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C.N.R.S.
 
Du Féminin

  Sommaire des règles 
   Règle 3. : Noms se terminant au masculin par une consonne  
3.1. Noms se terminant par une finale autre que -eur

Le féminin se construit normalement par l’adjonction d’un -e à la finale,
     ex. : une adjointe, une agente, une artisane, une avocate, une cheminote, une commise, une écrivaine, une laborantine...
avec les éventuelles modifications grapho-phoniques qui obéissent aux lois morphologiques de la langue :

  • doublement de la consonne finale : el/elle, ien/ienne, on/onne,
         ex. : une chirurgienne, une colonelle, une industrielle, une vigneronne...

  • modification de la consonne finale,
         ex. : une rebouteuse, une sportive, une syndique...

  • ajout d’un accent grave sur la voyelle de la syllabe finale,
         ex. : une bâtonnière, une caissière, une conseillère, une préfète...

  • 3.1.Rem.1. : L'adjonction du -e est facultative pour les termes issus des comparatifs latins : une junior(e), une major(e), une sénior(e).

    3.1.Rem.2. : La solution de l'épicène a été retenue pour les quelques rares cas dont la féminisation est sentie comme difficile : une chef, une clerc, une conseil, une témoin. Dans le cas où une forme fémine en -e a pu être attestée, l'adjonction de ce -e est proposée comme facultative : une camelot(e), une mannequin(e), une marine(e), une matelot(e), une médecin(e).

    3.2. Noms se terminant par -eur (à l'exception de -teur)

    3.2.a. La forme féminine se termine par -euse lorsque le nom correspond à un verbe en rapport sémantique direct (démarcher/démarcheur),
         ex. : une annonceuse, une chercheuse, une démarcheuse, une entraineuse, une programmeuse, une receveuse, une relieuse, une retoucheuse...
    Les quelques noms formés sur une base nominale sont féminisés de la même façon,      ex. : une avionneuse, une basketteuse, une camionneuse, une chroniqueuse, une footballeuse, une pisteuse...

    3.2.a.Rem. : Les formes féminines anciennes en -esse de défendeur, demandeur et vendeur : défenderesse, demanderesse, venderesse, sont conservées dans la langue juridique.

    3.2.b. Lorsqu’il n’existe pas de verbe correspondant au nom (ex. : assesseur) ou que la relation sémantique avec le verbe existant n’est pas (ou n'est plus) évidente (ex. : commander/commandeur), on a le choix entre l’emploi épicène (solution adoptée par les Belges) et l’adjonction d’un -e à la finale (solution préconisée par les Québécois et les Suisses),
         ex. : une assesseur(e), une censeur(e), une commandeur(e), une gouverneur(e), une ingénieur(e), une professeur(e), une proviseur(e)...

    3.2.b.Rem. : Les noms issus de comparatifs latins ont un féminin régulier en -eure : une prieure, une supérieure.

    3.3. Noms se terminant par -teur

    3.3.a. La forme féminine se termine par -trice dans les conditions suivantes :

  • il n’existe pas de verbe correspondant au nom (agriculteur, aviateur, instituteur, recteur...),

  • il existe un verbe correspondant au nom, mais dont la terminaison ne comporte pas de -t- (accompagner-accompagnateur ; calculer-calculateur ; conduire-conducteur...),

  • indépendamment de l'existence d'un verbe correspondant, il existe un nom corrélé morphologiquement se terminant par, -tion, -ture, -taire ou -torat (éditeur-édition ; lecteur-lecture ; tuteur-tutorat...),
  •      ex. : une accompagnatrice, une agricultrice, une animatrice, une aviatrice, une calculatrice, une commentatrice, une compositrice, une conductrice, une conservatrice, une curatrice, une dégustatrice, une directrice, une éditrice, une formatrice, une institutrice, une inspectrice, une perceptrice, une programmatrice, une promotrice, une rectrice, une rédactrice, une sénatrice, une tutrice...

    3.3.a.Rem.1. : Pour les termes auteur, docteur et pasteur, les formes morphologiquement régulières et attestées en -trice ou en -oresse (autrice, aut(h)oresse, doctrice, pastoresse) ne sont plus acceptées aujourd'hui. On conservera la forme identique au masculin, avec le choix d'ajouter ou non un -e à la finale, comme pour assesseur, censeur, etc. : une auteur(e), une docteur(e), une pasteur(e). Il va de soi que les féminins en -esse encore en usage sont toujours admis : une doctoresse.

    3.3.a.Rem.2. : La règle s'applique aux noms empruntés à l'anglais, qu'ils soient francisés ou non : reporter, reporteur/reportrice ; supporter, supporteur/supportrice.

    3.3.a.Rem.3. : L'usage contemporain a tendance à privilégier la forme épicène pour certains termes dont la forme régulière en -trice est par ailleurs attestée, ex. : une sculptrice, mais aussi une sculpteur(e).

    3.3.b. La forme féminine se termine par -teuse lorsqu’au nom correspond un verbe en rapport sémantique direct comportant un -t- dans sa terminaison et/ou qu’il n’existe pas de substantif corrélé se terminant par -tion, -ture ou -torat
         ex. : une acheteuse, une ajusteuse, une batteuse, une étiqueteuse, une transporteuse...