocisques, proffitans à tous adonc febricitans, Auxquelz faire prenez, sans bourde, Semences froides de cohourde, De citrules, laictue, endive, Et de pourpié, une herbe vive (LA HAYE, P. peste, 1426, 145). Cohourde, cucurbita en latin, c'est une herbe qui a fueilles larges et porte multitude de semence en manière de pot et est de froide et moiste nature (LA HAYE, P. peste, 1426, 190). Cucurbita (...) : couhourde sauvage (LE TALLEUR, Vocab. E.M., c.1490, 72).

Rem. Gloss., Paris B.N. lat. 7692, c.1350 (cucurbita, coure) ds GD II, 337a.

II. -

P. anal. [Anal. de forme] "Cuvier" : Mais se mettre en une couhourde Ou se bouter en ung baril, Et cuidier que sa femme bourde, Vela le dangereux peril. (MARTIN LE FRANC, Champion dames D., t.2, 1440-1442, 130).

V. aussi cougourde, courge2
 

"Citrouille" : Couhourde vel concougourde : cucumer (...). Cougourde sauvage : cucurbita (Gloss. gallico-lat. M.M., c.1425-1450, 198). Citrules sont encores plus froiz que coucourdes. (Grant herb. C., c.1450, 99). Au filz de l'ortelan, de Masseille, qui a aporté au roy des poires et coucourdes (Comptes roi René A., t.3, 1476, 298).

Rem. Ex. du XVe s. (Trad. de Bruno de Longoburgo, cocorde) et Jardin de santé, c.1500 (cocourde), ds GDC IX, 223b.

-

Semence de cougourde : ...et les autres [vers] sont lons et gresles et sont apellez lumbrici et les autres sont cours et larges et sont appelez cucurbitini a la maniere de la semence de coucourde ou curbite (SAINT-GILLE, Comment. A.Y. L., 1362-1365, 352).

V. aussi coourde
 

A. -

"Plante potagère dont le fruit est utilisé comme légume, courge" : ...et les planter d'un lieu en autre (...) et a demy pié l'une courge de l'autre. (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 120). Sy advint que ly jardiniers planta au pié du datilier une courge, laquelle dedens pou de jours monta au plus hault du datillier (BOUVET, Appar. Meun A., 1398, 64). Courges, grenades et pompons... (Myst. Viel test. R., t.5, c.1450, 143).

Rem. EVR. CONTY, Probl. Aristote, 1380 (ms. du XVe s., cohourges), ds GDC IX, 223b.

B. -

"Gourde faite d'une courge vidée et séchée" : Item, a maistre Jehan Laurens, Qui a les povres yeulx si rouges Pour le pechié de ses parens Qui boivent en baris et courges, Je donne l'envers de mes bouges Pour tous les matins les torcher (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 101).

REM. La forme courge est à rattacher à un type étymologique *cucurbica, cf. FEW II-2, 1460b : «Im fr. ist auch -ica für -ita eingetreten.»

V. aussi coourde, cougourde
 

"Petite courge" : Aprez commença de flourir incontinent, et bien soudainement vecy venir courjons ; et bien tost ilz furent gros et furent courges (BOUVET, Appar. Meun A., 1398, 64).
 

"Plante potagère de la famille des Cucurbitacées" : Et en la dite cort avoyt une grant porte qui entroyt en un vergier plein de courougiers (Cardenois C., c.1380-1400, 45).
 

"Courge" : ...ainsy pareillement avecque caturbites [l. cacurbites ?] ce peult mesler fenoul et ausi avecq raves pour corrigier leurs nocumens. (Rég. santé corps C., 1480, 98).

Rem. SAINT-GILLE, Comment. A.Y. L., 1362-1365, 254 (cucurbite). EVR. CONTY, Probl. Aristote, 1380 (ms. du XVe s. ; les cucurbites ou cohourges), et Jardin de santé, c.1500 (la cucurbite ou courge), ds GDC IX, 223b, s.v. courde.
 

"Ver qui ressemble aux semences de la courge" : Et se telle matiere se putrifie es intestins moyens, la s'engendrent vermes qui sont cours et larges et les appelle on ascarides ou cucurbitins (GORDON, Prat., c.1450-1500, V, 20).

REM. Grant herb. (sans référ.) ds GDC IX, 260a. Cucurbitini ds l'ex. suiv. :  : ...les vers qui sont engendrez en telz enffans (...) sont les uns lons et rons et sont appelez ascarides ; et les autres sont lons et gresles et sont apellez lumbrici et les autres sont cours et larges et sont appelez cucurbitini a la maniere de la semence de coucourde ou curbite (SAINT-GILLE, Comment. A.Y. L., 1362-1365, 352).
 

"Courge séchée et vidée servant de récipent" : Item II flacons d'argent dorez, en faiczon de gourdez, merchés a M. et a margarites, pesans XXV mars ensemble. (Doc. 1407. In : F. L. Bruel, Bibl. Éc. Chartes 66, 1905, 208).