C.N.R.S.
 
Attestation dans les corpus textuels 
 Attestation de bole dans 7FMR 
3 attestations 
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[1] Or, comme veult l'ordre du tiltre, Fault traictier du second chapitre De la partie derrenière, Contenant très belle matière, Pour laquele mieulx exposer Il faut noter et supposer Que des choses, qui défensives Sont de la boce et curatives, Aucunes servent à mengier,Et aussi contre le dangier, Comme aulx, aisil, trinchon et lait, Cler et poignant, de burre net, Et autres valent proprement à médicine seulement Comme la terre appellée Vulgairement terre séellée, Bole d'Arménie et triacle, Et agaric, sans point de macle, Et autres choses resemblables Maiz des susdictes et trouvables Il fault noter premièrement Du vin aigre soigneusement, Duquel user par tempérance Vault moult en temps de pestillence, Soit en saulse, ou soit en potage, Ou en vin, ou autre bevrage, Car, pour sa double qualité Qui sont froidure et siccité, Il est contraire à pourreture, Laquele prend engendréure D'une chaleur accidentèle Corrompant l'umeur naturèle, Et maint Sage si veult et ditQu'il soit bon lors mettre un petit De vin aigre dedens le pain, Quant on le fait, et pour certain Il vault aussi de tout costé Prendre au matin du pain tosté Taint en vin aigre, sans mesleure, Ou en vin aigre et eaue pure, Ou en bon vin mixtionné De tel liqueur comme est sonné, Et, s'il avenoit que l'usage De vin aigre feroit dommage à l'estomac pour sa froidure, Ou autrement par aventure, Il fauldroit rompre sa malice [Par] cynamome à ce propice, Ou par eaue de mastic boire, Qui au gisier fait moult de gloire. (LA HAYE, P. peste, 1426, 123)
[2] Aprez il fault notifier, Qui ne veult en l'art dévier, Que de ces choses défensives, Ou autrement préservatives, Qui nature ont de médicine Seulement selon la doctrine, Aucunes sont simples en soy, Qui par nature et de sa loy Si furent simplement produites, Et aucunes par art confites, Entre lesquelles, se je n'erre, Fault cy touchier de celle terre, Qui par les Maistres de Phisique Est nommée bole Arménique, De laquele est souvent prouvé Par certains effectz et trouvé Qu'elle vault merveilleusement Et donne grant asseurement Contre le mal d'épidémie. (LA HAYE, P. peste, 1426, 130)
[3] Pour tant pluseurs sauvent leur vie Et se gardent de pestillencePar long usage ou coustumance De la prendre et boire o du vin, Qui soit subtil, plaisant et fin, Et en nul temps ne fut véu Ou, quoy que ce soit, moult peu scéu Que nul volentiers périroit Qui de ce souvent useroit, Et qui ne fust, selon le Livre, Par la grâce de Dieu délivre De tout le mal de pestillence, Et, se nulli de fait s'avance à recevoir quelque partie D'icelle bole d'Arménie, En fièvre pestillenciele Ou contre la boce actuele, Il la doit prendre et recevoir Très fort pouldrée, à dire voir, O vin aigre et simple ptisaine, Qui en tel cas est bonne et saine, Ou sur vin blanc et eaue rose Mixtionnez sans autre chose, Pour sa vertu mieulx apporter Vers le cuer pour le conforter. (LA HAYE, P. peste, 1426, 130)

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