C.N.R.S. Université de Lorraine
 
Dictionnaire Électronique de Chrétien de Troyes  
Electronic Dictionary of Chretien de Troyes  
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FamillecompletstructureModes et tempsTextes X
AUNER, verbe
[F-B : auner ; T-L : auner ; GD : auner2 ; GDC : alner ; AND : auner2 ; DMF : auner ; FEW XV-1, 14a : *alino ; TLF : auner]
Fréquence : 8 occ.
Graphies : P. pa. : auné ; Ind. fut. 3 : aunera.

"Prendre la mesure d'(un tournoi), l'emporter (dans un tournoi)" : Et li hirauz le voit venir, De crier ne se pot tenir: « Veez celui qui l'aunera! Veez celui qui l'aunera! » (La 5617, 5618). Et li hirauz qui soloit dire: « Cil les vaintra trestoz a tire! » Est mout maz et mout desconfiz, Qu'il ot les gas et les afiz De ces qui dïent: « Or te tes, Amis, cist ne l'aunera mes. Tant a auné c'or est brisiee S'aune que tant nos as prisiee. » (La 5682).

    - Empl. abs. : « Or te tes, Amis, cist ne l'aunera mes. Tant a auné c'or est brisiee S'aune que tant nos as prisiee. » (La 5683).

    - Prov. [Dans un tournoi] Or est venuz qui l'aunera. "Il est venu celui qui en prendra la mesure" : Tantost de la meison s'an saut [li hyrauz], Si s'an vet, criant mout an haut: « Or est venuz qui l'aunera! Or est venuz qui l'aunera! » Ice crioit par tot li garz, Et genz saillent de totes parz, Se li demandent que il crie. Cil n'est tant hardiz que le die, Einz s'an va criant ce meïsmes, Et sachiez que dit fu lors primes « Or est venuz qui l'aunera! » Nostre mestre an fu li hyra Qui a dire le nos aprist, Car il premieremant le dist. (La 5563, 5564, 5571). Et li hyrauz se resbaudist Tant qu'oiant toz cria et dist: « Or est venuz qui l'aunera! Huimés verroiz que il fera; Huimés aparra sa proesce. » (La 5963).

Rem. Morawski n° 1555 : Or est venuz qui aunera. On a proposé une autre interprétation, au fig.: "Frapper, battre"; c'est celle de GD et de FB ("gehörig dreinschlagen"). T.P.M.A.,II, 454, s.v. Elle. ("Sinn : Ordentlich dreinschlagen und prügeln"). Sur cette expression, voir P. Le Rider, Mélanges Jeanne Lods I 393-409, qui présente un état de la question. Plutôt que d'un terme de tournoi, il s'agirait d'une expression de foire ou de marché annonçant la venue de l'auneur, apparentée pour la forme au cri de marchand et utilisée ici par Chrétien à des fins littéraires.

 


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