I. -

Empl. trans. "Apercevoir, remarquer (au propre ou au fig.)"

A. -

Au propre "Apercevoir, remarquer qqn ou qqc."

1.

Choisir qqn (ou un animal) : La pot on Lancelot choisir Qui a Menelagant bataille (Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 47). Si liement et de si grant revel Chantoient tuit que j'alay a l'appel De leur dous chant. Si en choisi en l'air un voletant Qui dessus tous s'en aloit glatissant : "Oci ! oci !" (MACH., J. R. Beh., c.1340, 58). Assés tost les grues choisirent Enmy la champaigne (LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 434). Or vous diray la contenance Quant il firent la reverence. Si tost comme il porent choisir Le soudan, sans penre loisir, Et tantost sans essoinne querre, Il leur couvint baisier la terre, Et à toutes leurs gens aussi, Qu'il le couvenoit faire ainsi. (MACH., P. Alex., p.1369, 197). Et li connestables le jettoit ; et cils faucons montoit si haut que à paines le pooit il cuesir en l'air. (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 256). Et le jayant lui [Gieffroy] vint a l'encontre. Mais il ne l'appercoit point, car il estoit si petit envers lui qu'il ne le povoit choisir ; et lors baisse la teste et le voit. Et lors lui dist : Dy, va, petite estature, qui es tu, qui si vilainement m'as abatu ? (ARRAS, c.1392-1393, 264). Toutes fois n'y en vi je nulz De sa court, n'en tous les venus N'y choisi chanoines, ne prestre (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 36). Car onc homme ne toisist aveuc dueil [l. ne coisist a veue d'ueil] Plus douloureux que je suis ["jamais personne ne vit de ses yeux homme plus malheureux que je suis"] (Rond. poés. XVe s. R., c.1400-1500, 133). Quant ces dames choisy a l'oeil, Un pou entr'oublïay mon doeil (CHART., L. Dames, 1416, 203). Et estoit pour ladite journée si grant soicheresse, que a pou que les gens d'armes ne estouffoient dedens leurs harnoiz, et si faisoit si grand pouldre que à moult grant paine povoient choisir lesdits gens de guerre l'un l'autre. (CHART. J., Chron. Ch. VII, V., t.1, c.1437-1464, 180). Quant venra le jour que pourray Veoir le prophete Jhesus ! Il fait tant de belles vertus Que moult desire sa venue ! Mais j'ay si petite estatue Par quoy ne le puis pas choisir A mon voloir ne le veir (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 113). ...avoit en ung couvent de Paris ung bon frere prescheur, qui entre les aultres ses voisines choisit une tresbelle femmelette (C.N.N., c.1456-1467, 534). ...jamais ne povoit passer que par devant l'huys d'icelle maison (...) Il n'y avoit point passé que cent foiz qu'il fut choisy et noté (C.N.N., c.1456-1467, 569). Saincte personne benedicte, Vous verray je point a loisir ? Grant desplaisir en moy habite Que des yeux ne vous puis choisir. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 475). Quant je pense a ce dur dengier Ou j'ay choisy tant de dampnéz, Et puis nous voy tous, d'Adam néz, En ce peril vivre sur terre, Qui vouldra, joye [l. Qui vouldra joye,] l'aille [q]uerre ! Je ne la sauroye assortir. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 539). ...el s'en courit tout droit Aux fenestres pour choisir son amy, Le quel sur tous bien acoustré estoit (SAINT-GELAIS, Eurial. Lucr. R., c.1490, 20). Et, quant il fut arivé en laditte ville, il s'en alla vers le logeis du roy, en regardant s'il verroit personne de ceulx à qui il avoit à besoingner ; si va choisir entre les autres ledit admiral de Montauban, qui s'en vouloit aller disner (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 145).

Rem. Empl. trans. indir. (choisir à un animal) ds l'ex. suiv. (mais en coordination avec traire à) : On doit estre au sueil hault et au dessoubz du vent, car un sangler ne autre beste n'a mie le vent de hault fors que de bas, car, si un homme estoit sus un arbre ou sus une souche, ja beste n'en auroit le vent ainsi que s'il estoit en terre. Donc pourra il choisir et traire a celle beste que bon li semblera. (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 21).

-

Choisir qqn (ou un animal) à l'oeil : ...car moult volentiers, s'il eust peu, il euist aconsieuwy Norandin, mais le bon destrier sur quoy il estoit l'emporta a sauveté, car se messire Gilles l'eust peu choisir a l'eul, jamais ne s'en fust retournés que premiers ne se fust combattus a luy. (Messire Gilles de Chin L.-R., c.1400,). ... car se messire Gilles l'eust peu choisir a l'eul, jamais ne lui fust eschappés (Messire Gilles de Chin L.-R., c.1400, 182).

2.

Choisir qqc. (de concret) : Si pris durement a penser Comment et par ou passeroie En vergier, et rapasseroie, Car l'eaue estoit parfonde et large, Si n'i choisi batel ne barge, Dont moult forment me desplaisoit (MACH., D. Lyon, 1342, 163). En la maison entra ; s'a la table cochie, Qui de viande estoit bien puplée et garnie (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 307). Si advint que le cuvert choisy a destre sur le chemin un puis parfont et ancïen (Bérinus, I, c.1350-1370, 321). Là ot grande bataille et mervilleus estry ; Je croy que de plus grande en mer hons ne coisi. (Hugues Capet L., c.1358, 239). Et la cuesi dedens l'encloseüre La douce flour dont je fai si grant cure. (FROISS., Dits Débats F., 1363-1393, 150). Li jours passa, li vespres vint, Si que herbergier le couvint ; Car il avoit moult batillié La journée et moult travillié. Il choisi une grosse tour, Qui n'estoit pas trop en destour, Et s'estoit forte et bien assise, N'i a celui qui ne la prise. (MACH., P. Alex., p.1369, 96). Et tant erra par la mer qu'il choisi le port du Lymacon, et voit grosse navire devant la ville (ARRAS, c.1392-1393, 130). Sy choisit ung escut (...) qui estoit d'or (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 40).

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"Observer, scruter" : ...pour miex coisir Sa douce figure a loisir (Echecs amour. K., c.1370-1380, 126). Affin que mieulz ilz peussent savoir la condicion de son ost, ilz laisserent de gré eschapper le plus malvais cheval qu'ilz eussent, et en le syevant, ainssy comme pour le prendre, ilz choisirent tout l'ost. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 49). ...a l'endroit du secret mal fut fait ung beau pertus, par le quel damp cordelier le povoit apertement choisir (C.N.N., c.1456-1467, 35). Mettez vos lances devant et les archiers à vostre queue et me laissez ung petit aller le premier pour choisir leur party. Et à l'eure que vous verrez que je vous seigneray, venez tous droit aprez moy et ne vous desroyez point. (BUEIL, I, 1461-1466, 145). ...incontinent que les maistres cannoniers du roy peurent choisir de l'oeil icelle (LA VIGNE, V.N., p.1495, 284).

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"Viser" : DIEU. (...) Mes anges, prenez le loisir De descendre la bas grant erre Et veillez le temple choisir En façon que nul plus gesir N'y puisse ; mectez tout par terre. (LA VIGNE, S.M., 1496, 437).

-

Empl. abs. : Estes vous venant a loisir De tant loing com l'en peut choisir Une grant blanchour devers destre. (Tomb. Chartr. Trois contes S., c.1337-1339, 77). ...avoient torches et flambeaulx pour mieulx choisir par tout, et que rien ne leur peust eschapper. (C.N.N., c.1456-1467, 382).

B. -

Au fig.

1.

Choisir qqc. (de plus abstr.). "Deviner, découvrir qqc." : La les vëoient vis a vis Longuement et a bon loisir, Si qu'elles pouoient choisir Grant partie de leur pensée ; Ne ja autrement demoustrée Ne leur fust leur amour, ne dite Par parole grant ne petite. (MACH., D. Lyon, 1342, 208). Oncques ne choisirent Jour si beneureux. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 178). ...lors brocha cheval dez esperons, coucha la lance, et vint ferir l'un d'iceulx qui autant luy en gardoit, car il l'avoit de bonne heure choisy, qu'il ["à savoir qu'il"] demandoit la jouste ; sy luy en eult envis fait le refus et l'assena premier ung cop moult bien assis, mais aultre rien ne luy meffist (Comte Artois S., c.1453-1467, 12). Sire, bien doy reverenment Faire vostre divin plaisir, Quant sy trés honnorablement Me faictes tant de bien choisir. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 38).

2.

Choisir qqc. de qqc. "Distinguer qqc. de qqc." : Or pense et songe, Ses mains detort et ses levres deronge, Et ne choisist le voir de la mensonge. (CHART., D. Fort., 1412-1413, 183). ...fort est de congnoistre l'estat des hommes a leurs habiz ne de choisir ung noble home d'avec ung ouvrier mecanique. (CHART., Q. inv., 1422, 41).

3.

Choisir que. "Découvrir, comprendre que" : Si que par ce porra elle choisir Que, s'à son gré mors me pouoit venir, Riens fors merci tant ne me porroit plaire. (MACH., L. dames, 1377, 120). Nous povons clerement choisir Que vecy la haulte montaigne De Thabor. (MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 124).

II. -

"Faire un choix"

A. -

Empl. trans. "Faire le choix de qqn ou de qqc."

1.

Choisir qqn (ou un animal). "Élire, remarquer, désigner qqn (ou un animal) parmi d'autres" : Certes, ce seroit grant folour, Se je n'estoie vrais amis, Quant j'ay choisie la millour De tout le monde ; ce m'est vis. (MACH., L. dames, 1377, 45). Griseldis, celle qu'espouser Doy, et que j' ay pieça choisy, Sera demain au disner cy. (Gris., 1395, 89). ...on amenoit, a grans routes, Pucelles devant Assuere (...) Pour choisir la mieulx enseignee (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 263). ...et sembleroit qu'i seroit expedient que ung evesque feust premier president de Parlement, bien choisy (JUV. URS., Nescio, 1445, 841). Si prinst et choisit le Jouvencel cent hommes, c'est assavoir, XL hommes d'armes et soixante archiers (BUEIL, I, 1461-1466, 106). ...ilz avoient estez choisis a l'eslite, et avoient les cheveulx aussi blondez que fin or, qui leur batoient jusques sur leurs espaules. (Jehan de Paris W., 1494-1495, 63). Messire Espinel de la Mirandolle, chevalier de la terre de Rege, en ce temps fut choysi et esleu par le païs, pour fere honneur à ladite dame. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 146 r°).

-

Choisir Dieu. "Préférer Dieu (à toute créature)" : Dieu, ton plaisir De moy soit fait ; aultre choisir Ne veulx que toy, mon Dieu des cieulx. (Pass. Auv., 1477, 99).

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Choisir qqn entre / sur deux ou plusieurs pers. : ...j'ay oy dire C'on ne pourroit choisir n'eslire Entre hommes, et fussent cent mille, Telz deux hommes com cel Amille Et moy sommes quant a samblance (Mir. Amis, c.1365, 3). Lors choisirent entre eulx deux des plus notables pour aler avecques lui. (ARRAS, c.1392-1393, 148). Mes freres et amis loyaulx Que sur tous ay voulu choisir, J'ay desiré, par vray desir, Ceste Pasque avec vous mengier (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 238).

-

Choisir qqn + attr. de l'obj. "Faire le choix de qqn qui soit..." : ...assez avez senz et puissance De la choisir [votre future épouse] plaisant et bonne (Gris., 1395, 15).

-

Empl. abs. : S'ai droit, car j'ai si noblement choisi Que, se je fusse à chois d'amer la flour De ce monde, s'eüsse je failly A miex choisir qu'en vous, dame d'onnour. (MACH., L. dames, 1377, 21). ...luy firent choisir pour eslire celuy d'eulx quatre qui devoit demourer avec elle. (C.N.N., c.1456-1467, 552). Vous les verrés tous deulx ensemble Et puis après vous choysirés. (P. moyne, a.1500, 46).

-

Prov. : ...il ne choisist pas qui emprunte (HAUTEV., Conf. Test. am. tresp. B., c.1441-1447, 89).

2.

Choisir qqc. (de concret). "Prendre de préférence (à d'autres choses), sélectionner" : Et aussy de ces chastiaulx qu'i tient du connestable, remonstrez luy doulcement (...) que le roy l'en donra et rendra des aussy biaulx et aussy bons comme sont ceulz-cy, en quel lieu qu il les vouldra choisir en son royaulme. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 232). Si lui dit curieusement " Qu'elle demande, a son plaisir, Tout ce qu'elle vouldra choisir, Et de tout, quanqu'elle dira, Ja en riens ne l'escondira..." (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 268). ...et sera tenus ledit J. de Poiz de choisir l'un d'iceulx partages dedans le XVJe jour de juin prouchain venant (BAYE, I, 1400-1410, 229). Ci commence la seconde Partie, qui traicte des choses nécessaires à faire en temps de boce, et premièrement ensaigne à choèsir bon air. (LA HAYE, P. peste, 1426, 71). Maiz tous ceulx qui n'ont le povoir, Ou l'appétit ou le vouloir, à boire du vin franchement, Doivent choisir soigneusement Eaue nete, légière et pure, Sans mixtion ou mesléure, De plaisant et bonne fontaine, Ou de rivière clere et saine (LA HAYE, P. peste, 1426, 101). Puis par deux heraulz et un varlet fist a messire Enguerrant porter ses deux haiches couvertes, pour en prendre le chois, ainsin que en son emprinse estoit contenu ; et, lesquelles haiches l'une choisie et prinse, les heraulz trouverent le roy d'armes d'Arragon (LA SALE, J.S., 1456, 122). Quand le mary eut choisy le casier, la dame choisit la chaudiere, puis le mary ung aultre meuble (C.N.N., c.1456-1467, 445).

-

Choisir le gain. "Faire main basse sur le gain" : Et la marque ["la fille"] souvent le gain choisit. (VILLON, Ball. jarg. T., c.1455-1460, 347).

3.

Choisir qqc. (de plus d'abstr.) "Faire le choix de qqc., opter pour qqc." : Et ainsi pour ce que c'est fort de bien choisir le moien, nous ne le savons cognoistre et loons une fois celui qui fait peu, autre fois celui qui fait trop. (ORESME, E.A.C., c.1370, 174). Mathathias et ses enfans, qui se estoient retraiz es montaignes, recueillirent les fuitiz et les desolez en petit nombre et fermerent en leurs couraiges choisir la mort ains que veoir l'affliction et le declin du peuple et de leurs freres (CHART., Q. inv., 1422, 48). Ne reste mais qu'a choisir place Et l'enterrer en quelque lieu. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 25). ...car les lieux ne les places ne s'i adonnent pas, pour ce qu'on est aucuneffoys surpriz de si prez que on n'a pas loysir de choisir lieu ne de eslire place et que on ne peult pas avoir le loysir de faire son ordonnance. (BUEIL, II, 1461-1466, 38). ...et, par le fervent amour qu'elle avoit a luy, choizi la mort (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 112). Il n'est pas temps de reculer Ad soy gualer, Quant on peut plaisance choisir. (Pass. Auv., 1477, 135). Or te dispose d'acomplir mon desir Et des deux voyes la milleure choisir (LA VIGNE, S.M., 1496, 147).

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"Agréer qqc." : Et pour tant ne vous soit estrange S'ainsi font, car, se plus sçavoient, Moult voulentiers l'adnonceroient. Et tel louenge est mieulx choisie Que vostre faulse ypocrisie Qui ne contempt qu'a mal venir. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 218). [Éd. : "adj. (...) exquise" ; la constr. avec mieulx fait préférer une interprétation verbale ; Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 574]

-

Choisir de deux choses l'une : Et lors lui fut dit par ledit prevost qu'il choisist de deux choses l'une, c'est assavoir de mourir ou d'avoir les yeulx crevez. (ROYE, Chron. scand., II, 1460-1483, 31).

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Choisir (à / de) + inf. "Décider de, se décider pour" : Onquez ung trestout seul ne coisi revertir. (Hugues Capet L., c.1358, 207). ...et plus choisiroient desavouer leur naturel seigneur pour garder et accroître leurs richesses que souffrir perte pour demourer en loiauté. (CHART., Q. inv., 1422, 30). Et ceulx qui des maintenant par hastiveté voluntaire choisiroient a soy transporter soubz puissance ennemie, pourroient bien sembler Calcas, qui, par les responces qu'il ot en Delphos ou temple d'Apolin de la destruction de Troye, se tourna vers les Grecs (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 15). Lequel choisy d'avoir les yeulx crevez, ce qui lui fut fait faire par ledit prevost (ROYE, Chron. scand., II, 1460-1483, 31).

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Choisir + interr. indir. : ...puis tu pourras choisir Se tu les veulx ou avoir ou laissier : Contre vouloir nul n'est contraint d'amer. (CH. D'ORLÉANS, Ret. am. C., 1414, 3). Mons. le grant maistre, touchant les logis de voz gendarmes, vous sçavez que nous devisames, vous et moy, touchant le fait d'Armignac, et me semble que devez envoyer voz gens tyrer tout droit en ce pays là, et je vous bailleray trois ou quatre ou cinq capitaines dès que je seray hors d'icy ; et pour ce choisissez lesquelz que vous vouldrés et je les vous envoyeré. (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 217).

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Empl. abs. : S'ai bien cuesi pour le millour, Quant je vous sers (FROISS., Espin. amour. F., c.1369, 167). Se mon cuer a choisy trop hault, Je ne l'en prise Que mieulx, quant il a entreprise Une si gracïeuse emprise. (CHART., L. Dames, 1416, 205). En ne peut servir en deux lieux, Choisir convient, ou ça, ou la (CH. D'ORLÉANS, Rond. C., 1443-1460, 325). - (...) il ne saroit en ceste marche mieulx trouver. - Je n'ay pas donc, dit le curé, mal choisy (C.N.N., c.1456-1467, 297).

B. -

Inf. subst. "Choix" : Dëa, se mon prince me mande, Il fault que je l'aille servir Et aille soubz qui il commende ; En moy n'en est pas le choysir, Car se soubz aultre chief de guerre Plus avant me mectz ou alie, L'en me confisquera ma terre Et reprandra de foy mentie. (CHART., D. Her., p.1415, 428). Et ceste puissance s'apelle pollitiquement thimocracie, qui est en commun parler eslection, que aucuns par l'instabilité doubteuse de souvent changer seigneurie, et affin de oster achoisons de divisions au choisir et parcialités de gouverner, ont mieulx amé continuer par ordre de nature et regle de doctrine leur seigneurie en une moriginee maison et glorieuse ligniee que souvent cheoir au tumulte dez mutations de discors et d'envie. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 70).

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Au choisir de qqn. "À la discrétion de qqn" : ...la priere permet sortir effaict A son choisir. (MART. D'AUV., Mat. Vierge L.H., c.1477-1483, 147).Article revu en 2015