"Bagatelle (ici tranche, morceau)" : Bien, maistre, warest myn més My coppe une gronde brelique De bisenne (MOLINET, Myst. st Quentin C., c.1482, 170).

V. aussi breloque
 

"Bagatelle, colifichet"

REM. Doc. 1496 (berluques) ds GDC VIII, 371a (même ex., cité sous la forme beluques, ds GD I, 618c).
 

I. -

Adj. [D'une chose] "Extravagant" : Demande. Je suis de la terre burelure : Plus y pleust, tant plus est dure, Plus fait chault, et plus est mole, Plus y vente, tant plus en vole. Response. Ce est dit pour terre nommee sablon. (Devin. R., c.1470, 113).

-

Subst. masc. "Fou, insensé" : Or me tient en pour une ordure, Pour .I. fol, pour .I. burelure (Mir. ste Genev. S., c.1410-1420, 154).

II. -

Subst. fém. "Baliverne, sornette" : Puis que l'eunuque eust corrumpu La vierge, en contant sa luxure, Dist il : "J'ay escorce rompu, J'ay fait au boutonnier blessure !" Quant il a dit son aventure Et son compains enquiert du fait, Il respond : "Fol, de burelure Qu'eust on avec la vierge fait ?" (MARTIN LE FRANC, Champion dames III, D., 1440-1442, 57).
 

"Embarrassé (euphém. pour embrené)" (Éd.) : ROBIN. Je seroye en grant esmoy Qui m'auroit la teste boutee En ung cul de chievre crotee Et seroyt chose deshonneste Que dedans mon cul eust sa teste. Je seroye digne d'en mourir. MAROTE. Tu n'auroys garde de courir : Bien seroys enburcoqué, Mes tu seroys trop mieulx mocqué Si en ton cul plus roulx qu'un lievre Estoit la teste d'une chievre, Et auroys au cul la corne. (Pac. Job M., c.1448-1478, 216).
 

Empl. trans. "Enjoler, ensorceler" : ...le bon homme est si bien dompté [var. emburlicoqué] qu'il est debonnaire come le beuf a la charrue. Or est il a point ! (Quinze joies mar. R., c.1390-1410, 90). ...beau semblant luy faisoit, des boquetz de fleurs luy donnoit, et tout le plaisir qu'elle pouoit, pour le tenir en s'amour et pour l'attraire a sa cordelle, et tellement l'emburelicocquoit que comme tout le sien y despendoit ; pourquoy sa femme et enfans en grande necessité laissoit. (Nouvelles inéd. L., p.1452, 39).

REM. Cf. A. Thomas, Romania 37, 1908, 614 et TLF VII, 889b, s.v. emberlificoter.
 

"Breloques, bijoux de pacotille" : Riens ne valent ses mirlifiques, Et ses menues oberliques ; D'ou venez vous, petit mercier ? (CH. D'ORLÉANS, Rond. C., 1443-1460, 480).

V. aussi brelique,, breloque
 

"Toupie, toton" : Biaus doulz sire, Je vous pri que vous veuilliés dire A Toute Belle, en qui commant Sui tous, qu'a li me recommant Autant de fois com ceulz qui sont, Qui ont esté et qui seront ; Feront de pas, diront paroles Et feront de tours de karoles, De vertillons et de fuisiaus ; Et ferront de cops de martiaus, De cloches, de haches, d'espees ; Et com il auront de pensees ; Comme piroueles et tours Ont fait, font et feront de tours (MACH., Voir, 1364, 772).
 

A. -

"Toton, petite toupie" : Mais j'ay fait, tout part moy, mon compte De luy donner une sonnecte (...) Et puis ung tres beau pilouët [var. pirouët] Qui est dedens ma gibeciere (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 77).

B. -

"Pivot"

Rem. Doc. 1466 (Nevers, piroet) ds GD VI, 176a.
 

"Toupie, toton, dé à quatre faces qu'on fait tourner sur une tige qui le traverse" : Une main qui fait tourner une pyrouette. LA PIROUETTE. Je, qui tourne soubz autruy main, N'ay seureté ne soir ne main, Car cil soubz quelle main je tourne, Si soubdainement s'en retourne Qu'il n'actent ne huy ne demain. (BAUDE, Dictz moraulx S., p.1450, 129). ...pour or, façon et esmailleure de IX fillez d'or, pesant cinq esterlins et demy d'or, pour mectre dedens pirouettes (Comptes roi René A., t.1, 1451, 284). ...vingt sept solz six deniers pour achatter pirouettes (Comptes roi René A., t.3, 1451, 37). A Jehan Nicollas, orfèvre (...) pour la façon d'une petite verge pour une pirouette (Comptes roi René A., t.1, 1453, 302).
 

Région. (Wallonie) "Écureuil"

REM. Doc. 1425 (Liège, une cotte de gris draps et une de noir, ambdois foreez de conins, et encor une de ver forey de spiroux) ds GD VII, 572b.