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Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)
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- | Prov. [P. réf. à Matth. XII, 34] De l'abondance du coeur parle la bouche volontiers. "On s'empêche difficilement de parler des choses dont le coeur est plein" : Et pour ce dit aussi un sage assez à cest propos : "Se tu veuls, dit il, savoir quel cuer aucune personne a, considere bien et avise de quel matiere il parle voulentiers et plus souvent", aussi que s'il voulsist dire : tu le saras par ce car de l'habondance du cuer, ce dit il, parle la bouche voulentiers. ([EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 677]). |
Rem. Trad. du lat. abundantia cordis os loquitur ; cf. TLF I, 145b, s.v. abondance, qui atteste la loc. prov. depuis FUR. 1690. |
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- | Prov. [Dans un cont. fig., p. réf. à Actes IX, 5 et XXVI, 14] Récalcitrer encontre l'aiguillon. "S'opposer à qqc. qui est imposé par une puissance supérieure" : ...nous avons jugie et condempne, comme desesperez, les oeuvres de Dieu et noz seigneurs terriens et dehors et dedans pareillement, et avons recalcitre encontre l'aiguillon. Si sommes deux foiz poins a noustre malediction. ([MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 455]). |
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- | Prov. Encore sent le mortier les aulx. V. mortier |
Rem. Cf. DI STEF., 559b, s.v. mortier. |
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- | Prov. À trop poindre faut l'aimant : La [en enfer] crient les ames dampnees, En leur crëateur blaphemant Pour leurs grans doleurs abondees, Car a trop poindre fault l'amant. ([Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 542]). |
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- | Loc. prov. Verité ne quiert nuls angles, n'elle n'a que faire des jangles : Car c'est chose moult honnourable D'estre en son parler veritable, Et verité ne quiert nuls angles, N'elle n'a que faire de jangles. ([MACH., R. Fort., c.1341, 9]). Vesci pour quoy je le diray Et ja ne vous en mentiray, Car verité ne quiert nuls angles, N'elle n'a que faire des jangles. ([MACH., P. Alex., p.1369, 224]). |
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- | Prov. En armes et en amours, contre une joie, il y a mille douleurs : Et pour ce qu'il avoit en l'eschiquier dont nous parlons plus d'aymant que d'ambre, sy come l'acteur faint, ce segnifie aussi qu'il y a en amours communement plus de mal que de bien et de deul que de joye, sy come dit Ovides ; et ce pretend aussi le proverbe qui dit que En armez et amours, contre une joye a mil doulours. ([EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 628]). |
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- | Prov. Il vaut mieux fuir que mauvaisement attendre : ...il me semble qu'il vault mieulx que nous repairons vers l'ost de nostre voulenté que par force nous y convenist repairier, car il n'est mie doubte qui retourne fuyant en chace de ses ennemis, qu'il n' y puet avoir se blasme non, combien que on dit qu'il vault mieulx fuir que mauvaisement attendre. ([ARRAS, c.1392-1393, 233]). |
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- | Prov. Au bout de l'aune faut le drap. "Tout a une fin" : Il est bien estroit par les hanches Et si sont bien estroictes les manches Au bout de l'aune fault le drap ([Myst. st Martin K., a.1500, 313]). |
Rem. DI STEF. cite un ex. de ce proverbe ds Poés. Lyr. court. XVe I, c.1454-1456, 186. |
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- | Prov. Battre le chien devant le lion. V. |
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- | Loc. prov. Et le fer chaut, on le doit battre. "Il faut agir au moment opportun" : Qui ne fait, quant il puet, Il ne fait mie, quant il vuet ; Et le fer chaut, on le doit batre. ([MACH., R. Fort., c.1341, 75]). |
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- | Prov. Brie est belle : Au mal gibet puisse il baller Qui n'a grant joye de la nouvelle ; Resjouyr se fault : brie est belle ([Myst. st Laur. S.W., 1499, 138]). |
Rem. Proverbe également cité ds Myst. viel test. R., c.1450, t.3, 18 et ds Moralité 1427 B.B., 1428, 138. D'apr. l'éd. de ce dernier texte, le sens serait : "tout va bien". |
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- | Prov. [Besche comme symbole de la paysannerie] En cent ans, escus deviennent besche et besche redevient escus. V. |
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- | Prov. Besoin n'a pas de loi : ...q'il ne vous desplese de ceo qe jeo me face si baud come de si apertement demander de vous si precious chose ; certes grande bosoigne le me fait faire. Et sicome homme dist : "Bosoigne n'ad poynt de ley," si qe, douz Sires et meistres, hastietz vous tant com ceste petite vie dure, car trop tard purroit estre celle medicine demandee et receue ([HENRI LANC., Seyntz medicines A., 1354, 170]). |
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. | Prov. Bon vouloir ne faut au besoin. V. vouloir "Quand on veut, on peut" |
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. | Prov. Pour avoir du bien, faites mieux : Ma filhe, or dancés plus fort ; Pour avoir du bien, faictes mieulx. ([Pass. Auv., 1477, 92]). |
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- | Prov. Manger ses blés verts. "Manger son blé en herbe" : Or sont nos enfans mariés en aage de faire procreation de lignie, voire a moitié comme celui qui vendange sa vigne a moité meure et cuide avoir bon vin, mais quant le vin est parés il ne treuve que vernis. Quel mervaille ! il se hasta si qu'il menga ses bles vers qui onques bien ne li firent. Il ne laissa meurer le roisin et pour ce l'emprist. ([MÉZIÈRES, Vertu sacr. mar. W., c.1384-1389, 249]). |
Rem. Cf. aussi DI STEF., 85b, s.v. blé. |
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- | Prov. Dieu donne le boeuf mais non pas par la corne : "Or convient declairer la pratique proposee, a laquelle il fault un pou travaillier et estre diligent ; car, comme il se dit en proverbe : Dieu donne le beuf et non pas par la corne..." ([MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 286]). Assés est dit donques desus voire en sustance que Dieu donne le beuf mais non pas la corne : il veut que chascun doie metre la main a l'euvre, veillier et labourer de sa part pour bien morir ([MÉZIÈRES, Test. G., 1392, 304]). |
Rem. FEW I, 445a ; cf. DI STEF., 260b, s.v. Dieu. |
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- | Loc. prov. [P. réf. à Deut. XXV, 4] Ne pas lier la bouche du boeuf arant. "Il faut laisser à ceux qui travaillent une part des fruits de ce travail" : Et saint Pol, de soy et dez aultres Apostres, dist : "Qui est celuy qui doit pour autruy labourer et traveiller, en sez propres cous et despens ?" ansi conme se il vousit dire que nul. Et en la loy de Moÿse est escript : "Tu ne lieras pas la bouche du buef arant". ([Songe verg. S., t.1, 1378, 31]). |
Rem. À rapprocher du prov. Qui a autel desert.., v. autel. |
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- | Prov. Après longue bonace et calme, on attend la fortune : "...Mais selon le proverbe qui dit : Apres longue bonasse et chalme on atent la fortune, (et) pource", dit l'aucteur, "il seroit temps par la bonte de Dieu a present, avant que la grant tempeste veigne, d'abaisser les voiles des navires, reculer son harnoys et retrayre soy a bon port." ([MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 498]). |
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- | Prov. Une bonté l'autre requiert : Tant pour tant mieulz vault confesser a son curé plus seurement. (...) Plus meritoirement a cause d'obeissance et que une bonté l'autre requiert : comme ilz te servent tu les doys honnourer. ([GERS., Concept., 1401, 428]). |
Rem. Cf. DI STEF., 94a, s.v. bonté. |
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- | Prov. Bonté vaut mieux que beauté : Par foy, dist Hermine, s'il avoit loué pour lui louer et prisier, si a il bien emploié sa mise. Par foy, ma damoiselle, je ne parlay oncques a lui, mais il vault mieulx que je ne dy. Lors respondi elle au chevalier : Amis, bontez vault mieulx que beautez. ([ARRAS, c.1392-1393, 104]). |
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. | Prov. Es chambres on marchande et au marché on vend : ...voire pour les reliques du roy Pierre cy dessus assez longuement recite, lesquelles il voloit faire adorer es sept royaumes d'Espaigne. Mais il se dit en proverbe, "Es chambres on marchande et ou marchie on vent." Il remaint assez de l'effect des consaulx des grans princes, et par la bouche de David Dieu dit qu'il repreuve souvent le conseil et des princes et des peuples. ([MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 394]). |
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Prov. Reveiller le chat qui dormait. "Exciter qqn qui semble apaisé ; ranimer une vieille querelle" : ...ledit Denisart, qui estoit moult frié et esmeu de ce que dit est, non contens de ce et quérant sa mâle meschance, assez tost après, en réveillant le chat qui dormoit (...) lui dist qu'il n'avoit mais si bel regner qu'il avoit eu ou temps passé, et que ses posteaulx, c'est à dire les meilleurs de ses amis, estoient mors. ([Ch. VI, D., t.2, 1400, 9]). |
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- | Prov. On ne prend pas tels chats sans moufles : Jossellin, dist le roy, il fault que vous respondez a ceste querelle. Lors, quant Olivier, ses filz, ouy ce que le roy disoit, si respondy haultement : Sire, il a grant paour qui tremble. Cilz chevaliers, je croy, cuide prendre les grues en voulant. Par foy, il fauldra bien a ce qu'il pense. On ne prent pas tels chaz sans moufles. Sire roy, je vous dy qu'il a menty de quanqu'il vous a dit, car mon pere est preudoms et loyaulx. Et pren la bataille ainsi comme il l'a ordonnee, et veez la mon gaige. ([ARRAS, c.1392-1393, 59]). |
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- | Loc. prov. Et le fer chaut, on doit le batre : Si ne dois pas ci tant muser Que tu la doies refuser ; Qu'on dit : "Qui ne fait, quant il puet, Il ne fait mie, quant il vuet ; Et le fer chaut, on le doit batre." ([MACH., R. Fort., c.1341, 75]). |
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- | Prov. Entretant comme le fer est chaud, on le doit battre : Chascun tint a grant vaillance ce que Anthoine et son frere avoient fait au roy. Et lors appella le roy d'Ausaiz les barons du pays a conseil et leur dist : Beaulx seigneurs, entretant comme le fer est chault, on le doit batre. Combien que j'aye esté malveullans de vous et de vostre damoiselle, si est ainsi advenu, car certainement je vouldroye son prouffit et son honnour et le vostre. ([ARRAS, c.1392-1393, 169]). |
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- | Prov. Qui tient le moyen, il va le seur chemin. V. |
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C. - | Prov. Il fait bon fermer l'estable avant que le cheval soit perdu. "Il est prudent de prendre les devants" : Par mon chief, dist ly roys, c'est mauvaise compaignie que de traitours. Il fait bon fermer l'estable avant que le cheval soit perdu. Sachiez que jamais ne vouldrez occire noble homme en trahison, car je ne mengeray jamais tant que vous serez penduz avec vostre oncle et tous ceulx qui cy ont esté admenez. ([ARRAS, c.1392-1393, 74]). Pour quoy, s'il vous semble bon, il me semble que il seroit bon pourveoir de remede aincois tost que tart, car l'estable est bien fermee a point avant que le cheval soit perdu. ([ARRAS, c.1392-1393, 148]). |
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E. - | Prov. Pour estre compere à chien, on ne doit pas porter le moindre baston : ...mais l'en dit que pour estre compere à chien l'en n'en doit point porter maindre baston. ([Lettres Ch. VIII, P., t.2, 1488, 125]). |
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- | Prov. [P. réf. à la Bible, Prov. XXVI, 11] Le chien retourne à son vomissement. "Retomber dans son ancien péché" : ...ceulx qui se retournent ainsy legierement a leur malvaise vie come "les chiens a leur vomissement" ([EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 729-730]). |
Rem. Cf. DI STEF., 166b, s.v. chien ; FEW XIV, 629a, s.v. vomere. |
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- | Prov. Jaquemart est au clocher : Dicte vous que [vous] me bactrez ? Si hardy de moy riens tochié, Car Jacquemars est au clouchié ; Vous ne serés ja si hardy. ([Myst. st Bern. Menth. L., c.1450, 181]). |
Rem. Note de l'éd. : "Locution proverbiale, signifiant que le bâton qui doit frapper est tout prêt. Jacquemart était le nom populaire du sonneur en fonte placé à côté des cloches, un marteau à la main, pour frapper les heures". |
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- | Prov. Nul cocu n'est espervier. "On ne peut pas échapper à sa condition" : Par Dieu, ce a esté grant dommage, Mes les foul ne sont jamés sages, Ny les pouvres ne sont pas riches, Les larges ne sont jamés siches, Ne nul coquut n'est esparvier. ([Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 195]). |
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- | Prov. De l'abondance du coeur parle la bouche volontiers : "Se tu veuls, dit il, savoir quel cuer aucune personne a, considere bien et avise de quel matiere il parle voulentiers et plus souvent", aussi que s'il voulsist dire : tu le saras par ce car de l'habondance du cuer (...) parle la bouche voulentiers. ([EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 677]). |
Rem. V. aussi |
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- | Prov. Assez rueve qui se complaint : Nompourquant vous estes si sage, Dame, et de si noble corage, Que vëoir pouez a mon plaint Qu'assez rueve qui se complaint. ([MACH., R. Fort., c.1341, 138]). Et s'ai bien prouvé par mon plaint Qu'assez reuve qui se complaint. ([MACH., Voir, 1364, 256]). |
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- | Prov. Soi trouver à complie quand on n'est pas à none. "Aller trop vite en besogne, être pressé" : "...Je vous donne ma paix," dist il, "non pas celle que le monde donne," par laquelle on se treuve a complies quant on n'est pas a nonne. ([MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 197]). |
Rem. Cette expr. n'est pas att. par DI STEF. mais il enregistre la loc. appartenant au même champ sém. : trouver complies au lieu de vespres "être en retard" ; T-L cite : mors est... si hastive qu'ele sone Assez souvent complie a none. |
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- | Prov. À l'ouvrage on connaist l'ouvrier. V. |
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- | Prov. [Se dit d'un chasseur qui sonne du cor alors qu'il n'a pas réussi à capturer du gibier] On a souvent corné sans prise. "Triompher prématurément, vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué" : Supposé que la rigle est telle Qu'on a souvent corne [l. corné] sans prise, Se la main je peux avoir mise Promptement sur quelque marchant, A cestuy la ay foy promise Qu'avec luy je seray marchant. ([Myst. jeune fille L., c.1413-1445 [c.1530], 7]). |
Rem. La lecture corné est préférable à celle de l'éd. : corne. Le même proverbe figure ds Molinet, Faictz Dictz D., 1467-1506, I, 66. |
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- | Prov. L'enfourner fait les pains cornus. V. |
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- | Prov. Le coup premier vaut toujours cent : Mon tres chier frere, je vous prie Que ne vous esmayez de riens ; Vitoire arez, je vous affie, Contre ces desloyaulx chiens ; Que a nous y ne sont puissant Quant vitoire avons eu sur eulx. Le coup premier vault tousjours cent ; Qu'i bien en fait ung en fait deux. ([Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 549]). |
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- | Prov. Coutume vainc nature : Non pourquant fust ceste loy tres contraire es choses acoustumees et a nature, car coustume vaint nature. ([GERS., P. Paul, a.1394, 494]). Dont il appert évidemment à tout homme d'entendement Que nul ne doit lors s'avancier à nouveau travail commencier, Car forte chose est de coustume Que nature vaincre présume ([LA HAYE, P. peste, 1426, 84]). |
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- | Prov. Qui denier perd mal se couvre. V. |
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- | Prov. Mauvaise herbe croist assez plus tost que la bonne : ...gentil homme n'a aage à tenir terre juques il ait atouchié à XXI an ; et aussi n'est il pas en aage de soy combatre jusques il ait telle aage, comme nous avons dit. Mes la fille si a aage à XV ans. Ainsi povez veoir que mauvese herbe croist assez plus tost que la bonne. ([Cout. instit. Anjou Maine B.-B., t.1, 1385, 196]). |
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- | Loc. prov. À tel pot tel cuiller : Ains est un homme singulier, Si que a tel pot tel [l. telle] cuillier. ([Mir. fille roy Hongrie, c.1371, 9]). |
Rem. R. Glutz signale que le ms. porte telle. |
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- | Prov. Il n'est pas damné qui ne le croit. "On ne court aucun risque à refuser de croire" : - (...à) vous estes le seul homme en ce monde (...) de qui plus près me toucheroit l'ennuy et le desplaisir. - Il n'est pas damné qui ne le croit [Dialogue entre une coquette et son amant jaloux] ([C.N.N., c.1456-1467, 231]). |
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- | Prov. À bon demandeur, bon escondisseur : ...et se aucuns sont trop grans demandeurs en appert ou autrement, usez, sire d'un proverbe commun : A bon demandeur, Bon escondisseur. ([GERS., Noël, p.1404, 312]). |
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- | Prov. Qui despend sans nécessité, il n'a rien à son besoin : L'argent ne puet estre mieulz gardé que en la main d'un tel peuple, ne plus prest a avoir au besoing, au besoing, dy je, non pas a une perfusion. Qui despent sans necessité, il n'a riens a son besoing. ([GERS., Noël, p.1404, 313]). |
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III. - | Prov. Fais ce que tu dois et (ad)vienne ce que pourra : Lors la royne respondy a Ardant Desir et dist ainsi : "Beaux amis et vous belle amie, il se dit en proverbe : Fais ce que tu dois et veigne ce que pourra..." ([MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 444]). |
Rem. Pour le prov., cf. aussi DI STEF., 254c, s.v. devoir et 325c, s.v. faire. |
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- | Prov. [Indique que Dieu sait reconnaître le bon fond, les bonnes intentions de qqn] Dieu sait qui bon pelerin est : ...n'y avoit ne roy ne duc qui n'en prist chescun couverte ymagination sur son compaignon et par quoy chescun se douloit et doutoit, dont Dieu scet toutevoiez qui bon pelerin estoit et net en sa cause, car a luy sont cogneues les consciences et les humains secretz. ([CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 90]). |
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- | Prov. Dis-moi qui je suis, je te dirai qui tu es : Le quel lui respondi tantost felonnessement : "Je n'ay cure de toy ne de ton amour. Di moy qui je sui, je te diray qui tu y es". ([Doc. Poitou G., t.3, 1366, 339]). |
Rem. V. va lui dire, subst. masc. |
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. | Prov. Qui tost donne, deux fois donne : C'est bien dist, mes premier querir Nous fault, et ensanble(r) poser, Ce que nous ly vourons donner, Car quil tost donne, deux fois donne. ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 72]). |
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- | Prov. Douleur ne se peut celer : Cheminans ainsi, les dames en esperit volant, par maniere d'une piteuse tragedie et amere lamentacion Ardant Desir dist a Verite la royne : "Madame," dist il, "il est escript que grant doleur longuement ne se puet celer..." ([MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 303]). Il se dit en proverbe que extreme doleur et lyesse ne se peuent celer, comme il apparu bien par Marie Magdalene, en querant et trouvant Jesuscrist. ([MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 503]). |
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- | Prov. Au bout de l'aune faut le drap. V. aune "Tout a une fin" |
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- | Prov. [Escu comme symbole de noblesse] En cent ans, escus deviennent besche et besche redevient escus : Et pour ce avient il bien aucunesfoiz que une noble lignie est en la fin a vilté ramenee, et du tout au neant ; et au contraire aussi avient il bien aucunesfoiz que aucun qui sont estraiz de bas lignage et de petit estat, pour leur noble courage ou pour leur grant prudence, viennent a sy grant bien et a sy grant richesce qu'i sont commencement d'une lignie qui en petit de temps est noble reputee. Et pour ce dit le proverbe commun que "en cent ans, escus deviennent beche et besche redevient escus". ([EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 649]). |
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- | Loc. prov. Choir de mal en empirement. "N'échapper à un mal que pour tomber dans un autre pire encore" : Divers effès l'atouchement De li [S. Jean-Baptiste] a, quar qui dignement Y touche, il en devient melleur ; Et qui y touche sanz cremeur, En pechié, sanz amendement, De mal chiet en empirement. ([GUILL. DIGULL., Pèler. J.-C. S., 1358, 4956]). |
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- | Prov. Toucher empris par vile arsure, par non toucher vient à sa cure. "Les tentations de la chair sont guéries par l'abstinence" : On puet dire par maniere de proverbe, que Toucher emprins par vile arsure Par non toucher vient a sa cure. ([GERS., Déf., 1400, 243]). |
Rem. DI STEF., 844c, s.v. toucher (même ex., non défini). |
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- | Prov. Nul cocu n'est espervier. V. |
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- | Prov. D'une petite estincelle naist grand feu : ...d'une petite ire ainsy continuee aucunesfoiz s'engendre une grant hayne mortelle, aussi que on dit assez communement que "d'une petite estincelle naist grant feu". ([EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 447]). |
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- | Prov. On ne doit faire à autrui ... : Certes, c'est faire contre la Loy naturele et divine en laquelle il est dit que nul ne doit faire a aultruy for ce que il voudret que l'en luy fait ([Songe verg. S., t.1, 1378, 51]). |
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- | Prov. De mechants gens mechante feste. V. |
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- | Prov. Qui souvent va à la fontaine, se mouille : ...et curroit luy russeals [des larmes] si reddement aval, qe, solonc mon entendement, il n'arestoyt al seyn ne a seynture, tantqe desouz le piee a terre venoit ; et les mayns n'en avoient meyns, car "a la fontaigne qe va sovent, se moille". Et, ma Dame, jeo croie et fermement le sai de voir, qe la cause de celle sours de celle eawe estoit pur garrir tieles plaies et tiels mals com jeo ai. ([HENRI LANC., Seyntz medicines A., 1354, 136]). |
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- | Prov. À telle forme tel soulier : ...et fortrait a sa femme ce qui deust estre sien et ce qu'il li doit de droit et le depart en autre lieu ou prejudice de sa compaigne, froissant le veu qu'il a promis a Dieu, et la femme aussy refait a son mari autel, dont il est dit, "A telle gaine tel coutel" ou "A telle fourme tel sanler." ([MÉZIÈRES, Vertu sacr. mar. W., c.1384-1389, 252]). |
Rem. Cf. DI STEF., 370c, s.v. forme qui cite Cotgrave. |
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- | Région. (Picardie) prov. La pelle moque le fourgon : ...Dame chambriere, les gens d'eglise sont de si male vie qu'il est une grant vertu de bien les chastier, a laquelle oppinion se puet respondre le proverbe qui se dit en Piquardie par une derision : La pale moque le furgon. ([MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 527]). |
Rem. FEW : «Mfr. (...) loc. prov. qui veut dire que tel qui se moque d'un autre ne vaut pas mieux (pik.), le fourgon se moque de la pelle Montaigne» ; non att. par DI STEF. |
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- | Prov. À telle gaine tel couteau. ("L'une des manières d'indiquer le rapport de cause à effet") (DI STEF.) : [L'homme] restraint sa compaignie et fortrait a sa femme ce qui deust estre sien et ce qu'i li doit de droit et le depart en autre lieu ou prejudice de sa compaigne, froissant le veu qu'il a promis a Dieu, et la femme aussy refait a son mari autel, dont il est dit, "A telle gaine tel coutel" ou "A telle fourme tel sanler." ([MÉZIÈRES, Vertu sacr. mar. W., c.1384-1389, 252]). |
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. | Prov. De mechants gens mechante feste. "Il faut traiter les gens comme ils le méritent" : Par dieu je ne vous puys mantir Car de meschans gens mechante fete ([OUDIN, St Genis M.S., c.1490, 59]). |
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- | Prov. Deux gros ne peuvent (tenir) en un pot : [C'est Orgueil qui parle] ...par quoy je suscite toutes divisions et [les] continue de pis en pis en toutes terres, en espirituel[le] et temporel[le], par ce que deux gros ne puent en ung pot. ([GERS., Noël, p.1404, 304]). |
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- | Prov. À cheval donné, en la gueule ne doit on mie regarder. V. |
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- | Prov. L'habit ne fait pas le moine : De ceste solennité de veu, il fault noter que aucuns dient en trois manieres de veu sans estre solennisié par propre profession, car l'habit ne fait pas le moyne, mais la profession ([Sacr. mar., c.1477-1481, 52]). |
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. | Prov. Les hauts arbres reçoivent les grands vents. V. |
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- | Prov. En peu d'heure Dieu labeure : Il nous convient venger noz corps A ce coup, je voy qu'il est heure ; Soyons vaillans, roides et forts, Que en peu de heure Dieu labeure ([Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 339]). |
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. | Prov. En peu d'heure, Dieu labeure : Lors fu le roy admené a la tente Anthoine, lequel estoit logiez en la propre tente qui fu du roy, dont il ne se pot oncques tenir que il ne lui deist : Par ma foy, damoisiaux, qui ce dit deist voir : En pou de heure Dieu labeure. ([ARRAS, c.1392-1393, 163]). |
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- | Prov. biblique Qui heurte à la porte, on lui ouvre : Il est escript en l'evvangile que qui quiert, il treuve, et qui hurte a la porte, on lui euvre. ( | |
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